mardi 14 octobre 2014

Records au Verdun

Ce mardi après-midi, j'ai profité d'une éclaircie entre deux réunions pour aller m'entraîner. Mon programme prévoyait une séance d'endurance de force, avec 4 montées de la course de côte, mais mon emploi du temps serré ne m'a permis de n'en réaliser que 3.

J'ai commencé par m'échauffer pendant 30 minutes sur le trajet permettant de rejoindre le circuit. Les séances d'endurance de force sollicitent tout le corps : les muscles et le coeur évidemment, mais également les tendons et articulations, c'est pourquoi il ne faut jamais les faire à froid. J'avoue ne pas m'être senti très bien pendant cet échauffement, me demandant si j'avais suffisamment récupéré du chrono de dimanche à Saint Georges d'Espéranche.

Habituellement, je réalise des montées autour de 260w quand je réalise ce type d'exercice. Le pied et la fin étant plus difficiles, la première minute est habituellement autour de 300w et les 2 dernières sont autour de 270, les 5 minutes entre les deux étant autour de 250w. J'ai réalisé un départ comme d'habitude, mais je me suis ensuite rendu compte que je réussissais sans peine à maintenir 280w sur la partie intermédiaire. Sur un braquet légèrement plus important que d'habitude afin de conserver une cadence autour de 60tr/min, je me suis donc présenté dans la partie finale avec une moyenne bien plus élevée que d'habitude. J'ai tenté de maintenir un effort autour de 310w sur la partie finale, souhaitant arriver à une moyenne de 300w sur l'ensemble de la montée. Sans le savoir ni le vouloir, car ce n'était pas le but de l'exercice, j'ai amélioré mon record d'une seconde sur cette montée.


Après une descente m'ayant permis de récupérer, j'ai décidé de faire une deuxième tentative à 300w (contre 260w prévus), mais en lissant mon effort cette fois : du début à la fin, j'ai voulu maintenir une puissance constante. J'ai bien réussi l'opération, même si j'ai eu du mal à tenir cette puissance sur la fin de l'ascension. Mon record a été battu : de 7'58" il est passé à 7'53". Mon record de puissance, lui, tient toujours : j'avais effectué une montée à 301w début novembre 2013, pour atteindre pour la première fois les 8 minutes 00. Je devais être plus lourd à l'époque.

Pour la troisième montée, je suis revenu à la puissance prévue ... ou presque. Je n'ai pas réussi à maintenir les 260w habituels, au bout d'une minute sans trop de sensations je me suis donc fixé à 240w. Au final, ça a été la plus lente et la plus difficile des 3 montées du jour : j'ai eu l'impression que plus j'allais doucement, plus je ressentais les effets de la pesanteur. J'ai mis cette fois 9'23", soit 1'30" de plus que la montée précédente.


J'ai commencé la descente pour rentrer chez moi, mais constatant que j'avais une petite avance sur l'horaire prévu, j'ai pris une variante très sauvage : la montée de la roche à la voute, permettant de rejoindre le col de la Croix de Presles par une route dans un état pas terrible mais au cadre particulièrement bucolique. Je m'y suis régalé, la pente y est raide mais le moral grimpe aussi vite que le goudron : on longe des pâturages et un élevage de chevaux, sur une route étroite où une voiture ne peut pas croiser un vélo, le bruit du ruisseau longeant la route s'amplifie dans le feuillage des arbres qui bordent l'itinéraire côté amont tandis que le côté aval laisse place à un large champ de vision ... le calme est garanti à cet endroit sans aucune circulation. Ici, le seul temps qui compte, c'est celui pris pour observer la nature et méditer : point de chronomètre ni de record, au contraire le temps semble y suspendre son cours pendant de longues minutes.

J'ai effectué une descente propre et sans bavure pour rentrer chez moi, me concentrant uniquement sur les trajectoires et l'attitude. J'avais remarqué que dès qu'on obstacle se présentait devant mes roues, je fixais mon regard dessus et n'anticipais plus les quelques mètres de descente qui suivaient. J'ai donc profité de cette descente sinueuse au goudron rempli d'imperfections pour réapprendre à regarder au loin et ne plus me focaliser sur l'obstacle présent.

J'ai terminé mon entraînement pile à l'heure prévue, avec un peu plus de 1000m de dénivelé en seulement 45 kilomètres. Je suis satisfait de ma sortie, dont les valeurs confirment ma progression de semaine en semaine. Je me rends compte qu'en m'entraînant moins mais en m'entraînant mieux, je dispose d'une marge de progression que je n'imaginais pas. Après avoir testé différentes recettes, je crois avoir trouvé celle qui me convient le mieux pour progresser.

Consultez mon parcours.

6 commentaires:

  1. Toi, tu dis te traîner en 9'23 ... alors que mon meilleur temps est 9'55". Pas de "powermètre", pas de plan d'entrainement et pas le même âge non plus. Oui, l'entraînement bien ciblé paye sûrement. Pour me donner des excuses, je ne fais cette montée qu'après avoir fait un Mont Thou (par St Didier ou St Romain) + un Mont Verdun (par Poleymieux et la base militaire).
    François B.

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    1. Salut François,

      Quand je vois le temps mis par les meilleurs, qui grimpent en à peine 6 minutes à l'entraînement, je me dis que pour eux les 8 minutes c'est quand ils se trainent.

      Le vélo permet à tout le monde de se faire plaisir à sa vitesse, le but étant (à mon avis) le plaisir avant la performance.

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    2. J'ai suivi le recordman de la montée Dorian Godon sur 500m et j'ai pris un relais de la même distance avant de reprendre la roue 200m... Ce jour là, il a mis 6m52s après 60 km (le 4 octobre 2014). Ce jeune (junior) dégage une impression de puissance phénoménale ! J'étais en I4 pour le suivre 165/174 pulses. Quel magnifique moment. j'ai craqué à 350m du sommet, j'ai eu peur de me péter un truc tellement j'étais à bloc ! Dire qu'il peut mettre une minute de moins...

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    3. Il y a 4 ans quand je (re)commencais le vélo (et le sport) à 40 ans je mettais 17 minutes.
      Aujourd'hui, 11 kg en moins et 18.000km plus tard, record a 9'40''.

      Le corps est d'une adaptabilité !!

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    4. Je suis d'accord sur le plaisir... et ces 9'55" me font plaisir (d'autant qu'ils amélioraient une montée en + de 10')... Mais à vélo, il faut aussi se donner des petits défis ponctuels pour que ça reste du sport. Sinon, on monte toutes les côtes en 30x25 à 60 rpm... Je ne rêve pas de faire moins de 9 minutes car ça deviendrait un objectif obsessionnel. Mais de temps en temps, quand on se sent pas trop mal, déclencher un chrono sur telle ou telle partie du parcours...
      Je suis parfois étonné de la différence de vitesse que l'on peut obtenir d'un jour à l'autre, et cela me questionne. Pour rentrer chez moi en fin de parcours, je monte Castellane, généralement après 50 km de sortie et au moins 1000m D+. Cette montée (certes pas très longue et pas très pentue), je la monte à environ 15 km/h au compteur. L'autre jour, après une sortie où j'ai moins donné, je l'ai montée à plus de 19 km/h. Je ne pensais pas cela possible. Comment expliquer de tels écarts ? La volonté (c'est-à-dire l'envie de se mettre dans le dur, de se faire mal ? Une conjonction de bonne forme, pas trop de fatigue, bon rythme de rpm et de développement. Très mystérieux pour moi.
      François B

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    5. Dans le cas de la Castellanne, le vent peut jouer aussi un rôle intéressant : les arbres jouent un rôle canalisateur, le souffle du vent du sud ouest peut favoriser une ascension plus rapide. De même, la pression des voitures derrière peut t'aider à grimper un peu plus vite.
      En dehors de ces 2 paramètres, il est certain qu'une plus grande motivation et une meilleure fraîcheur physique peuvent aider à battre des records.

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