Le dimanche 21 juillet, après avoir effectué le parcours de la 21ème étape du Tour et fait un tour d'honneur sur les Champs Elysées, nous avons fait un transfert en car pour rejoindre notre hôtel à la porte d'Orléans. On s'est douché puis on s'est habillé avant de retourner sur les Champs Elysées, en tant que spectateurs, pour assister à l'arrivée de la course des pros.
Nous avons été reçus dans une tribune officielle mise en place par ASO. Nous étions tous assis entre les panneaux des 50m et des 25m, avec une vue idéale sur les 150 derniers mètres ! En attendant l'arrivée des coureurs, on nous a offert une glacière repas contenant un repas frais (des légumes, des fruits) et on nous a servi des boissons à volonté.
Les coureurs sont passés 20 fois devant nous : ils avaient 10 tours à faire, et ils passaient une fois dans chaque sens. Un écran géant placé en face nous permettait de suivre la course et d'assister à la formation des échappées ou aux dépannages lors des crevaisons. Si le tableau semble parfait, ce n'était pas complètement le cas : allez savoir pourquoi, les gens placés aux premiers rangs se levaient systématiquement ... ceux de derrière ne voyant plus rien, tout le monde se levait puis se rasseyait. Je crois que ces personnes n'ont pas compris le principe du siège, qui est fait pour qu'on puisse assister à un spectacle en restant assis. Car si eux avaient de petites jambes en pleine forme, nous nous serions bien passé de ces séances de quadriceps !
Une fois que les pros ont passé la ligne, des hôtesses nous ont apporté du champagne. On a trinqué à notre propre victoire. On a assisté au podium protocolaire : nous étions aux premières loges pour voir le spectacle "son et lumières" sur l'Arc de Triomphe. C'était sublime. Il est à noter que j'aurai suivi de bout en bout cette centième édition de la grande boucle : j'étais présent à la présentation du parcours de l'épreuve en octobre (relisez cet article) ... et j'étais présent à la remise des trophées en juillet. La boucle est bouclée.
Le soir, le groupe s'est dispersé entre ceux voulant rentrer se coucher (ils étaient peu nombreux), ceux habitant la région parisienne qui ont retrouvé leur famille, ceux voulant faire une tournée des boites de nuit parisienne et ceux voulant juste boire un verre. Je suis sorti boire un verre avec Ludivine et Julien (son compagnon), Audrey, Emilie (sa soeur), Boris (son copain) et Lilian (mon compagnon de chambre). En petit comité, l'ambiance était super sympa. La note apportée par le barman l'était beaucoup moins : il nous a appliqué le tarif "touriste étranger", celui qui est complètement différent de ce qui était sur la carte, et qui indique en bas une majoration globale de 10% (en plus de l'augmentation précédente) sous prétexte qu'il est plus de 22 heures.
Le lundi matin, nous avons été reçu au conseil constitutionnel. On a été reçu par Jean-Louis Debré et par Pierre-Yves Le Borgn'. Le premier nommé, après m'avoir félicité, m'a demandé tout bas "entre-nous, qu'avez-vous mis dans vos bidons ?". Ca m'a complètement surpris car quelques minutes avant, dans un discours filmé par notre caméra, il vantait nos louanges et notre probité. Je lui ai répondu que j'avais mis de la grenadine, ce qui était vrai (je n'ai pas supporté le gout de la boisson énergétique qui nous sponsorisait, du coup j'ai tourné à la grenadine en dehors d'un demi-bidon le premier jour). Quelques minutes après, dans un autre aparté sur un autre sujet, je lui ai demandé s'il considérait la volonté et la bonne humeur comme des produits dopants. Ca l'a fait rigoler.
Avec le recul, je me suis dit que j'aurai du lui demander combien il avait fait de faux votes pour être élu ... je me demande qui, entre les politiciens et les cyclistes, ont la plus mauvaise image ? En dehors de ce petit accroc, nous avons super bien été reçu. C'est un endroit magnifique, qui ne se visite pas donc qu'aucun touriste ne voit en dehors des journées du patrimoine. Monsieur Debré nous a ouvert toutes les portes, y compris celles de son bureau. Il nous a laissé faire tout ce qu'on voulait, y compris mettre les pieds dessus (oui oui, je ne donnerai pas de nom), jouer avec ses stylos, etc ... on était comme chez nous ! C'était sympa de sa part de nous avoir fait visiter le lieu, en nous racontant des anecdotes au passage.
A midi, on est sorti pour récupérer nos sacs et nos vélos. Les adieux ont duré près de deux heures. Personne ne voulait partir. A chaque départ, il y avait un peu plus de larmes dans l'air. Il ne restait plus grand monde quand je suis parti pour me rendre à une réunion professionnelle.
J'ai testé pour vous la grande aventure : prendre le métro parisien avec une énorme valise et un vélo, c'est un peu comme essayer de nager en pleine mer avec des sacs de sable au bout des pieds et au milieu de requins affamés. Le plus compliqué, c'est de passer les portiques de contrôle des billets : une fois que c'est passé, il suffit de marcher des kilomètres dans des couloirs qui puent, et on peut monter dans le métro après s'être fait piétiner par les gens qui en descendent. Ca change du bon air frais de la montagne, et de la sympathie des supporters, que nous avions 72 heures plus tôt ! Bienvenue dans la vraie vie !
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.
truc de dingue le trajet en métro avec le vélo, j'ai essayé nue fois et depuis j'évite...
RépondreSupprimerune 22ème étape aurait été moins difficile je pense !! :-))
Merci pour ces feedbacks de ce tour de fête, à lire ça donnait sacrément envie de le faire. Puis que tout le monde ait finit c'est une belle preuve de la solidarité du groupe.
RépondreSupprimerps : pour les tribunes c'est fréquent que les gens se lèvent quand il se passe quelque chose, moi je trouve ça plus vivant.
@oli : heureusement, j'étais en dehors des heures de pointe ... je n'ose pas imaginer ce que ça doit être !
RépondreSupprimer@bob : de rien pour l'écriture des récits. J'ai tenté de vous faire vivre l'aventure par procuration, et au vu des nombreux retours que j'ai, ça semble relativement réussi :-)