Cet après-midi se tenait le traditionnel Grand Prix de la municipalité de Vienne sous un soleil voilé et un vent soufflant abondamment en provenance du Sud. Environ 160 coureurs composaient le peloton de 2 & 3ème catégorie, tandis que "seulement" 110 compétiteurs composaient celui de la course Pass'Cyclisme.
Après avoir été salué par 2 lecteurs de ce blog sur la place centrale de la ville (Rodolphe qui est passé en coup de vent, et un coureur du CR4C dont j'ai oublié le nom avec qui j'ai pu discuter une dizaine de minutes), les 2 pelotons se sont élancés groupé pour rejoindre les hauteurs de la ville. Imaginez le bazar provoqué par un cortège de 270 cyclistes traversant une ville ... heureusement, aucun incident n'est à déplorer (malgré les nombreux coups d'épaules, de coudes, et de toute autre partie corporelle ou matérielle pouvant rentrer en contact avec les coureurs autour de soi).
Le départ réel a été donné après un long moment d'attente pendant lequel certains coureurs ont réussi à débiter un nombre de conneries absolument phénoménal. Bon, bien sur, les pelotons sportifs ne sont pas des lieux où tout le monde philosophe mais là le niveau de bêtise de certains dépassait l'entendement. Bref, ce n'est pas le sujet. Les 2 pelotons ont cette fois été séparés, la course Pass' partant environ 5 minutes après celles des 2 & 3ème catégorie.
J'ai pris le départ aux alentours de la 20ème position, et ai progressivement rétrogradé, place après place, kilomètre après kilomètre. L'allure dans les 10 premiers kilomètres n'était pas très soutenue à cause d'un vent de face qui réfrénait les ardeurs des attaquants, et n'incitait personne à mener le train du peloton. Il y a bien eu des attaques, mais rien de bien sérieux : elles se faisaient reprendre assez rapidement. Pour ma part je suis resté dans les roues, dans le dernier tiers du peloton, en veillant à ne jamais être dans le vent ... et à veiller afin qu'il n'y ait pas de cassures devant moi.
Au bout de 10km, on a basculé dans un faux plat descendant : il y a eu une chute quelques places juste devant moi, en plein centre de la route. J'ai été obligé de m'arrêter car le vélo du coureur au sol me bloquait la route. Quelques mètres plus loin, une voiture et une ambulance étaient occupés à soigner des coureurs de la course 2&3 qui étaient tombés au même endroit. On s'est retrouvé à une vingtaine de coureurs à chasser, 200m derrière le peloton principal. Pendant les 4 ou 5 kilomètres de chasse, j'ai retrouvé Eric Luscher (que j'avais rencontré à la nocturne de Corbas l'an dernier) avec qui j'ai discuté un moment par la suite.
La deuxième montée du circuit est effectuée vent dans le dos : certains coureurs se sont vu pousser des ailes ... la vitesse a oscillé tout le long entre 35 et 40km/h ! Etant donné que suite à la cassure, on est rentré sur le peloton au pied de la montée, j'étais tout derrière et j'ai commencé ma remontée vers l'avant, sentant que la course allait se décanter. Je suis remonté sans m'affoler, sans paniquer, au train. Le peloton s'est étiré progressivement, au fil des kilomètres de montée. J'ai remonté le 4ème groupe, puis le 3ème, puis j'ai rejoint le 2ème groupe juste après le sommet au prix d'un bel effort. Le groupe de tête me semblait à portée de fusil, 250 mètres devant. Dès mon arrivée dans le groupe, faux-plat descendant, je suis allé prendre quelques relais afin à la fois d'empêcher le retour du groupe derrière, et de rentrer sur celui de devant.
Après 2km à participer à la chasse, j'ai compris que c'était peine perdue car nous n'étions que 4 à nous relayer, et que certains relayaient mais sans chercher à revenir ... ils devaient avoir des équipiers devant et ne tenaient pas à ce que notre groupe leur revienne dessus. Me sentant isolé dans mon envie de revenir à l'avant, et constatant que le groupe derrière nous avait tout de même rejoint, j'ai stoppé ma collaboration en tête et suis retourné me mettre à l'abri dans les roues. J'ai fait les 15 kilomètres suivant dans les roues, en discutant avec Eric. Ca roulait à un rythme pas si élevé que ça, et toutes les tentatives d'attaques étaient annihilées par les équipes ayant des coureurs dans le groupe de tête.
Dans ce deuxième et dernier tour, au pied de la 2ème bosse du circuit, je me suis replacé dans les premières positions et ai participé à la course de mouvements en suivant les différentes échappées. Je me sentais bien, et ai choisi pour tactique d'attaquer à 500m du sommet, en espérant pouvoir sortir avec un petit groupe de 5 ou 6 où chaque équipe aurait un coureur, afin que derrière ils nous laissent partir. J'ai placé mon attaque comme prévu, une attaque un peu lourde et pas très incisive. On ne s'est retrouvé qu'à 2, j'étais avec un coureur du VC Caladois qui avais fait un gros effort auparavant dans la montée, et avec une avance très réduite sur nos anciens compagnons.
On a été repris très rapidement. J'ai fait 2 autres attaques, toujours aussi peu incisives, et me suis glissé dans la roue de 3 autres attaques ... sans jamais avoir plus de succès. J'ai fini par me replacer dans les roues en haut de la descente pour récupérer en vue du sprint final. C'était une grosse erreur, j'aurais mieux fait de rester devant, car le dernier kilomètre comportait plusieurs gros virages et une arrivée étroite en côte (à 14%). Je remonte quelques coureurs dans les derniers mètres, sans chercher à faire le sprint, et prends la 35ème place.
Je suis content de ma course : j'ai couru intelligemment en ne faisant jamais d'efforts superflus. J'étais toujours bien placé par rapport au vent, je sentais bien à chaque fois qu'il aillait y avoir des cassures et remontait me replacer, ... J'ai participé à la course en participant aux échappées. Je suis donc content. Je suis juste déçu du fait de ne pas avoir été en mesure d'intégrer la bonne échappée, mais le fait que j'ai eu de bonnes sensations me laisse penser que ça va bientôt sourire et qu'une prochaine fois je serai en mesure de le faire. Je me suis malgré tout bien amusé, et c'est bien là l'essentiel.
Consultez le parcours de la course.
Joli compte-rendu de course. J'ai notamment bien aimé le passage sur le "nombre de conneries absolument phénoménal" débité au départ de la course. Les pelotons cyclistes ne sont hélas pas composés que de lumières !
RépondreSupprimerBon courage pour la suite
Franck
Bonjour,
RépondreSupprimerUne belle course qui va te donner le moral.
Guy
Salut Florent,
RépondreSupprimerComme tu dis, c'est sympa de faire une course en pesant sur celle-ci. De mon côté c'était beaucoup plus difficile en 2/3.
J'étais bien content d'arriver à suivre le paquet dans les premières difficultés, tout en évitant la grosse chute de peu à la première descente (je rasais le bas-côté à droite, quand ça s'est effondré à gauche).
Après je n'ai pas cherché à accompagner les contres derrière les hommes de tête, pour me refaire la cerise dans le dernier tour (l'allure dans les bosses était un ton en-dessous) et faire la dernière descente à bloc pour anticiper le sprint en côte... où je termine un peu en travers, comme tout le monde :P