Ce week-end j'étais sur la "Ronde Cycliste des Avants Monts", autrefois appelée "Ronde des Coteaux et Châteaux", afin d'assister mes équipiers sur cette course à étapes organisée par un club de Béziers. Les parcours étaient vallonnés et sympathiques.
Le week-end a été musclé et plein de rebondissements. J'étais chargé de conduire la voiture suiveuse, donc de dépanner en cas de crevaison et de fournir des bidons. J'ai eu ma coéquipière Sophie comme copilote sur les deux étapes en ligne, puis mes équipiers Thomas et Valentin lors du Contre-la-montre individuel. Deux épreuves se disputaient en parallèle sur les mêmes parcours : une
course pour les catégories 1-2-3 FSGT et une pour les catégories 4-5. Notre équipe disposait de 5 coureurs sur la première épreuve et de deux sur la seconde.
Samedi après-midi, étape en ligne de 92 kilomètres
La première difficulté du week-end a été de trouver le départ de la première étape. Il aura fallu tourner 15 minutes dans un village de 2000 habitants, sans voir le moindre panneau ni la moindre flèche, et sans que les habitants ne soient au courant du lieu de départ. On a fini par tomber sur les motards en charge de la sécurité qui nous ont renseignés. Pendant que les coureurs préparaient leurs vélos, j'ai préparé la voiture : la glacière contenant les bidons a été placée aux pieds de ma copilote, les roues de secours ont été placées sur les sièges arrières, j'ai pris des notes sur quelles roues mettre à quels coureurs (entre le 9 et le 10 vitesses, entre Campagnolo et Shimano) et quels bidons donner à quels coureurs (certains utilisant des boissons énergétiques). Les roues étaient dans des housses de couleurs différentes afin de facilement les repérer, housses que j'avais préalablement ouvertes afin de ne pas perdre de temps en cas de besoin.
Le départ a été donné, je me suis engagé dans la file des voitures et j'ai profité d'une section un peu plus large pour remonter "à ma place". J'avais la voiture n°3 dans la file des directeurs sportifs, soit la 5ème voiture au total car il y avait devant nous deux voitures de l'organisation. 4 kilomètres après le départ, un de mes équipiers lève la main à l'arrière du peloton. Sophie a un sacré coup d'oeil car de loin elle a repéré que c'était une crevaison de la roue arrière. Je me suis garé proprement pour ne pas gêner les autres voitures, je suis descendu de la voiture aussi vite que mes blessures me le permettaient, je lui ai sorti sa roue sans perdre de temps (roue avant du côté avant de la voiture, roue arrière du côté arrière de la voiture; une bonne organisation, ça aide !), je suis remonté dans la voiture et j'ai tenté de redémarrer.
On est resté pendant près de 15 minutes sur le bas côté de la route. J'étais incapable de redémarrer. Mon équipier m'avait prêté sa voiture, 180 chevaux (soit le triple du nombre de cyclistes dans le peloton), 4 roues motrices (soit le quadruple d'un vélo), mais avec une boite automatique et une fonction d'auto stop/start du moteur. Après avoir touché à tous les boutons, avoir tenté 10 fois de redémarrer le moteur, j'ai fini par sortir le manuel d'utilisation de la voiture (qui se trouvait bien rangé dans la boite à gants). J'ai suivi les étapes une à une, avec mon calme caractéristique, et le moteur s'est mis à ronronner. Je suis reparti et j'ai "chassé" derrière le peloton pendant un loooong moment avant de revenir sur ses talons. J'ai repris ma place dans la file des directeurs sportifs, aucun coureur n'ayant eu besoin de moi pendant cette absence.
Le peloton de la première course a bouclé la première boucle de 28 kilomètres sans incident majeur. On est repassé sur la ligne de départ où attendait le peloton de la deuxième course, qui n'effectuait que deux tours de circuit au lieu de trois, en plus de la montée finale vers un barrage. A peine les voitures passées, ils ont lâché la deuxième course dans notre dos. Depuis le départ, dans mon rétro, je surveillais la remontée des motos de sécurité qui bloquaient les carrefour le temps que les coureurs et le convoi passent, puis doublaient tout le monde pour filer sécuriser le carrefour suivant. Au début de ce deuxième tour, j'étais surpris que les motards restent derrière la dernière voiture et ne doublent plus. D'un coup, en surveillant mes rétroviseurs, j'ai vu débouler derrière nous le peloton qui se rapprochait de plus en plus.
Je me suis retrouvé sur une route étroite et sans aucune possibilité de me ranger sur le côté (à cause de rochers), avec tout un peloton dans le coffre de la voiture qui me suivait et quelques coureurs qui tentaient de nous doubler. Un y est parvenu, il s'est mis juste devant moi (entre la voiture n°2 et la voiture n°3 que j'étais), un derrière moi (entre la n°3 et la n°4) et ensuite tout le peloton. Je me suis retrouvé pris au piège, incapable d'accélérer (impossible de dépasser le coureur), incapable de freiner (sous peine de provoquer un accident massif) et incapable de me ranger sur le côté. La galère. Après quelques minutes stressantes, le premier peloton a accéléré et le second peloton s'est essoufflé, j'ai pu doubler le coureur intercalé et tout est rentré dans l'ordre. Croyez-mois, ça a été chaud et c'était vraiment dangereux.
A la fin du deuxième tour, j'ai pris un raccourci me permettant de doubler le peloton afin de me positionner dans la bosse principale du circuit. J'ai cherché un endroit pratique pour passer les bidons : dans une ligne droite permettant d'être vu de loin, avec un bas-côté permettant de se garer sans gêner, en montée pour que les coureurs ne passent pas trop vite (passer des bidons à 30km/h est plus facile qu'à 50km/h) mais sur une section pas trop pentue (car prendre des bidons en danseuse n'est pas facile). J'ai trouvé ce que je cherchais, j'ai garé la voiture, Sophie et moi nous sommes répartis les bidons qu'on a pu distribuer à nos coureurs ... ainsi qu'à des inconnus qui nous ont rendu nos bidons au tour suivant.
On est resté à cet emplacement afin de redonner des bidons au cours de la montée finale : les coureurs savaient où on était, c'était donc plus facile pour eux d'anticiper la prise de bidon. On avait un coin d'ombre pour se protéger du soleil. Quand les coureurs sont repassé, on a de nouveau effectué une distribution impeccable avant de remonter en voiture pour suivre la fin du parcours jusqu'à l'arrivée. Hormis la crevaison, il n'y a pas eu d'incident pour mes équipiers.
Dimanche matin, contre-la-montre de 8,8 kilomètres
Le dimanche matin j'ai emmené les deux premiers coureurs au départ. Le timing a été serré, le premier coureur (Thomas) s'est changé dans la voiture pendant que l'autre coureur lui épinglait son dossard. J'ai déchargé son vélo en quelques secondes après m'être garé le plus près possible de la ligne de départ (toujours à un endroit où je ne gênais pas la circulation). Il est arrivé au moment où son départ venait d'être donné. J'ai ensuite garé la voiture sur le parking prévu, j'ai monté le vélo du deuxième coureur (Valentin) pendant qu'il se préparait et lui ai mis son dossard. Aucun doute, il fallait être bien réveillé ce matin car ça a été speed. Pour atteindre la ligne de départ avec un minimum de retard, tous les chevaux de la voiture ont été sollicités.
J'ai ensuite suivi les coureurs qui ont pris le départ, avec une paire de roue à l'arrière du véhicule et deux copilotes (Thomas et Valentin). Les départs des coureurs étant espacés d'une minute et les niveaux étant assez proches sur un effort de 13 à 14 minutes, il n'y a pas eu de soucis de coureurs à doubler ou voulant doubler. La fin de matinée à donc été plus calme.
Dimanche après-midi, étape en ligne de 80 kilomètres
La dernière étape avait lieu le dimanche après-midi sur une longue boucle de 80 kilomètres. Cette fois, les deux pelotons avaient un lieu de départ différent, le peloton des catégories 4 & 5 débutant l'épreuve aux alentours du 15ème kilomètre. On s'est tous rendu au départ du grand parcours, puis j'ai conduit les deux participants du petit parcours à leur lieu de départ. Au passage, le GPS m'a fait passer sur une route ressemblant plus à une piste pour 4x4 qu'à une véritable route. J'avais plus de chance de croiser un sanglier que de croiser un cycliste. J'ai déposé Thomas et Valentin puis j'ai préparé la voiture comme la veille : bidons aux pieds de ma copilote, roues sur les sièges arrière dans des housses de couleurs différentes (housses préalablement ouvertes, roue avant côté avant et roue arrière côté arrière du véhicule).
Comme la veille, les coureurs de la deuxième épreuve ont emboité le pas aux coureurs de la première épreuve après leur passage. Je suis resté quelques kilomètres derrière eux avant de prendre un raccourci me permettant de doubler tout le monde et de rejoindre le premier point de ravitaillement. Toujours accompagné par Sophie, on a effectué une distribution de bidons à nos coureurs. Une fois tout le monde ravitaillé, on a filé à un deuxième point (sur lequel on n'a pu ravitailler que le premier peloton) avant de rejoindre un troisième point de passage. Ce troisième endroit a été plus compliqué à trouver : la montée était sinueuse et j'ai eu du mal à trouver l'endroit parfait où passer les bidons. J'ai vu des personnes positionnées à des endroits où, à moins de savoir que la personne était exactement à cet endroit, il était strictement impossible pour un coureur de prendre un bidon. L'endroit que j'ai choisi s'est révélé excellent, le peloton ayant été morcelé en plusieurs groupes, les coureurs nous voyaient tout de même suffisamment à l'avance.
Une fois tout le monde ravitaillé, on est remonté en voiture et on a suivi le groupe contenant nos derniers coureurs jusqu'à l'arrivée. Il n'y a pas eu d'incident, on a donc rien eu d'autre à faire que de suivre en veillant à n'écraser personne (coureurs, spectateurs ou passeurs de bidons).
Conclusion
L'expérience au volant d'une voiture suiveuse a été assez sympa. Je ne me suis pas ennuyé et j'ai été heureux d'aider mes coéquipiers, non pas sur le vélo mais d'une autre manière. Je vous avoue que je préfère quand même le rôle de coureur, c'est là que je me sens le plus à ma place. Cependant, je ne suis pas contre le fait de renouveler cette expérience dans le futur.
j'avais fait cette course l'année derniere... mais vu mon niveau catastrophique cette année je ne m'y suis pas réinscris.
RépondreSupprimerDommage car on aurait pu se voir...
Ce sera pour une prochaine fois !
RépondreSupprimerEntre les chronos et les cyclo-cross, on devrait réussir à se croiser avant la fin de l'année ;-)