Ce samedi après-midi, le club de Vaux-en-Velin organisait à son tour un cyclocross dans le Parc de Miribel-Jonage. La zone qu'ils ont retenue pour leur organisation était différente de celle sur laquelle mon club a organisé un cyclocross il y a 3 semaines, ce qui a permis aux coureurs de ne pas vivre quelque-chose de répétitif. Vu la taille du parc, ça aurait été dommage.
Si les deux lignes de départ n'étaient distantes que d'une centaine de mètres, les deux tracés étaient totalement différents. Les 5 kilomètres de rubalise et les nombreux piquets plantés par mes équipiers avaient donné naissance à un tracé présentant des sections rapides et roulantes (agrémentées de difficultés techniques pour casser la vitesse). Le tracé du jour était en revanche sinueux, les portions roulantes étaient rares. Il en faut pour tous les goûts, c'est bien d'avoir des tracés variés qui diffèrent les uns des autres.
J'ai appliqué les conseils reçus mercredi sur l'échauffement avant un cyclocross. J'ai commencé par un premier tour pour repérer l'ensemble du circuit en compagnie de Sylvain (mon équipier). A l'issue de ce premier tour de reconnaissance, j'ai regagné mon véhicule pour adapter la pression de mes pneus en fonction du terrain. Le deuxième tour d'échauffement m'a permis de valider la pression choisie et de tester les trajectoires choisies. A l'issue de celui-ci, j'ai refait un passage sur la zone la plus technique pour tester différentes options en cas de bouchons dans le premier tour. J'ai ensuite quitté mes habits d'échauffement et ai rejoint le départ.
J'ai pris un départ fidèle à mes habitudes : mauvais. Je pourrais même dire catastrophique, puisqu'au bout de 2 minutes, je me suis retourné pour voir combien j'avais de concurrents derrière moi et je me suis rendu compte qu'il n'y avait ... personne ! Il y avait un peu plus loin les coureurs de deuxième catégorie, partis un peu après-nous. Je suis resté au contact de ceux devant moi, prêt à doubler à la moindre occasion, ce que je n'ai pas manqué de faire quand j'en ai eu la possibilité. J'ai rapidement entamé mon habituelle remontée.
J'ai rapidement pris mes marques sur ce circuit qui ne semblait pourtant pas vraiment me convenir. Habituellement, je déteste tourner dans tous les sens autour des arbres car j'ai tendance à trop freiner et à relancer en danseuse trois mètres avant le freinage suivant, et ainsi de suite. Sur ce circuit, j'ai réussi à trouver naturellement un équilibre et des trajectoires me permettant de conserver ma vitesse. Je n'avais pas besoin de freiner ni de relancer, pour une fois je n'ai pas trop perdu de temps dans ce genre de section.
J'ai été surpris de revenir sur mes équipiers Sylvain puis Félix (habitué des top 20 mais diminué par des problèmes de dos). Pendant deux ou trois tours, 3 canaris jaunes se sont suivis à quelques mètres d'intervalle, facilitant la prise de photos par ma compagne. J'ai géré mes efforts comme d'habitude : j'ai fait attention à ne pas commettre de faute (le but étant de ne pas me blesser) et j'ai tenté d'être le plus rapide possible en permanence. Les entraînements du mercredi après-midi, associés à une meilleure expérience, m'ont permis d'énormément progresser.
Au bout de 45 minutes d'effort, j'ai senti le souffle des premiers sur ma nuque alors que la cloche du dernier tour retentissait à travers bois depuis plusieurs minutes. J'ai mis un petit coup de rein supplémentaire juste avant le dernier passage sur la ligne, ce qui m'a permis d'être le dernier coureur à ne pas être doublé par le vainqueur. C'est la première fois que je ne me fais pas doubler par les premiers. Je vous avoue que je ne m'y attendais pas mais que ça m'a fait énormément plaisir. Ca semble bête, mais c'est plaisant de ne pas se faire doubler.
Le cyclisme a la particularité de nous rappeler à l'ordre à la moindre petite erreur. Alors que j'avais un grand sourire sur les lèvres à l'entame de mon dernier tour, sachant que j'étais le dernier sur le parcours et que plus personne ne me rattraperait, que je pouvais rouler sans pression car ma place était assurée, une petite branche est venue me faire dérailler alors que j'étais en train de franchir un talus. La gravité m'a ramené en bas du talus, un genoux à terre. Touché mais pas coulé. J'ai remis calmement ma chaîne et je suis reparti, vexé d'avoir commis une faute d’inattention. J'ai bouclé mon dernier tour en restant lucide et attentif jusqu'au bout.
Je termine à la 32ème place. Je suis satisfait de ma prestation (en dehors de mon départ et de ma petite erreur dans le dernier tour) : je progresse doucement mais surement. J'accumule de l'expérience, je m'améliore techniquement et physiquement ce qui me permet de m'intéresser à d'autres aspects comme la pression des pneus, la sortie du pied dans certains virages, la recherche de trajectoires alternatives, ... que je n'abordais pas avant car je ne me concentrais que sur les bases de cette discipline.
Je terminerais par une paragraphe sur les (gros) mots criés par certains coureurs. Certains spectateurs ont été choqués par les propos tenus par des coureurs à l'encontre d'autres coureurs plus lents qu'eux. On fait tous le même sport, on a tous la même passion, c'est dommage d'être grossier juste parce qu'on a perdu quelques secondes à cause d'un coureur qui est moins bon que nous et qui peut commettre une erreur de temps en temps. Le président du Lyon Sprint Evolution a fait remarquer il y a quelques jours aux enfants que j'encadre que l'image qu'ils renvoient est importante vis à vis des sponsors. L'un deux a demandé si cette image était liée aux résultats, j'ai répondu que c'était plus global et que le comportement en course (être respectueux du public, des coureurs et des bénévoles) comme à l'entraînement (respecter les automobilistes, piétons et autres usagers de la route) faisait également partie de l'image d'un coureur et/ou d'un club. Je comprends que ce soit rageant de se faire gêner, mais je pense qu'il y a des manières plus courtoises de manifester son mécontentement.
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