Le gentleman des mures constituait ma 27ème course de saison 2009, saison que j'ai commencée le dimanche 1er mars, soit il y a 34 semaines. Cette fois, c'est définitif, je tire le rideau sur cette saison 2009 qui aura été riche en émotions (positives comme négatives).
Le gentleman du jour est constitué d'une boucle de 10,3km à effectuer 2 fois : le parcours est complètement plat et ne présente aucune difficulté technique (en dehors de la capacité à slalomer entre certaines zones de goudron abimées par les intempéries). Il s'agit de la plus longue distance que je n'ai eu à faire en gentleman cette année, et en fin de saison chaque kilomètre supplémentaire compte ! Du point de vue de la météo, la température était agréable, le ciel était couvert et le vent soufflait légèrement.
Mon partenaire du jour est Philippe : celui avec qui j'avais effectué la Thou X 4. Il débutait sa saison lors de la Thou X 4, et la terminera demain après avoir effectué une quinzaine de chronos en 2 mois : sa forme est donc ascendante tandis que la mienne est descendante, et la différence entre nous va vraiment se sentir au fil des kilomètres ! Il était incontestablement le plus fort de nous deux aujourd'hui, au point d'avoir assuré 90% du travail ... je crois même que si il avait été seul il aurait fait un meilleur temps !
Maintenant que j'ai posé le cadre (le parcours du gentleman) et les acteurs (Philippe et moi-même), je vais pouvoir vous raconter l'histoire. Celle-ci commence par un échauffement court, à peine vingt minutes par ma faute (entre les différentes personnes à saluer, l'oubli des clé à l'intérieur de la voiture alors que j'ai fermé les portières, et l'oubli du bidon dans le coffre) ... Je fais monter le coeur en température en effectuant des passages en hypervélocité : le coeur comme les jambes répondaient bien. On arrive sur la ligne 3 minutes avant l'heure de notre départ.
Au starter, Philippe fait le départ comme convenu. Je lui prends un relais au bout de 700m : je voulais tabler sur une stratégie avec des relais longs, afin de nous permettre de récupérer complètement chacun notre tour. Philippe me repasse au bout de 350m, semblant vouloir prendre des relais plus courts. Je le laisse reprendre un long relais avant de le dépasser pour effectuer ma part du travail. Lorsqu'il me repasse, je lui indique de me laisser prendre un relais plus long ...
On rattrape une équipe lors de la phase vent de face : je prends mon relais, mais ai vraiment du mal. Je suis à fond du point de vue cardiaque, je suis incapable de tenir le rythme qu'on imposait jusqu'à présent. Philippe reprends les rênes et me lâche au train en suivant le rythme de l'équipe partie 1min dernière nous et qui nous a déjà rattrapée : si ils nous ont rattrapés, c'est que leur rythme est supérieur au notre, et même dans la roue de mon équipier je suis incapable de suivre ! Je lui crie 3 fois de m'attendre mais il ne m'entend pas, je me retrouve donc seul 100m derrière lui. Il finit par se retourner et m'attends.
Je me cale dans sa roue et tente de m'accrocher en me répétant de rester collé derrière lui et de ne surtout pas lâcher le moindre mètre. Je lutte dans sa roue, il m'encourage de temps en temps de la voix. J'ai la bouche grande ouverte et cherche mon souffle. Dans la partie vent de face, sentant qu'il commence à faiblir après avoir appliqué parfaitement ma stratégie (un relais de 8km, c'est sur que ma stratégie sur les relais longs est respectée). Je prends mon relais, la gueule grande ouverte, et le paie juste après. Je tente d'en reprendre un second un peu plus loin, mais lorsque je me suis écarté sur le côté j'ai de suite compris que je n'y parviendrai pas et me suis, malgré ma volonté de l'aider, remis sagement dans la roue de mon compagnon. Je termine comme je peux, tentant de nous faire perdre le moins de temps possible.
Je n'ai pas de regrets sur ma contre-performance : j'ai tout donné sans retenue. Je suis désolé pour Philippe, qui m'avait vu en meilleure forme et que je n'ai pas pu aider aujourd'hui.
Consultez le parcours ici.
En gentlemen, il faut toujours que ce soit celui de devant qui décide de lacher son relais et ne pas hésiter si on est très juste à ne pas prendre des relais de plus de 30 secondes.
RépondreSupprimerExpérience du vécu de deux années, système marchant aussi bien avec une équipe homogène que déséquilibrée.