Le cyclocross tient une place particulière dans la gestion de mon planning les week-ends hivernaux. Depuis 3 ans, je regarde toutes les manches de la Coupe du Monde, du Superprestige et de l'ex-trophée GvA (devenu Bpost trophée) qui sont les 3 trophées les plus prestigieux de la discipline. Depuis un mois et demi, je pratique moi-même ce sport, sur un VTT qui me permet de découvrir les spécificités de ce sport tout en conservant son aspect ludique.
Etant au coeur de la Belgique pour quelques jours, je me suis rendu sur l'une des manches du Superprestige. Et pas n'importe laquelle : une manche qui se déroule en nocturne (pour les coureurs élite), ce qui ajoute du piment au spectacle. La journée étant belle, je m'y suis rendu en début d'après-midi afin d'assister aux épreuves juniors et espoirs, ce qui m'a permis de découvrir le circuit et de repérer les meilleurs endroits sans qu'il n'y ait trop de monde.
1 - le trajet en train
Au départ de Bruxelles (le cross ayant lieu dans la banlieue bruxelloise), le trajet aller a été calme. Le train s'est rempli de néerlandophones portant des accessoires discrets (bonnets, lunettes, ...) avec des logos de marques ou de sponsors célèbres dans le cyclisme. A la descente du train, un détail attira mon attention : la majorité des personnes autour de moi utilisait des bottes en caoutchouc. Le train s'est véritablement vidé de ses occupants, il ne restait plus personne.
Le retour a été mouvementé : le train était rempli de supporters bourrés mais sympathiques. Ils buvaient de petits verres de gnôle, les bouteilles descendaient à grande vitesse. Malgré une forte rivalité entre les supporters des 2 grands champions (Sven Nys et Niels Albert), les chants étaient communs et les verres passaient dans les mains des rivaux sans la moindre animosité. C'était beau à voir, bien loin des valeurs d'un "sport" où les "supporters" de clubs rivaux viennent sur les compétitions pour se battre et/ou s'insulter. Dans ce train, rivalité rimait avec fraternité.
2 - la bière
Sachez-le, lors de ces manifestations, la bière coule à flot. Je crois que les flamands ont repéré que je n'étais pas un des leurs au simple fait de ne pas avoir de verre dans la main. Dans le train, à l'aller, ils avaient déjà des canettes à la main voir plusieurs canettes dans des sacs plastique. Dès la descente du train, un bar face à la gare avait ajouté un chapiteau pour abreuver des gens pourtant déjà équipés. Ambiance festive et joyeuse, les rires se mêlaient à la musique.
Au coeur du circuit, il en était de même : les verres en plastique se vidaient à une vitesse folle, un par tour (ou presque) pour les plus entraînés, chacun allant à tour de rôle chercher des verres pour l'ensemble du groupe. Si au début de l'après-midi les toilettes étaient respectées, pendant la course élite chaque arbuste était pris d'assaut pour soulager des vessies bien pleines et ainsi permettre aux verres suivant de descendre.
3 - la propreté
Le supporter flamand se comporte comme le cycliste flamand : il balance tout dans la nature. Une fois le verre terminé, il est jeté par dessus l'épaule. Si vous êtes derrière, tant pis pour vous ! Quand vous vous déplacez, vous marchez sur des détritus. Ca m'a rappelé la Marmotte et le lot d'immondices sur lequel on roulait. Une fois ce constat fait, je me suis mis à la recherche d'une poubelle et ... il n'y en avait aucune ! Ce n'est pas que je n'en ai pas vu, c'est qu'il n'y en avait vraiment pas. Si les néerlandophones représentent un modèle d'écologie du point de vue des déplacements quotidiens à vélo, ils me semblent très loin du modèle dans la gestion des détritus.
4 - l'ambiance
Le public est arrivé petit à petit au cours de l'après-midi. Je suis arrivé après la course femme, au moment du départ de la course des juniors. Il commençait à y avoir des spectateurs mais l'ambiance était faible. Elle est montée crescendo pendant la course des espoirs et a connu son apogée au cours du passage des élites. Dans les trois derniers tours, alors que la bataille faisait rage entre les deux grands champions au coude à coude, c'était de la folie. Pour savoir où ils se situaient sur le circuit, il suffisait de déterminer l'origine des clameurs.
5 - la boue
Le visage des coureurs était moucheté de boue. Sur un parcours boueux, ça semble normal. Ce qui était plus surprenant, c'était les projections de boue qui se retrouvaient sur les spectateurs : à la vitesse à laquelle les coureur roulaient, la boue était projetée en l'air sur le premier rang de spectateurs. C'était assez surprenant, j'avoue ne pas m'y être attendu.
6 - les paddocks
L'organisation flamande tient de l'allemande : tout est bien délimité, quadrillé, carré. Un parking pour les femmes, un pour les juniors, un pour les espoirs et un pour les élites. Les équipes regroupent les camping-cars de leurs coureurs, chacun d'entre eux en ayant un aux couleurs de l'équipe avec une personnalisation spécifique (leur photo en grande taille et leur nom). Devant chacun des camping-cars, des rubans protègent une zone d'intimité du coureur, afin qu'il puisse stocker son matériel et s'échauffer en toute quiétude. Les équipes se réservent également un emplacement pour vendre des accessoires (bonnets, gants, écharpes, casquettes, calendriers, ...) aux couleurs de l'équipe. Ce milieu est très pro et n'a rien d'amateur !
7 - la langue
Si vous êtes non-néerlandophone, vous vous sentirez isolé. Vous n'entendrez parler que néerlandais : les spectateurs, les organisateurs, les coureurs, le speaker ... la seule phrase française qui a été diffusée dans les hauts-parleurs, en 5h, a été "si votre voiture est mal garée, déplacez la sinon vous devrez la récupérer à la fourrière". En revanche, au niveau des drapeaux, les drapeaux flamands étaient assez rares contrairement aux courses sur route de la région où ils sont très présents et très visibles.
Ce fut une très bonne expérience. Demain, je vous raconterai ce que j'ai vu sur le plan matériel.
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