En ce 8 mai, jour férié en France donc théoriquement sans réveil qui sonne le matin, celui d'une soixantaine de coureurs Pass'Cyclisme a sonné tôt. La faute à un départ matinal, le coup d'envoi étant fixé à 9h au coeur du Beaujolais. Une fois sur place, après avoir récupéré mon dossard et fixé le transpondeur servant au chronométrage, je me suis échauffé en faisant un tour de reconnaissance du circuit. Celui-ci, bien qu'usant, s'est révélé moins corsé que prévu puisque tout se passait sur la plaque si on le voulait.
J'ai pris le départ dans le premier tiers du peloton, mais j'ai eu un peu de mal à conserver ma place lors des premiers hectomètres. Je me suis laissé déborder par un certain nombre de coureurs : tout le monde voulait remonter aux avant postes, puisque tout le monde avait repéré que le circuit était assez étroit et que deux virages en épingle se passaient quasiment à l'arrêt. Un coureur, remontant par le trottoir et se ré-insérant dans le peloton en bousculant le coureur présent sur la chaussée, a connu une crevaison quelques centaines de mètres plus loin ... malheureusement, malgré ce concurrent en moins, il restait encore beaucoup trop de monde devant moi. Dans ce premier tour, j'ai réussi à remonter une partie du peloton pour me replacer au milieu, mais je n'ai pas réussi à me replacer vers l'avant.
Dans le deuxième des 10 tours à effectuer, j'ai réussi à conserver ma place au milieu du paquet. Les sensations n'étaient pas trop mauvaises mais soit le rythme était trop soutenu pour que je puisse me rapprocher de la tête, soit la route était bouchée devant moi et je ne pouvais pas passer. Du moins pas sans prendre de risques, ce que certains font en passant dans l'herbe ou en poussant les coureurs qui les précèdent ... risques que je ne souhaite pas prendre ni faire prendre aux autres. Sur la deuxième relance arrêtée, j'ai déchaussé par inadvertance, ce qui m'a fait perdre beaucoup de places et m'a forcé à faire un effort soutenu pour me remettre dans les roues. Plusieurs coureurs étaient en train de lâcher prise et j'ai eu à faire plusieurs fois l'effort pour combler le trou qu'ils laissaient. C'est justement pour ne pas avoir à faire ce genre d'efforts que je voulais être devant.
A l'entame du 3ème tour, j'ai lâché prise pratiquement en même temps que Bruno. J'ai recollé aux roues du peloton une dernière fois avant d'être contraint physiquement de relâcher mon effort. Une analyse des données en rentrant chez moi m'a montré que sur la vingtaine de minutes de ces deux premiers tours, j'ai quasiment égalé mon record. J'étais arrivé à mes limites physiques, contrairement à une quarantaine de coureurs qui eux étaient encore présents dans le peloton. Parmi les coureurs qui agitaient la proue du navire, mon ami Rémy et mon coéquipier Olivier n'étaient pas avares d'efforts pendant qu'à la poupe je sombrais.
Nous avons alors roulé à 3 pendant plusieurs tours : Bruno, moi et un coureur de Belleville qui était plus à la peine que nous mais qui a montré une bonne volonté pour prendre des relais. Bruno a le même profil de puissance que moi : nous faisons le même poids à 300g près, notre PMA est identique et nous avons la même puissance au seuil. On s'est fait lâcher au même moment, ce qui d'un côté me rassure car ça veut dire que mes évictions du peloton ne sont pas que psychologiques, mais ce qui m’inquiète aussi quand je vois le nombre de coureurs qui eux sont capables de suivre. On a roulé à 3 de manière régulière, notre entente a été bonne.
On s'est fait reprendre par le peloton des D3/D4, parti deux minutes après nous, dans le 6ème tour. Juste avant la jonction une commissaire sur la moto nous a demandé de ne pas rester dans les roues du groupe ... elle est venue vérifier deux minutes plus tard si on s'était bien laissé décrocher. Dans l'opération, on a récupéré d'autres coureurs de notre catégorie qui eux avaient profité de cet autre peloton pour nous rejoindre.
On s'est retrouvé à 8 et curieusement plus personne ne voulait prendre de relais. J'ai fait pratiquement un tour complet devant le groupe, avant de décider de lâcher prise en vue du championnat départemental FSGT qui aura lieu dimanche. Après plus d'une heure d'efforts, alors qu'il y avait une quarantaine de coureurs devant et que j'étais loin d'eux, il ne servait pas à grand chose de poursuivre à fond alors qu'une seconde chance se présentera dans 48 heures.
J'ai fait exprès de me faire prendre un tour par les coureurs de ma catégorie. J'ai été surpris de constater que le peloton n'avait pratiquement pas perdu d'autres éléments et qu'ils étaient encore nombreux à pouvoir se disputer la victoire. Ca me conforte dans mon jugement : le parcours n'était pas si sélectif que ça. J'ai fini tranquillement pour récupérer.
Je suis classé à une anecdotique 50ème place, à un tour du vainqueur. Pour le championnat FSGT dimanche, j'avoue être sceptique sur mes chances de bien figurer au classement : le parcours s'annonce moins sélectif car il est plus roulant que le championnat FFC.
Consultez mes données et les photos prises par ma compagne.
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