Exceptionnellement, je suis allé rouler ce vendredi matin en compagnie de Sylvain. Je vous avoue que ma semaine s'est franchement mal passée : j'étais épuisé physiquement suite à Bordeaux-Paris, j'ai eu énormément de réunions et j'ai eu du mal à me concentrer pour avancer sur mes projets professionnels. Rouler m'a permis de m'évader un peu de tout ça.
On s'est retrouvé sur les quais de Saône, qu'on a remonté en se faisant emmerder par quelques automobilistes mécontents. Non pas mécontents de notre comportement à nous, mais mécontents d'être resté coincés dans un bouchon quelques kilomètres en aval, bouchon qui est toujours présent le vendredi matin à cause du marché. Certains automobilistes ont reporté leur frustration sur nous alors qu'on était sagement sur la piste cyclable et qu'on ne représentait aucune gêne pour eux ... c'est pitoyable.
On est parti sur des routes plus calmes, afin de rejoindre Lozane puis les Monts d'Or. On a emprunté une longue montée roulante, celle empruntée par le Tour de France il y a près d'un an et sur laquelle des encouragements sont toujours visibles. J'en ai profité pour faire un test, regarder où j'en étais physiquement ... la réponse est vite apparue : je suis loin d'être remis du long périple du week-end dernier. Dès que j'ai senti que ça devenait dur, j'ai levé le pied : le but était de voir où j'en étais au niveau de la récupération, pas d'ajouter de la fatigue supplémentaire.
Sylvain m'a attendu dans les bosses en en profitant pour faire du travail de la force. Nos deux styles de pédalages étaient ainsi très différent, lui à faible cadence sur le gros plateau et moi dans mon style caractéristique à haute cadence sur le petit plateau.
En croisant une voiture militaire, je me suis rendu compte qu'on était le 6 juin. Cette date est symbolique pour moi : le 6 juin 98, il y a 16 ans, je sortais de l’hôpital en fauteuil roulant. Après un an et demi de galère, avec 2 à 3 séances de kiné par semaine, j'ai enfin pu remarcher sur mes 2 jambes. J'ai repensé aux paroles du médecin qui m'avait dit que le sport me serait désormais interdit, que je devrais patienter sagement en faisant des activités calmes (non sportives) en attendant une opération lorsque les douleurs m'empêcheraient de me déplacer sur mes deux jambes. Si ce médecin savait tout ce que j'ai fait sportivement depuis son interdiction, il en mangerait sa blouse. Je ne regrette pas de m'être battu, d'avoir travaillé physiquement année après année, d'avoir remonté la pente pour redevenir d'abord un être humain "comme tous les autres" (autonome, avec deux jambes en état de marcher) puis un sportif vivant ses rêves. Des rêves, j'en ai encore beaucoup à vivre.
Sylvain m'a raccompagné jusque chez moi avant de rentrer chez lui. Ca m'a fait 55 kilomètres en près de deux heures. C'était suffisant, je ne souhaitais pas faire plus, l'objectif en ce moment étant de récupérer. Je ne veux pas subir de blessure de fatigue donc je n'ai aucun objectif particulier de prévu pour le mois de juin ni pour celui de juillet.
Consultez notre parcours.
Salut Florent, je voulais réagir à ton article, car moi aussi je me suis retrouvé en fauteuil roulant il y a 4 ans et c'est ma passion pour le vélo qui m'a aidé à vaincre la maladie. Cette passion me donne une force incroyable.. J'espère faire autant d'exploits que toi un jour ! Bonne continuation et bonne route !
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