Au lendemain de ma sortie au col de Granon puis de ma grimpée nocturne du col de l'Izoard, je suis allé réaliser une courte chevauchée en montagne. Non pas une longue chevauchée marathon comme j'ai l'habitude d'en réaliser chaque année (cf mon récit des 260km du BRA 2005, des 220km au Mont Aigoual en 2005, des 205km en Suisse en 2008, ...) mais une sortie de 80km en enchainant les montées !
Je suis parti de Rochetaillée, au pied du col de la Croix de Fer, et ai remonté paisiblement la vallée de la Romanche jusqu'à Bourg d'Oisans. Je tourne bien les jambes afin de décrasser des sorties de la veille : les sensations sont bonnes, je ne sens pas de fatigue musculaire, c'est bon signe !
La route se cabre d'un coup : c'est parti pour la grimpée de l'Alpe d'Huez ! Je monte au train, par une grosse chaleur ... et double déjà quelques gars plantés dans ces premiers lacets. Ce n'est que le début d'une longue série de cyclistes doublés. Au bout de 5km je rattrape un cycliste portant le maillot de l'équipe nationale d'Australie : je discute un moment avec lui, en anglais ... il a 58ans et parcoure chaque année le monde à vélo ! Il prend chaque année un mois de vacances dans l'hémisphère Nord et parcoure les montagnes des différents pays (Europe, USA, Canada, Mexique) quand c'est l'été chez nous ... et il passe un autre mois à rouler sur les routes de l'hémisphère Sud (principalement en Amérique du Sud) quand c'est l'été de l'autre côté du globe ... le reste du temps, il roule en Australie. Je roule pendant près de 2km à ses côtés, le gars est vraiment super sympa et très humble : il ne se vante absolument pas de ce parcours atypique et répond presque gêné à mes questions ... après 2km passés à ses côtés (c'est long 2km dans l'Alpe d'Huez !), je le quitte et reprends mon rythme de croisière.
La veille, grâce à la traduction de Pascal, nous avions pu converser avec un Autrichien de 63ans parti 13 jours plus tôt d'Autriche avec son vélo et ses sacoches, et qui réalisait la traversée complète des Alpes ! Le cyclisme permet des rencontres incroyables !
Je grimpe sans forcer en 1h07, jusqu'à la ligne d'arrivée du Tour de France, tout en haut de la station. Au cours de la montée, je plaisante avec les photographes en tirant la langue, en levant le pouce, ... Dans les derniers kilomètres, je me sens vraiment bien et des larmes coulent sur mes joues : ce ne sont pas des larmes de douleur ni de déception, mais bien des larmes de bonheur ! Pourtant, bien que cette montée soit réputée, ce n'est pas ma première montée légendaire ...
J'ai ensuite poursuivi ma route jusqu'au col de Sarenne. Ce col n'est pas connu et est vraiment paisible : la route est goudronnée mais présente quelques passages en cyclocross ... qui font fuir les cyclistes et les automobiles ! Tant mieux, la montagne est bien plus belle quand on y est seul et tranquille. La vue est vraiment magnifique tout le long. Le contraste avec la montée de l'Alpe d'Huez est saisissant : la bande de goudron était très large et des murs en béton ou en pierre soutenaient la terre le long du bitume, l'arrivée dans les grands immeubles faisait très urbain ... la route du col de Sarenne, elle, est étroite et serpente au milieu des alpages tandis qu'en haut il n'y a qu'un petit chalet en bois !
La descente entre le col de Sarenne et le lac du chambon est très technique et pas évidente dans les 6 premiers kilomètres, jusqu'à Clavans. La pente est très forte, le goudron est mauvais et il y a beaucoup de graviers ! Après Clavans, le goudron est super et la route est toute en courbes avec très peu d'épingles ... un vrai régal ! Je vous recommande de faire un arrêt à Mizoën afin d'admirer la vue sur le barrage du chambon.
Mon périple m'a ensuite guidé jusqu'aux 2 alpes. La montée est plutôt facile, je me sens vraiment bien. La route est très large, les 11 virages en épingles sont numérotés ici aussi ... mais la vue n'est jamais au rendez-vous car on grimpe en permanence dans la forêt. En toute honnêteté, la montée des 2 alpes ne présente pas d'intérêt, ni sportif ni en terme de paysages : si vous n'avez pas de raison particulière d'y grimper, je vous conseille de passer votre chemin ! En haut, une stèle en hommage à Marco Pantani marque la fin de la montée et nous permet de nous souvenir de ce champion trop rapidement disparu ...
Le bilan de ces 2 jours est extrêmement positif. Je suis heureux : j'ai eu de super sensation dans les montées et j'ai effectué des descentes incroyablement propres et efficaces. Aucun virage loupé, ne serait-ce que très légèrement ... et pourtant j'ai choisi des descentes vraiment pas faciles !
Consultez le parcours.
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