Comme chaque année, je viens de passer une semaine en Catalogne, afin de profiter de meilleures conditions météo pour améliorer ma condition physique. J'ai été accompagné par 5 amis d'un niveau assez proche du mien : j'ai remarqué qu'à 6 ou 8 un groupe est bien plus agréable à vivre et que le séjour se passe mieux que quand je faisais des stages à une vingtaine de coureurs.
Plus on est nombreux, plus il est compliqué de manger ensemble, plus le risque de retard (au départ) d'un des membres augmente, tout comme le risque de crevaison. A 6 ou 8, les relais reviennent régulièrement, le travail physique y est plus efficace puisqu'on prends un tiers des relais en tête contre un dixième quand le groupe compte 20 cyclistes. Le format de 5 jours, du lundi au vendredi, me convient également mieux que le format sur 7 jours : on a tous passé nos 2 week-ends entourant le stage en famille, et 5 sorties de vélo (2 courtes les jours de voyage + 3 longues) suffisent amplement pour des coureurs Pass'cyclisme.
La première sortie, le jour de notre arrivée, a été annulée à cause du vent. Rien qu'en déchargeant les valises sur nos deux pieds c'était galère, alors sur deux roues ça aurait été stupide de rouler. La bataille face au vent a été reportée au lendemain matin. On a passé une heure et demi a luter face au vent pour faire 30 kilomètre ... et pourtant, on était à fond ! J'ai rarement roulé avec un vent aussi fort. Quand on a pris le vent dans le dos, ça a été une autre histoire ... jusqu'à ce qu'on s'enfonce dans les montagnes, où il a de nouveau fallu appuyer sur les pédales pour vaincre la gravité cette fois.
L'ascension du monastère de Saint Père de Rodes, 8,8km à 5,5% m'a fait mal ... mais la vue valait les efforts consentis. Le coin est vraiment magnifique, les routes y sont calmes (mais pas toujours en très bon état). La seconde ascension, plus roulante (7,6km à 3,3%), me convenait beaucoup mieux. La suite du stage confirmera que malgré mon gabarit léger (62kg pour 1m80) je passe nettement mieux les pentes inférieures à 5% que celles supérieures à 5%.
Le mercredi, j'avais repris le tracé de la belle sortie en bord de mer que connaissent tous les clubs ayant effectué un stage dans le coin de Rosas. On longe la mer pendant 40 kilomètres, en passant de plage en plage via des sauts de moutons au dessus des collines. Le tracé est usant car on est toujours en prise avec la pente. Le paysage splendide et la température supérieure à 20° compensaient largement l'effort physique accompli.
La sortie a également été l'occasion de tester le point d'eau de Banyuls que m'avait signalé Guillaume Robert (l'homme qui tient le site matosvelo.fr). Au pied du col de Banyuls, col indiqué sur les panneaux routiers mais qu'en réalité les cyclistes ne franchissent pas (le col de Banyuls se trouve sur un sentier à une trentaine de mètres du col du berger mort où passe la route goudronnée), la halte était la bienvenue avant d'attaquer un énorme morceau dont les deux derniers kilomètres sont à 11,5%. Le pied de la montée n'était plus asphalté, l'ancien goudron ayant même été retiré proprement, nous avons donc du rouler pendant 1 kilomètre sur de la terre tassée. La forte pente combinée à l'état de la route ont franchement ternies l'image de cette sortie qui jusque la faisait le bonheur de tous. La sortie étant exigeante, le retour à l'hôtel s'est fait avec de la fatigue musculaire et un début de fringale pour ma part.
Le jeudi, la sortie a été plus courte mais intense. Etant accompagné par 5 coureurs du club de Tarare, je les ai aidés à travailler la mise en place de leur train pour les sprints massifs. J'ai effectué de longs relais destinés à leur préparer le terrain avant le déclenchement du sprint. C'est un rôle que j'aime bien, que j'ai fait plusieurs années et qui correspond bien à mes capacités physiques actuelles. Ca correspond bien à mon comportement : je n'aime pas frotter donc le fait d'être en première position dans les derniers kilomètres m'évite cette sinécure ... sachant qu'en cas de sprint massif je n'ai strictement aucune chance au vu de mon manque d'explosivité et de puissance pure. Autant que je prépare le terrain de ceux qui ont une pointe de vitesse à faire valoir et que je m'écarte une fois mon rôle terminé.
La dernière sortie, le vendredi matin, ne faisait que 50 kilomètres mais a encore été marquée par le vent. Comme la veille, j'ai préparé le terrain des sprints pour mes compagnons de stage. On est ainsi rentré du stage avec un peu plus de 320 kilomètres, 12h45 de selle et 3400 mètres de dénivelé. De quoi rentrer avec une fatigue pas trop importante permettant d'enchaîner avec de solides semaines d'entraînement mais une fatigue légère quand même permettant une adaptation du corps donc une progression.
Je vais bénéficier d'une semaine un peu plus légère pour récupérer des différents cycles qui s'enchaînent depuis mi-janvier. Jusqu'à présent j'ai consolidé mes bases avec des exercices simples, le cycle à venir sera plus intense. Au vu de ma condition physique par rapport à la même période les années précédentes, je ne peux qu'être satisfait de collaborer avec un entraîneur compétent. J'ai hâte d'attaquer la suite du programme et de reprendre la compétition pour mesurer les progrès accomplis.
Content que le point d'eau ait servi.
RépondreSupprimerLe coin a l'air plutôt sympa.
RépondreSupprimerSi tu passes mal des pentes >5% vu ta maigreur c'est parce que tu ne fais pas assez de D+ et de pentes raides. Cela explique aussi ton niveau et ton manque de progression alors que tu roules quand même pas mal et apparemment avec des sorties avec objectifs / un programme...
Pourtant il y a l'embarras du choix rien qu'au Mt d'Or.
Le coin est effectivement très sympa à cette période de l'année. En revanche, en plein été, entre la chaleur et les vacanciers ça ne doit pas être le même plaisir.
SupprimerConcernant les pentes > 5%, j'espère que c'est temporaire et que le programme d'entraînement que je suis va améliorer ce point faible.
Oui j'ai effectivement à portée de main de belles ascensions, dans les Monts d'Or, le Beaujolais et les monts du lyonnais, mais je me suis fixé des objectifs et mon but n'est pas de devenir un pur grimpeur ... on ne demande pas à Mark Cavendish de remporter l'étape de l'Alpe d'Huez et on ne demande pas à Thibaut Pinot de remporter l'étape de Champs Elysées. Cependant, le premier travaille quand même les ascensions et le second tente d'améliorer sa pointe de vitesse. C'est le même principe pour moi, à une échelle nettement moindre évidemment.
Effectivement, on ne demande pas à Cavendish de remporter une étape de montagne, ni à Pinot de sprinter; mais il me semble que tu as plus un physique de grimpeur que de rouleur. Or tu roules plus que tu ne grimpes, après c'est peut-être tout simplement que tu préfères le plat ? Perso je trouve plus passionnant d'enchainer les ascensions dans les Mts d'Or, le Beaujolais et les Mts du Lyonnais que de rouler à l'Est, mais chacun ses goûts. Tu avais fait une superbe sortie avec ton défi du Conquistad'Or ! D'ailleurs, sauf erreur de ma part, tu n'as pas parlé de tes objectifs contrairement aux années passées ?
RépondreSupprimerLe but actuellement est de réhausser mes bases, les ascensions des monts d'or ne conviennent pas à ce travail. Depuis un mois, je vais plus régulièrement dans le beaujolais ou les monts du lyonnais, ou les montées sont plus longues et plus roulantes ... les monts d'or viendront plus tard.
SupprimerJe me méfie également des ressentis, mon malaise dans les pentes > 5% sera à mesurer plus précisément. La pente étant plus rude, je suis plus en prise donc mon ressenti change ... dans une pente à 3%, si tu lève un peu le pied, tu peux récupérer. Les chronos et les mesures de puissance montreront peut-être une progression y compris sur les ascensions des Monts d'Or.
Concernant mes objectifs et mon calendrier, je suis en pleine réflexion quand à la sécurité de ma résidence. Annoncer des mois à l'avance que je serai absent de chez moi car sur les 24 heures du mans ... c'est bien pour les gens qui s'intéressent à ce que je fais, mais c'est aussi donner la liste de mes absences à des personnes moins bien intentionnées. Je suis en plein dilemme quand à une diffusion publique de ces informations.