Le premier entraînement répertorié dans mon carnet remonte au 23 octobre 2004. C'est à cette date que j'ai commencé une pratique régulière du vélo, sans pour autant chercher à m'entraîner. Mes racines de cyclotouristes viennent de cette période : rouler pour rouler, sans notion de temps, sans notion de vitesse. Rouler le nez en l'air. Mon endurance aussi date de cette période, puisque j'y ai effectué de nombreuses sorties au delà des 180km en montagne, à travers les cols des Alpes, des Pyrénées et du Massif Central.
Le maillot de l'ASBM en 2007, au col de la Bonette (2715m)
L'arrivée en club pour faire de la compétition s'est faite un an plus tard, à la fin de l'année 2005, au sein de l'ASBM. Les couleurs de l'époque étaient différentes : le jaune, le rouge et le bleu étaient déjà présents mais dans des proportions différentes. Les sponsors ont en revanche peu évolué, ils sont peu nombreux mais fidèles. Les longues sorties ont progressivement disparu, mais la vitesse de ces sorties a été augmentée. J'ai appris à rouler en peloton, à prendre des relais et à me placer en fonction du vent. Bon, pour le vent et le placement dans un peloton, bien que je sache où il faille être pour avoir le maximum d'abri, ça fait 10 ans que je ne suis pas à l'endroit parfait ... vous me verrez plus souvent sur le côté, à un endroit où je ne suis pas enfermé et où je peux esquiver les mouvements du peloton, quitte à prendre plus de vent.
Lors du cyclocross de Bredene, en décembre 2015
Sur ces 100 000 kilomètres, j'ai pratiqué plusieurs disciplines. La très grande majorité de la distance a été faite sur route, mais j'ai quelques kilomètres en contre-la-montre (individuel ou par équipes), quelques kilomètres en cyclocross, des kilomètres sur des VTT (de location, dans les Alpes ou à Majorque) et quelques kilomètres sur piste (sur un vélo de route, à Lyon et Roubaix).
C'est moi il y a fort longtemps
C'est une des raisons qui me poussent à aimer le cyclisme : il y a tant de pratiques possibles, tant de disciplines, tant de raisons de pédaler. On peut faire du loisir (cyclotourisme) ou de la compétition (à plus ou moins haut niveau), sur tout types de distances (du 200m sur piste jusqu'à l'ultra-endurance pouvant dépasser les 10 500km pour la plus longue épreuve du genre à travers la Russie), sur tous types de terrains (des rochers du BMX Trial aux pistes en terre du VTT, en passant par les planches en bois de certains vélodromes). Il y a des épreuves d'un jour en compétition et en randonnée, mais aussi des épreuves sur plusieurs jours (courses à étapes de tous niveaux, que ce soit en VTT sur la Cap Epic ou en cyclocross ou sur route, mais également randonnées à étapes comme l'Ardéchoise en France). Le vélo combine tellement de possibilités qu'il est difficile de ne pas y trouver son bonheur.
Au col de Joux Plane, en 2007 ou 2008.
Personnellement, mon bonheur, je l'ai trouvé dans la croisée de tous ces chemins. En 140 mois, j'ai fait tant de choses différentes qui m'ont procuré du plaisir. Je ne saurai choisir ce que j'ai préféré entre un Bordeaux-Paris en ultra, une Haute-Route en montagne, de simples sorties avec des amis dans les alentours de Lyon, ... comment hiérarchiser les émotions entre 25 minutes de cyclocross en Belgique dans une foule en délire avec une sortie de 260km et 4800m de dénivelé terminée au bout de mes forces 7 mois seulement après mes débuts ?
Aie ! Heureusement, je portais un casque ...
Bien sur, chaque moment de ces milliers d'heures de selle n'a pas été une partie de plaisir. Je me suis pris de la pluie à ne pas faire rire un escargot, je me suis pris de la neige et des plaques de verglas, j'ai eu des défaillances physiques loin de chez moi (à regarder un hérisson écrasé et me dire que c'est comestible ! histoire vraie). J'ai eu des fractures, des plaies un peu de partout, des envies de tout arrêter. Mais la passion a toujours été plus forte et je me suis toujours remis rapidement en selle.
4800m à droite, 100 000km à gauche
Le prochain cap ? Celui des 250 000 kilomètres. J'ai des projets et des rêves plein la tête. Certains s'endorment en comptant des moutons, pour ma part je compte des tours de roue. Vous pouvez me croire, ce ne sont pas les idées qui manquent. Si je me tiens tranquille actuellement, car j'ai envie de revenir à la compétition et d'y être acteur au lieu de suiveur, je n'ai pas pour autant fait une croix définitive sur les projets un peu plus fous. Je n'ai pas fait non plus une croix définitive sur les projets complètement fous, j'en ai un dans les cartons depuis 10 ans qui nécessitera plusieurs années de préparation ... un projet en très haute montagne, là où personne n'a l'idée de faire du vélo. Il est ancré en moi depuis tellement longtemps, il est tellement lié à mon histoire et tellement important pour moi, que je sais que je le réaliserai un jour. Mais je sais aussi que j'ai beaucoup d'autres choses à vivre avant et que chaque pierre est à placer dans un ordre logique quand on veut construire un édifice. On aura le temps d'en reparler.
Bel article Florent. Je te souhaite encore plein de petits bonheurs à vélo, pour de longues années.
RépondreSupprimerMerci Franck
SupprimerFélicitations !
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