Hier, j'ai profité d'une des dernières belles journées de l'année pour faire une belle sortie dans le Beaujolais. J'avais initialement prévu de prendre part à un gentleman, mais n'ayant rien de particulier à y espérer au vu de ma condition physique, j'ai préféré m'offrir un raid escarpé.
La première épreuve a été de remonter sur un vélo normal. Ca ne m'était pas arrivé depuis près d'un mois. Ca m'a fait le même effet que quand je monte sur un VTT : le buste plus relevé, les coudes plus écartés ... j'ai à chaque fois l'impression d'être un cowboy ! Au bout d'un quart d'heure, j'ai fini par me réadapter à cette position traditionnelle.
J'ai remonté les quais de Saône à vive allure grâce à l'aide d'un fort vent du sud. J'ai ainsi atteint le pied du massif sans faire trop d'efforts. A la sortie de Villefranche, perdu dans mes pensées, je me suis trompé de route et ai été obligé de revenir sur mes pas. Je me suis alors engagé sur un terrain en creux et bosses avant d'attaquer les choses sérieuses.
Le premier des 5 cols du jour était le col de pierre-plate. Un col que je n'ai grimpé qu'une seule fois, en ... 2005. Je l'avais également franchi en 2010, mais en descente. Cette montée m'a fait mal aux jambes. Je n'y était pas bien, sans que je comprenne pourquoi. En analysant mes données à la fin de la sortie, j'ai compris pourquoi : la pente moyenne est de 7,9% ! Le panorama est très sympa tout le long, sauf au début où la route est bordée par plusieurs lignes électriques et téléphoniques. Ca gâche clairement le paysage, c'est d'ailleurs assez rare que leur présence me gêne.
J'ai continué l'ascension jusqu'au col de la croix-rosier, qui se grimpe dans le prolongement du col de pierre-plate. La montée s'adoucit ("seulement" 6%) et plonge dans la forêt. Je suis passé en plein coeur d'une battue : j'ai vu des dizaines de chasseurs et bien plus de chiens. J'ai eu à slalomer entre des chiens tenus en laisse depuis la droite de la route et des chiens tenus en laisse depuis la gauche de la route, tout en évitant de rouler sur les boules épineuses des bogues de châtaigne !
Au col de la croix rosier, j'ai constaté que de gros nuages noirs arrivaient. Les prévisions météo ne les annonçaient pas aussi tôt, j'ai donc été surpris de les trouver. J'ai hésité quelques secondes à raccourcir ma sortie, avant de décider de poursuivre : ce n'est pas un peu de pluie qui va me faire peur ! J'ai donc emprunté une route en balcon qui mène jusqu'au col de la croix marchampt. Cette route est sympa car elle offre un beau point de vue sur les montagnes de l'autre côté de la vallée.
Ayant 2 heures d'effort dans les jambes, j'ai profité de la descente pour m'alimenter. J'ai plongé la main dans ma poche arrière de maillot, et me suis rendu compte qu'il n'y avait que 2 barres et un gel anti-oxydant. J'avais pourtant préparé 2 barres supplémentaires, que j'ai visiblement oublié de mettre dans mon maillot. Pour une sortie de plus de 5h, 2 barres ça fait peu ! J'ai regretté l'épopée du Tour, où il me suffisait de descendre à la voiture suiveuse pour obtenir à boire et à manger. Tant pis pour moi, j'allais devoir gérer mes efforts pour éviter la fringale.
Après avoir traversé l'Azergues, j'ai enchaîné sur l'ascension du col de la Cambuse. En traversant un village, un mec m'a "encouragé" en me criant "pédale, pédale !". Un coup d'oeil sur le côté m'a permis de constater qu'il était en train de boire des boissons interdites aux personnes de moins de 16ans. Visiblement, il avait déjà beaucoup bu, mais il était encore suffisamment lucide pour se rendre compte que j'étais sur un véhicule nécessitant de pédaler et non sur une moto.
J'ai pu poursuivre l'ascension à un bon rythme dès que le vent est tombé. La pluie a fait son apparition de manière modérée : c'était un gros crachin pas bien méchant. Une fois le col franchi, j'ai plongé en direction du lac des sapins. J'ai quitté la pluie et retrouvé un bon vent défavorable qui a freiné ma progression. La traversée d'Amplepluis m'a de nouveau ramené à des souvenirs du Tour, puisque c'est dans ce village que nous avions pris notre repas le midi.
Le 5ème col du jour n'a pas été facile a gravir. Le col des sauvages est très exposé au vent : vu que je l'ai eu dans le dos lors de la phase aller, je m'attendais à ce qu'il soit défavorable sur cette phase retour. Je n'ai pas compté mes efforts tant pour m'arracher à la gravité et escalader ce col que pour lutter face au vent. J'étais content d'arriver en haut, et inquiet en même temps : après le manque de nourriture, j'étais en train de terminer mon deuxième bidon. Je me suis ravitaillé dans la descente menant sur Tarare, en sachant qu'il me restait encore 2 heures d'efforts.
J'ai trouvé de l'eau à Tarare, au cimetière qui borde la route. Cependant, vu le goût qu'elle avait, je ne suis pas certain qu'elle était d'excellente qualité. Rassuré, j'ai pu reprendre ma route à un bon rythme afin de rentrer avant la nuit. La grimpée sur Sarcey n'a été qu'une formalité. J'ai pu contempler le paysage depuis la route des crêtes, avant de plonger dans la vallée de la Brévènne pour rejoindre Lozanne. Le vent était de travers et ne me gênait pas vraiment.
Après Lozanne, la montée sur Limonest a été longue et lente. J'ai retrouvé un vent globalement défavorable, et je commençais à avoir faim. Par chance, j'ai été accompagné par un très long coucher de soleil. Pendant près de 40 minutes, j'ai pu observer les nuages prendre des teintes orangées. Quand le soleil s'est retrouvé très bas dans l'horizon, ses rayons rasants donnaient une couleur inhabituelle à tout ce que je voyais. Les vitres des maisons étaient scintillantes, par effet d'optique on se demanderait presque si la maison n'est pas en feu.
Dans les derniers kilomètres, alors que j'étais passé de l'autre côté des Monts d'Or et ne pouvais donc plus voir le soleil, le ciel a pris une teinte bleue que je n'avais jamais vue auparavant. Trouvant que tout autour de moi avait une couleur étrange depuis un bon moment, je me suis demandé si ces effets visuels ne venaient pas des verres photochromiques de mes lunettes. Ces verres sont conçus pour s'adapter à l'éclairage ambiant, je me suis dit que c'était peut-être l'un de leurs effet. J'ai enlevé les lunettes et j'y ai vu les mêmes couleurs étranges. Ca ne venait donc pas de la.
J'ai terminé la sortie avec un peu plus de 140km au compteur, 5h30 de selle et plus de 2000m de dénivelé. J'ai franchi le cap des 11000km depuis le premier janvier, et j'en suis à 99 cols différents de franchis en 2013. Qui sera le 100ème ? (Je parle bien de cols et non d'ascension : l'Alpe d'Huez, par exemple, n'est pas un col !)
Consultez mon parcours.
Salut,
RépondreSupprimerBelle sortie j'aurais aimé en être (malgré le crachin) !
Bonne continuation