Lors de mon après-midi au cyclocross de Diegem, j'ai jeté un coup d'oeil au matériel utilisé par les élites. Etant loin d'être un expert sur le matériel, à fortiori sur le matériel habituellement utilisé lors des cyclocross, voici mon point de vue en tant que simple passionné.
Les freins à disques :
A ma grande surprise, les freins à disques sont pratiquement introuvables dans les paddocks. Leur utilisation est confidentielle, quelle que soit la catégorie. On aurait pu penser que les juniors et les espoirs, moins habitués que leurs ainés à un type spécifique de matériel, utiliseraient davantage ces freins mais ce n'est visiblement pas le cas. Sur les 150 coureurs que j'ai vu passer, toutes catégories confondues, je pense que moins de 10 utilisaient des freins à disques. Je ne sais pas si ceci vient d'un manque d'avantage à l'utilisation ou si ça vient du matériel (roues et/ou cadres) fourni par les sponsors qui n'est pas encore compatible.
Les dérailleurs électriques :
C'est la plus grande surprise que j'ai eu : les dérailleurs électriques, principalement Shimano (qui sponsorise plusieurs équipes) sont bien répandus. Tous les coureurs de l'équipe BKCP en ont, des juniors aux élites … leur présence se remarque nettement. A vue de nez, je dirai qu'environ un tiers des coureurs en utilisait. Je suppose que l'absence de câbles passant dans des gaines, dans lesquelles la boue ou le sable peuvent se glisser et gêner l'utilisation, justifie ce choix.
Pneu ou boyau ?
J'avoue avoir du mal à différencier les deux quand le matériel est plein de boue, surtout à la vitesse à laquelle passent les coureurs. Dans les stands, j'ai eu l'impression que les boyaux étaient majoritaires. Sachant que les meilleurs gonflent leurs roues à 1.5 bars, je suppose que les pneus posent problème (risque de déjanter, etc) à une si faible pression d'où leur faible utilisation.
Le matériel de rechange :
Le matériel de rechange des coureurs est clairement identifié. Les vélos sont numérotés, tout comme les roues sont marquées au niveau du flanc du boyau. Les élites utilisent tous deux vélos et 3 paires de roues au total (2 montées sur leurs vélos et une en réserve). Si tout est identique chez les élites, chez les juniors et les espoirs la majorité des coureurs utilisait du matériel de marques différentes (ou des modèles différents d'une même marque). Je suppose qu'ils ont plus de mal à négocier 2 vélos de contrat et qu'ils réutilisent le matériel de la saison précédente.
La zone de changement de matériel :
Les coureurs élites sont assistés par deux personnes. Une personne reste dans la zone technique pour donner/récupérer le matériel du coureur tandis qu'une autre personne fait la navette entre la zone technique et la zone de nettoyage. Cette zone est organisée de manière assez simple, comme un parc à vélo de cyclosportive : il s'agit de simples barrières sur lesquelles le matériel est posé de chaque côté. D'extérieur, je n'ai pas eu l'impression d'assister à une guerre du positionnement comme on le voit au niveau des voitures des directeurs sportifs sur route.
La zone de nettoyage :
Karsher, sponsor de l'épreuve, met à disposition plusieurs appareils afin que les assistants puissent nettoyer les vélos. Le dispositif de branchement d'eau est impressionnant. Des centaines de litres d'eau étant utilisés pour nettoyer les vélos, le sol se transforme en une boue très grasse et très collante. Les assistants pataugent la-dedans, cet espace est ravagé à la fin de l'épreuve. Les jets servent à tour de rôle, j'ai eu l'impression qu'il y en avait suffisamment pour que tout le monde puisse laver le vélo de son coureur sans avoir à patienter longuement. Il faut dire que les assistants sont diablement efficaces, ils remettent à neuf un vélo en moins de 2 minutes !
L'échauffement sur rouleaux :
Les épreuves s'enchainent avec 15 à 30 minutes seulement entre les courses. Les coureurs ont juste le temps de faire une reconnaissance du parcours mais ils ne peuvent pas s'échauffer sur le circuit. Ils utilisent tous des rouleaux, je n'ai vu aucun home-trainer "classique". Comme j'assistais à la course espoir, je n'ai pas assisté au coeur de cet échauffement pour les élites donc je ne peux pas vous décrire combien de temps ces rouleaux servaient.
La casse :
Les casses de matériel sont assez rares mais se produisent. Sur la course espoir, un coureur est passé avec un dérailleur cassé, un autre est passé avec des côtes cassées. Cependant, les incidents mécaniques semblent assez rares, le fait de changer régulièrement de vélo et d'avoir du matériel de qualité doit aider à préserver le matériel. Le niveau des compétiteurs étant très relevé, les chutes sont également relativement rares et majoritairement bénignes.
Voilà pour ce tour d'horizon.
"D'extérieur, je n'ai pas eu l'impression d'assister à une guerre du positionnement comme on le voit au niveau des voitures des directeurs sportifs sur route. "
RépondreSupprimerBah en fait totalement si c'est la guerre entre les mécanos pour donner le mieux possible le vélo à son coureur. C'est un peu plus visible dans le premier tour sur un circuit boueux. l'entassement ne vient pas seulement des coureurs, mais de tous les mécanos avancés de ( mètres devant leur compartiment (alors qu'en théorie 1 ou 2 suffisent et jouent des épaules).
Mais de l'extérieur la guerre entre directeurs sportifs ne se voit pas tellement non plus.