C'est l'un des phénomènes les plus discutés par les entraîneurs et cyclistes depuis une décennie : l'entraînement qualitatif est plus efficace que l'entraînement quantitatif. Les deux méthodes sont souvent opposées, comme si l'un des modèles était la seule manière de faire tandis que l'autre devait être abandonné. Ces deux modèles sont rarement associés (dans les propos) l'un à l'autre.
L'entraînement qualitatif est arrivé assez tard dans le vélo par rapport aux autres sports. L'athlétisme ou la natation, pour ne citer qu'eux, ont intégré bien plus tôt le fractionné dans leurs entraînements que les cyclistes. Pour beaucoup de cyclistes, la distance parcourue dans l'année et la vitesse moyenne restent encore aujourd'hui des valeurs de référence. Ils sont bien aidés par les déclarations des anciennes idoles, tel Bernard Hinault qui traitait il y a 5 ans les coureurs français de fainéants et leur reprochait de ne pas assez s'entraîner tout en faisant l'étalage du nombre de kilomètres que parcouraient les pros chaque année à son époque.
Depuis quelques années, le mot de référence dans les propos de la majorité des entraîneurs est "qualitatif". La notion de quantité semble avoir disparu du vocabulaire, comme si le mot était interdit. Pourtant, tous le savent (du moins, tous ceux qui sont efficaces) : il faut un certain volume pour pouvoir faire de la qualité. D'ailleurs, la majorité des entraîneurs continue d'appliquer du volume, notamment l'hiver pendant la période traditionnellement consacrée au foncier. (NB : sur le plan du foncier l'hiver, la aussi les méthodes commencent à changer).
Les différentes études montrant que les entraînements qualitatifs de 2 heures sont plus efficaces que des entraînements de 4 heures exposent toujours des évolutions de potentiel sur du court-terme, mais oublient une composante importante : la durée dans le temps de ces améliorations. Et elles oublient également l'objectif visé par l'athlète. Ceux qui visent des épreuves d'ultra-endurance ne peuvent pas se contenter d'entraînements de 2 heures : on ne prépare pas la RAAM (4800 kilomètres d'une traite) ou Paris-Brest-Paris de la même manière qu'une course de 3 ou 4 heures. De même, cette notion de quantité reste associée aux exercices qualitatifs : ceux qui s'astreignent à 2 séances de 2 heures de fractionné 5 jours par semaine ont un volume d'entraînement supérieur à ceux qui ne font qu'une fois cette séance 3 jours dans la semaine.
Les deux méthodes d'entraînement ont des avantages et des inconvénients. Il n'y en a pas une toute blanche et l'autre toute noire, les deux proposent des nuances de gris. Le rôle de tout (bon) entraîneur est de garder les avantages de l'un et de pallier à ses inconvénients en utilisant les avantages de l'autre. Ces nuances de gris dépendent des aptitudes et du passé de chaque cycliste, le même exercice appliqué à tous les cyclistes n'aura pas le même effet. De même, tout dépend des objectifs de chacun : un sprinteur ne s'entraîne pas de la même manière qu'un spécialiste du contre-la-montre. Ce qui marche pour les objectifs de l'un ne conviendra pas aux objectifs d'un autre.
Bref, cessons d'opposer dans les propos l'entraînement qualitatif et l'entraînement quantitatif. L'association apporte toujours plus de possibilités que l'opposition ... y compris en dehors du sport !
Bonjour Florent
RépondreSupprimerl'influence ,ces dernières années,de tous les magazines spécialisés "vélos" a bouleversé les comportements.Lors de veillées de cyclo sportives, c'est vrai que l'on cause plus de "qualitatif" que de km parcourus...encore que !
programme, calendrier, méthodes,plan collectif (quelle erreur, nous sommes tous si différent les uns des autres )
Comme pour beaucoup de chose il faut être à l’écoute mais surtout se bien connaitre...c'est le début de la sagesse
claude