Les tout premiers coureurs que j'ai admirés ne sont pas très connus du grand public, ou plutôt ont été oubliés : il s'agit de Thierry BOURGUIGNON et de Stéphane HEULOT. Je les ai découverts extrêmement combatifs dans une étape du tour 1999, le 14 juillet entre Sestrières et l'Alpe d'Huez. Ils avaient, ce jour là, fait 140km d'échappée commune dans les alpes avant de se faire reprendre, à bout de forces, par le peloton. Il s'agissait de 2 attaquants, très souvent dans les échappées du tour de France dans les étapes de plaine comme celles de montagne. A l'époque ou tout le monde se passionnait pour Laurent JALABERT et Richard VIRENQUE, moi je préférai nettement le panache de ces 2 attaquants !
Par la suite, j'ai appris à apprécier le coup de pédale de nombreux autres cyclistes :
Marco PANTANI ("Le pirate") : il représente à mes yeux LE grimpeur, celui capable d'accélérer d'un seul coup le rythme en pleine ascension, de placer une attaque franche alors que tout le monde est planté dans la pente ! Il est le dernier coureur à avoir enchaîné une victoire au tour d'Italie puis au tour de France à 2 mois d'intervalle, ceci en 1998 ! Sur le tour de France il compte 8 victoires d'étape, toutes acquises en montagne en solitaire (hormis une étape au mont Ventoux ou il arrive avec lance ARMSTRONG). Sa mort, le 14 février 2004 (jour de la St valentin !) laisse un grand vide : il n'y a plus de grand grimpeur, donc plus personne pour faire exploser le peloton et s'envoler dans les pentes d'un col.
Richard VIRENQUE : il n'était pas un pur grimpeur comme l'était Marco PANTANI, mais il aimait faire de longs raids en montagne. Ses 7 maillots à poids de meilleur grimpeur du tour de France ne sont pas dus au fait qu'il était le meilleur grimpeur (bien qu'il fasse partie des meilleurs) mais plutôt à ses longues échappées tant dans les alpes que dans les pyrénées. Tout le monde lui a tapé dessus suite à l'affaire festina en 1998, il a été le seul à purger une suspension, mais il est revenu encore plus motivé et sa victoire dans Paris-Tours en 2001, une épreuve ne correspondant absolument pas à son profil, est un des immenses exploits de sa carrière ! Celle-ci aurait pu être plus belle si le peloton, dans sa grande hypocrisie, ne lui avait pas fait porter à lui seul les travers de tous !
Johann MUSEEUW ("Le lion des Flandres") : lui n'était pas un coureur du tour de France, et n'était absolument pas grimpeur … par contre il a marqué ma mémoire : c'est grâce à lui que j'ai découvert et aimé les classiques, notamment Paris-Roubaix et le tour des flandres. Au début de sa carrière il était un redoutable sprinteur, avant de progressivement se transformer en coureur de classiques, principalement de classiques flandriennes, les plus nobles à mon goût ! Ses victoires sur chacune des classiques sont somptueuses : toujours parfaites tactiquement, il savait sentir la course et réagir en conséquence, de manière à toujours la tourner à son avantage. Son entrée en solitaire sur le vélodrome de Roubaix en 2000, montrant son genou blessé quelques années plus tôt suite à une chute dans la tranchée d'Arenberg, est une image qui m'a marquée à tout jamais : cet homme, au courage, a su revenir et s'imposer à l'endroit même où il a tant souffert plus tôt !
Concernant Pantani et le dernier vrai grimpeur, on peut dire qu'il y en a encore un à l'heure actuel : Alberto Contador.
RépondreSupprimerA un degré un petit peu moindre car il ne fait pas autant de différence et de raids que Pantani, mais il a les mêmes qualités. Je me souviens d'un redoutable démarrage dans le col du Galibier au Tour 1997, aussi au Plateau De Beille et également à Verbier au Tour 2010. Sa victoire légendaire, c'est sur l'Angliru au Tour d'Espagne 2008.