Ce samedi après-midi, je suis monté au siège du club pour rejoindre mon équipier Sébastien. Ensemble, on a effectué une boucle d'une quarantaine de kilomètres en discutant de l'organisation pour la course à étapes du week-end prochain. Je vous rassure, je ne suis pas devenu fou, je participerai à l'épreuve au volant de la voiture suiveuse. Je n'y participerai pas, du moins pas cette année, en tant que coureur.
En passant au club, j'en ai profité pour récupérer ma tenue 2014 que j'ai placé dans mes poches arrières. Cette tenue 2014 contient un nouveau sponsor, spécialisé dans la réparation de cadres en carbone (http://www.reparation-carbone.com/). La tenue n'ayant pas évoluée depuis 4 ans, je pouvais jusqu'à présent porter celle d'une année ou d'une autre sans que ça n'ait vraiment d'importance. Je vais désormais devoir faire plus attention afin de porter la dernière tenue sur les courses, les sponsors ayant un rôle important dans toute structure quelle que soit sa taille et son niveau, il est normal d'y prêter attention. La matière, la coupe et la peau de chamois n'ayant pas changé, ça ne changera rien pour moi.
Après avoir mis au point le déplacement et l'organisation pour le week-end prochain, nos routes se sont séparées. Je me suis arrêté à une borne pour remplir mon bidon qui était presque vide (merci eau-cyclisme.com ;-) ) avant de poursuivre ma route pour rentrer chez moi. Il faut dire qu'avec 32° et du vent, la quantité d'eau dans le bidon diminue vite ! Quand je suis arrivé à 1km de chez moi, ma tête était déjà dans mon canapé avec une boisson fraiche posée à côté de moi, quand un cycliste m'a rattrapé. J'ai été surpris de découvrir un coureur de la Cofidis dans les parages, sur un vélo de chrono qui plus est.
Il a ralenti pour se mettre à mon allure et m'a demandé par quelle route on montait "la haut", son doigt désignant la boule du Mont Thou. Il a fallu près d'une minute à mon cerveau pour faire le lien entre la présence de ce coureur et le contre-la-montre du Critérium du Dauphiné qui aura lieu dimanche. Je lui ai expliqué que monter au Mont Thou (qu'il a compris Ventoux) risquait d'être galère avec son vélo, les routes étant très granuleuses et pas très favorable à un vélo de chrono ... je l'ai donc incité à grimper au Mont Cindre. La montée y est en excellent état, la pente y est plus douce et plus régulière et la descente sur Lyon est plus simple.
C'est ainsi que j'ai servi de guide de luxe à Christophe Le Mével. Il est vrai que pour toute la partie dans les Monts d'or, je dois être l'une des références pour le cyclisme sur route dans ce massif. Je connais chaque plaque d'égout de chaque route, y compris de celles que personne d'autre que moi n'utilise. Pour le VTT, en revanche, passez votre chemin (si vous me permettez ce jeu de mot). Il a été sympa, on a discuté quand je le pouvais et il levait légèrement le pied (tout en regardant le paysage) quand il voyait que je cherchais un deuxième souffle.
Après les Monts d'or, je l'ai guidé jusqu'au parcours du chrono afin qu'il repère l'ascension et la descente. Il n'avait pas prévu de la faire, mais je lui ai dit que c'était à un saut de puce de notre parcours donc ça l'a intéressé. Ensuite je l'ai raccompagné jusqu'à son hôtel en discutant avec lui du parcours. J'ai été très surpris de voir qu'il n'avait pas été briefé sur ce chrono, il ne me croyait pas qu'il y avait un long tunnel à franchir en début de parcours.
On a fait une photo, un mécano m'a proposé un bidon que j'ai refusé poliment en lui indiquant de le donner à un enfant. Je ne collectionne pas les bidons des pros : j'en ai déjà un plein tiroir qu'on m'a offert lors d'inscriptions sur des cyclosportives, j'en ai déjà donné à des personnes qui en souhaitaient, ... si ça fait plaisir à d'autres, autant leur les donner à eux plutôt qu'à moi.
Christophe m'a remercié pour ma présence. Je lui ai dit que si j'avais été à sa place, j'aurai été content de trouver quelqu'un pour me guider sur des routes que je ne connais pas. Je pense que ça lui a enlevé le stress de se perdre, de se retrouver sur des routes impraticables, ... surtout qu'avec un vélo de chrono, réparer est encore plus galère et je ne crois pas qu'il avait ce qu'il fallait pour se débrouiller seul en cas de problème. Je suis d'autant plus content de moi qu'il m'a dit que le coin était magnifique : il a apprécié la vue, la qualité de nos routes, la faible circulation, et même la taille des belles demeures qui bordent la route. Je crois que c'est d'ailleurs ce dernier point qui l'a le plus marqué.
Je suis rentré chez moi avec 80 kilomètres au compteur et plus de 3 heures de selle. J'étais un peu cramé, je n'aurai pas été en mesure de faire beaucoup plus. Je serai bien incapable de refaire un Bordeaux-Paris ce week-end, mais ça tombe bien ce n'est pas au programme.
Consultez notre parcours.
Merci Florent pour cet article. Et pour ton site sur les points d'eau. Quelle bonne nouvelle de pouvoir faire le plein d'eau fraiche à Limonest ! J'ai croisé pour ma part l'équipe de Contador Samedi vers Francheville, j'aurai tant aimé faire un bout de route avec eux, mais eux surement pas ! Longue vie à tes sites internet, et merci pour la passion que tu transmets.
RépondreSupprimerTant mieux si le site t'a été utile ! Ca me rassure de savoir qu'ils n'ont pas été fait pour rien.
RépondreSupprimerPour le fait de rouler avec les pros, tant que tu te comporte correctement avec eux ( = rester derrière sans faire de chichis, sans gêner leur voiture suiveuse) ça ne les dérange pas en général. Ce qu'ils n'aime pas, c'est ceux qui viennent leur parler en roulant n'importe comment, qui font des photos ou pire qui les attaquent.
Merci pour tes conseils que je suivrai à la lettre si j'en recroise, ou si je me fais doubler :-). Je vais tacher d'agrémenter ton site des points d'eau car il y en a pas mal dans l'ouest lyonnais et la vallée d'azergue assez méconnus.
RépondreSupprimerSympa de faire de telles rencontres lors de tes sorties d'entraînement !
RépondreSupprimerEn résumé, tu as coaché un pro. C'est la classe !
RépondreSupprimerUne ligne de plus à ton CV :)
@franck : quand on a un bon état d'esprit, toutes les rencontres deviennent sympa !
RépondreSupprimerJe l'avais déjà fait avec un inconnu qui traversait la France à vélo il y a quelques années (http://blog.ligney.com/2011/05/sortie-de-guidage-dun-inconnu.html) et je suis sur qu'il y a d'autres exemples que je n'ai pas en tête à cette heure.
@martin : coacher un pro est un bien grand mot quand même. Je dirai plus modestement que je l'ai guidé, le coaching inclut (à mon avis) une prestation plus large que ce que j'ai faite, dont une part psychologique et une partie mécanique / technique que je me garderai bien de faire vis à vis d'un pro ;-)