Ce samedi avait lieu le contre-la-montre le plus prestigieux de la région : le Tour du Lac de Paladru. 265 compétiteurs/trices sont classés cette année, dont 16 féminines et 18 vélos couchés. Le nombre reflète amplement la qualité de l'organisation, toujours impeccable sur le service pour un prix standard (certains auraient profité de la renommée pour augmenter le prix) et humaine (un coureur que je connais s'étant trompé de parcours, il a eu le droit à un deuxième départ). Si un grand nombre de cyclistes n'est pas toujours synonyme de haut niveau de performance, un coup d'oeil au classement suffit pour comprendre que le niveau est relevé : le 36ème est déjà à 43km/h de moyenne et les 100 premiers sont à plus de 40km/h malgré un parcours casse-pattes.
Pour ma 4ème participation après 2009 (21'25"), 2011 (21'25", temps identique !) et 2013 (21'40"), j'avais retenu un certain nombre de petites erreurs qui m'avaient à chaque fois coûté de précieuses secondes et donc plusieurs places. Par exemple, l'an dernier, si j'avais mis une seule seconde de moins j'aurai pu remonter de 3 places au classement, c'est pour dire comme le milieu de classement (où j'ai l'habitude de figurer) est serré.
Comme à mon habitude, j'ai demandé un départ assez tôt en début d'épreuve pour pouvoir m'échauffer sur le circuit, tout en repérant le parcours avant le départ des premiers concurrents. Finalement, j'ai attendu Guillaume afin de m'échauffer en sa compagnie. Nous avons préféré faire le tour de circuit à l'envers car le départ des premiers concurrents était proche. Connaissant le parcours par coeur, j'ai pu valider mes souvenirs sur les différents points de repères que j'utilise : une borne à incendie, une entrée de maison isolée, un parking en terre, une rambarde en bois ... tout était encore en place, rien n'avait changé.
De retour à la voiture 15 minutes avant le départ, j'ai démonté tranquillement la caméra (fixée car je voulais filmer le parcours), vidé mes poches (j'avais emporté avec moi de quoi réparer une crevaison, le parcours faisant 14km), changé de casque (contrairement à la semaine dernière, j'ai cette fois pris les deux, le "normal" et celui de contre-la-montre) puis j'ai roulé à proximité de la ligne de départ jusqu'aux trois dernière minutes.
Une fois dans la zone de départ, je suis rentré dans ma bulle. Je n'en suis sorti qu'une fraction de seconde, pour sourire à la photographe, avant de me replonger dans l'effort à produire. Une fois libéré par le chronométreur, je me suis régulé : ne surtout pas partir trop vite, ne pas partir trop vite, ne pas partir trop vite ... le coeur étant redescendu dans les minutes précédant le départ, on se sent bien physiquement et on a tendance à vouloir se mettre directement à fond cardiaquement alors qu'on est déjà à fond en terme d'effort à produire. C'est l'un de mes plus gros défauts, je veux toujours partir trop vite et j'ai du mal à terminer.
Au bout d'un kilomètre, je me rends compte qu'un truc cloche. Je sens que l'air ne glisse pas comme d'habitude sur mon corps et que j'ai un peu plus chaud que d'habitude. C'est un tout petit rien, une sensation minuscule, mais je sens qu'un truc cloche. Pensant que ma combinaison était mal fermée, m'étant arrêté pour arroser un arbre un peu avant le départ, j'ai voulu remonter la fermeture éclair ... je me suis alors rendu compte que j'avais oublié de retirer mon maillot d'échauffement. Je me suis insulté intérieurement, je vous jure que je m'en suis voulu. Je mets des sur-chaussures, des gants, une combinaison avec des manches-longues, un casque de chrono, je vide mon bidon, et plein d'autres petits détails afin de gagner une poignée de secondes, mais je garde un maillot normal par dessus la combinaison. Après coup, mon bouillonnement intérieur était certes justifié (j'ai commis une erreur !), mais l'erreur n'est pas si grave que ça au final. La perte de temps liée au port d'un maillot normal se chiffrerait à 5 secondes environ sur un tel parcours, c'est bête mais il y a pire.
Après une phase d'énervement intérieur, j'ai repris en main la gestion de mon effort : j'avais fait une première erreur, me laisser perturber et me déconcentrer en aurait été une seconde. J'ai été solide dans la première bosse, au sommet de laquelle je me suis fait doubler par le coureur parti 30 secondes derrière moi. J'ai de nouveau été solide dans la 2ème bosse avant de plafonner très légèrement dans la 3ème. J'ai relancé la machine au début de la courte descente avant de lever légèrement le pied pour récupérer jusqu'en bas de la descente.
Après cette première partie vallonnée, la traversée de Charavines marque l'entrée dans la seconde partie, le retour qui est composé de longs faux-plats montants qui semblent interminables. J'ai géré mon effort de manière régulière et efficace : contrairement aux précédentes éditions je ne me suis pas écroulé dans les deux derniers kilomètres, atteignant l'arrivée à plein régime. En passant la ligne, j'ai relevé le maillot afin qu'il ne masque pas mon numéro de dossard, numéro que je leur ai tout de même crié "au cas-où".
Mon chrono est cette année de 21'10", ce qui me classe en 103ème position du classement des vélos "normaux" (ceux répondant aux critères de l'UCI). J'améliore mon meilleur temps de 15 secondes, ce qui est très positif. Je retiens également ma meilleure gestion de mon effort par rapport aux années précédentes. Physiquement et techniquement, je sens que la préparation réalisée a été bonne, le calendrier de chronos établi cette année me semble bon et sera surement reconduit l'année prochaine. Il me reste des pistes d'amélioration à creuser, mais je sens que je suis sur la bonne voie, celle de la progression lente mais sure.
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