Bien évidemment, chaque saison, le paysage change plus ou moins radicalement. Les étangs de la Dombes n'ont rien à voir les dimanches matins en hiver quand ils sont gelés et à la fin du printemps quand la végétation est abondante. La vivacité des couleurs des vignobles du beaujolais en octobre n'a rien a voir avec l'image de ces mêmes vignobles en mars quand le soleil du printemps illumine une terre rocailleuse nue.
Ces évolutions au fil des saisons sont naturelles. D'autres le sont nettement moins : en 12 ans plusieurs de mes routes habituelles ont été englouties par des projets autoroutiers ou d'urbanisme. A l'ouest de chez moi, la route des crêtes entre Sarcey et la cave de Bully n'avait pas la configuration actuelle avant la construction de l'A89 (ouverte en janvier 2013). A l'est de ma position, les travaux de construction de l'A432 (ouverte en février 2011) ont longuement coupé mes petites routes campagnardes dans le secteur du Mas Riller / Tramoyes. En partant rouler vers le nord, plusieurs routes ont changé de tracé récemment à cause de la création de l'A466 (ouverte en juillet 2015). A chaque fois, la majorité des routes sont ré-ouvertes et subissent des modifications mineures : un S, un tunnel, un pont ... mais le terrassement effectué autour est stupéfiant. Des millions de mètres cubes sont déplacés, les butes existantes sont coupées en deux et le surplus de terre part boucher des cuvettes qui existaient ...
Sur le front de l'ouest, un nouveau chantier a été ouvert. La liaison entre l'A89 et l'A6. Les travaux de terrassement ont débuté et coupent plusieurs de mes petites routes favorites. L'intérêt commun va primer sur mon intérêt personnel, c'est bien normal. Je vais devoir me trouver des itinéraires de substitution en attendant la fin des travaux et la réouverture de mes routes. En espérant qu'elles réouvrent, car à chaque fois je perds une ou deux routes qui sont définitivement coupées, un tunnel ou un pont coutant trop cher pour maintenir la desserte de champs sur une route empruntée seulement par des tracteurs et des cyclistes. Si j'ai plus de chance, mes petites routes bénéficieront d'un goudron tout neuf.
Les constructions d'autoroutes sont longues et spectaculaires, mais sont tout de même rares. En revanche, dans une métropole lyonnaise en pleine expansion démographique, les terres agricoles sont progressivement grignotées par l'urbanisme. Les champs sont transformés en lotissements ou en zones d'activités. Qu'il s'agisse d'entreprises ou d'habitations, le réseau routier s'adapte à ce nouveau flot de véhicules : des ronds points se créent ou s'adaptent, des feux-rouges apparaissent, des voies de dégagement viennent remplacer des fossés. Vu qu'il faut nourrir / coiffer / loger travailleurs et habitants, des commerces (coiffeurs, agences immobilières, boulangeries, ...) et restaurants poussent ensuite (ou en même temps) dans le champ en face. Et pour ralentir ce nouveau flot de véhicules, des équipements dangereux pour les cyclistes sont ajoutés : quilles en plastique, rétrécissements avec une margelle de 2 centimètres, ralentisseurs biseautés ... ou pistes cyclables avec de beaux piquets métalliques au centre tous les 300 mètres.
Combien de temps résistera l'ascension du Verdun face à l'urbanisation ?
En 12 ans, la ville a grignoté la campagne de manière spectaculaire si on compare le début avec la fin de la période. Pourtant au quotidien, ça bouge très peu. Un lotissement par ci, une zone d'activités par la ... ça semble incroyablement lent car la surface de la périphérie lyonnaise est très vaste. Comme la majorité des travaux se passent sur le côté de la route, on le remarque nettement moins que quand une route est déviée. Quand je vois à quel point le paysage proche a changé en quelques années, je me demande à quoi ressemblaient mes routes actuelles quand j'étais gamin et à quoi elles ressembleront quand j'irai faire du vélo avec mes enfants comme mon père l'a fait avec moi il y a 20 ans. Trouver où ont été prises certaines photos risque de ne pas être simple.
Bonsoir Florent, j'espère bien que la CDC résistera à l'urbanisation... Le site militaire que je pensais indélogeable et préservé se fait grignoter par la face Nord... Mathias.
RépondreSupprimerSur le front de l'est aussi, les monts d'or sont grignotés. Il y a eu des constructions à Saint Romain et au Tignot ces dernières années ...
SupprimerJe ne sais pas encore ce que va donner les débats actuels sur le nouveau PLU, mais il est évident que l'érosion va se poursuivre puisqu'il faut accueillir de nouveaux habitants dans la métropole.
Salut Florent,
RépondreSupprimerNe parle pas de malheur, pas touche au Mt d'Or !
Je crois qu'on a encore le temps de voir venir, et je pense que le massif reste préservé et le restera pendant longtemps. Les constructions se font vraiment au pied du massif (ou presque), sans monter bien haut, ou bien dans les vallons (vers St Cyr, St Didier...).
On peut craindre un peu plus pour les communes le long de la Saône ou au Nord du Mt d'Or, ou bien à l'Ouest jusqu'à Pollionnay, Vaugneray... Là effectivement la ville prend le pas sur la campagne.
Sur le Mont Cindre aussi, ça monte très haut. Oui, cet espace est actuellement préservé, mais dans 100 ans en sera-t-il toujours ainsi ?
SupprimerC'est donc à ça que ressemble le mont Verdun les jours ou je n'ai pas le courage de mettre le nez dehors ? Je suis heureux de voir que les courageux qui bravent le froid sont récompensés par un paysage digne de ce nom.
RépondreSupprimerLe verdun tôt un matin quand il y a du givre et un beau ciel bleu, c'est vraiment différent de d'habitude. Tu as aussi un très beau contraste nature gelée / ville chaude en te positionnant au col de la croix de presles en direction de Lyon.
SupprimerBeau récit florian et ..parfaitement vrai !!
RépondreSupprimerTrès bel article, Florent!
RépondreSupprimerMerci Fred
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