samedi 24 septembre 2016

Grimpée d'Yzeron

La grimpée d'Yzeron a cette année été avancée d'un mois par rapport aux années précédentes. Elle est également passée du dimanche matin (fin octobre) au samedi après-midi (fin septembre), permettant ainsi aux coureurs de profiter d'une température plus clémente. En revanche, pour une partie des participants, les repères vont légèrement changer : entre ceux qui étaient prêts pour les premières épreuves et arrivaient en fin de course sur cette épreuve les années précédentes, et ceux qui comme moi montaient en puissance au fil des épreuves donc atteignaient leur maximum sur cette épreuve, les bases seront légèrement différentes. 1 ou 2%, quelques secondes de souffrance en plus ou en moins.


En arrivant sur place, par 25° et un grand soleil, ma théorie sur les conditions météorologiques plus agréables a été confirmée. Je n'avais pas en revanche pensé à la hausse de trafic sur la route que ça entraînait, un samedi après-midi ensoleillé générant plus de trafic qu'un dimanche matin. Celle-ci était sensible par rapport aux années passées, mais ne me gênera pas pendant l'épreuve, aucune voiture ou moto ne venant perturber mon ascension.



Je me suis échauffé de manière assez classique. J'ai eu à faire quelques réglages : j'ai profité des 10 jours sans épreuve qui viennent de s'écouler pour faire une petite modification sur mon matériel. Un nouveau poste de pilotage, en carbone monobloc, est venu remplacer l'ancien couple potence+cintre+prolongateurs en métal. 400g de gagnés dans l'opération, ce n'est pas négligeable. L'opération a été accompagnée par un changement des câbles et gaines, qui se sont mis sous tension pendant ma sortie de test hier puis l'échauffement aujourd'hui. J'ai donc eu à faire quelques petits ajustements entre l'échauffement sur route et celui sur home-trainer.


L'échauffement sur Home-Trainer a été raccourci et perturbé, entre les petits réglages à effectuer et des hésitations sur le matériel à utiliser. Un casque aéré ou un casque aéro ? A 26km/h par 25°, que privilégier entre le confort et l'efficacité ? J'ai finalement choisi le confort, sur 37 minutes en bosse la perspective de me retrouver avec de la sueur dans les yeux ne me réjouissait pas spécialement.




J'ai rejoint la ligne à 1'30" de mon départ. Merci au passage au coureur qui m'a interpellé pour me signaler qu'ils me réclamaient pendant que je montais sur mon vélo pour m'y rendre. J'ai pris un départ rapide, peut-être un peu trop. Je voulais partir un peu plus fort sur les deux premiers kilomètres qui étaient un peu plus pentus, continuer un peu plus tranquillement sur les 6 kilomètres suivants qui étaient roulants pour conserver une partie de mes forces pour les 6 derniers kilomètres d'ascension suivants. Je comptais y lâcher les chevaux jusqu'au sommet, puis finir comme je pouvais sur les deux derniers kilomètres très roulants.



J'ai fait le départ comme prévu, j'ai enchaîné sur la partie roulante en étant bien dans les valeurs que j'avais prévues. Les sensations étaient plutôt bonnes, j'ai doublé les concurrents partis 2 et 4 minutes avant moi un peu avant l'endroit que j'avais prévu (en fonction de leur temps des années précédentes). Quand la portion de 6 kilomètres plus pentus s'est présentée, j'ai voulu appliquer la suite de mon plan et accélérer ... mais mon corps a refusé. J'avais veillé à boire plusieurs fois, à conserver une cadence correcte (86tr/min en moyenne jusqu'à ce moment), mais dès que la pente s'est accentuée je me suis retrouvé planté. J'ai essayé de souffler quelques secondes pour mieux me relancer, tentant de gérer au mieux ce que je pensais être un coup de mou passager.


Le coup de mou ne passera pas vraiment, la puissance et la cadence baisseront inexorablement au fil des kilomètres. Je doublerai 2 duos de participants, et plusieurs cyclistes pédalant sans participer à l'épreuve, ce qui ne me remontera pas pour autant le moral. Je me suis attaché à rester mobilisé au maximum, pensant en permanence aux précieux points de challenge que me coutaient chaque seconde perdue. Je n'ai pas eu le temps de profiter du magnifique paysage qu'offre cette ascension. Mais même motivé, le corps ne suivait pas.


Au sommet, il restait une portion roulante de 2 kilomètres pour rejoindre la ligne d'arrivée. J'ai voulu passer le gros plateau, ça n'a pas fonctionné. J'ai tenté une deuxième puis une troisième fois, sans succès. La quatrième et la cinquième plus tard n'auront pas plus d'effet. J'ai donc terminé avec un croisement de chaîne, 40x12, dans un bruit métallique pas très agréable. Entre 120 et 130 tours de pédale par minute, le coeur a lui aussi fait un joli bruit de mécontentement. Je coupe la ligne en 38'15", soit environ 40 secondes de plus que lors de deux dernières éditions, avec 5% watts de moins et des conditions météorologiques différentes. Je suis 36ème sur 79, soit une place relative autour des 45% contre 40% lors de mes précédentes épreuves cette saison (j'ai mis à jour mon précédent article sur le sujet).


Consultez le classement, mes données et les photos prises par ma compagne.

7 commentaires:

  1. Salut Florent,
    Tu ne parles pas du choix du vélo, qui pourtant mérite débat. Il me semble que l'an dernier tu avais hésité pas mal... Tu avais couru avec le vélo de clm également? Je pense que si j'avais à choisir, ça serait vélo tradi avec une paire de prolongateurs à 60 euros. Comme ça, parfait pour grimper, tout en conservant le bénef d'une position pas dégueu pour le roulant qui, de toute façon, n'est jamais vraiment plat. Quant aux roues, je ne sais pas si tes jantes hautes arrivent à rester relativement légères, mais en dessous de 40 km/h, je doute un peu de leur efficacité. Sur un clm comme Yzeron, un peu d'aéro certes, mais il ne faut pas être trop pénalisé quand ça grimpe... Bref, ce sont des choix cornéliens, mais souvent dictés par le matos qu'on possède, et donc du fric qu'on y met :-(

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    1. Sur cette grimpée, sans gros pourcentages et sans succession de virages empêchant de se mettre sur les prolongateurs (comme à Chaussan), je pense que le choix du vélo de chrono est le bon par rapport au vélo traditionnel. J'avais effectivement le vélo de chrono l'année dernière et le vélo classique l'année précédente, donc une possibilités de comparaison.

      Concernant les roues, j'ai foiré mon calcul. j'avais compté 80g de différence entre les 88mm en carbone et les ksyrium en alu. Ca ne me semblait pas valoir le coup de changer mes patins de freins pour inverser les roues. En vérifiant mon tableau de mesure, je viens de voir que c'était 280g de différence ... ça devient plus intéressant.

      Après, comme tu le dis, ces choix sont liés à mon garage. Si j'avais un vélo de route à 5kg avec des lightweight, j'aurai surement fait un autre choix matériel ...

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    2. Avec l'outil de comparaison Strava, voici les données entre le vélo de route (en violet) et le vélo de chrono (en noir) : https://www.strava.com/segments/8406378/compare/NTAwMzcxODc2OSwxMDEwNTkwMTQ5MQ==
      La puissance est quasiment identique (3w d'écart, soit peanuts).
      Le vélo de route est désavantagé sur la partie roulante, mais effectivement l'écart se réduit très vite sur la partie pentue. Si l'arrivée était au sommet, le vélo de route aurait été gagnant.

      L'écart entre cette année (en violet) et l'année dernière (en noir), vélo de chrono mais 13w en moins cette année : https://www.strava.com/segments/8406378/compare/MTc3NTA1MzI4ODIsMTAxMDU5MDE0OTE=
      On voit bien que cette année, dès que c'est devenu pentu, j'ai explosé.

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    3. C'est clair qu'il y a moyen de disserter sur le choix du matos.

      L'an dernier, j'avais opté pour un vélo traditionnel en me basant sur le fait que la position aéro sur mon vélo de CLM me faisait perdre davantage de watts (moins bonne respiration, mobilité musculaire, ...) que ce que je gagnais en aéro. Je précise que ça reste de l'évaluation au pif, je n'ai pas fait de mesures pour m'en assurer (et un protocole de test fiable pour comparer avec mêmes conditions météo, même état de fraîcheur, ... est bien lourd à mettre en place)
      Je n'avais pas rajouté de prolongateur, tout simplement parce que j'avais prêté à ce moment (réalisme du cyclisme amateur pimpin).

      Il faut aussi prendre en compte le fait que la partie du début est favorable aux vélos de CLM et la partie de la fin favorable aux vélos classiques. Un raisonnement plein de bon sens consisterait aussi à se dire qu'il n'est pas déconnant de choisir le vélo qui facilite le plus la fin de parcours (une sorte de "negative split" en somme)

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    4. Il faudrait prévoir un stand de changement de vélo avant l'entrée d'Yzeron. Avec un(e) assistant(e) qui tient le vélo comme en cyclocross, les quelques secondes perdues dans le changement pourraient être gagnées en ayant l'avantage de chaque vélo sur sa partie spécifique.

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    5. Oui, dans l'idéal c'est ce qu'il faudrait faire.
      Mais ça m'ennuierait que ce genre d'épreuve locale vire en course à l'armement de cette façon, même si on n'en est pas loin sur les CLM vue la débauche de matériel et les coureurs qui viennent déjà avec 2 vélos : un pour la course et un pour s'échauffer sur home-trainer.

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    6. Il faudrait peut être relativiser. Ce sont des courses ou les concurrents sont la pour se dépasser et se faire plaisir.
      Si tu n'as pas les watts, tu n'as pas les watts.

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