La structure en carbone, base de toute selle.
Bon, je ne vais pas vous parler de la fabrication d'une selle (c'est super intéressant à savoir pourtant) ni des tests incroyables qu'elles subissent (la corrosion, les UV, les températures extrêmes, l'élongation, les impacts, ...). Ce que j'ai appris sur le choix d'une selle entre sa version classique et sa version large me semble bien plus intéressant. Je ne vous cache pas que pour mon gabarit de 62kg (parfois 63, rarement au delà) et 1m80 je ne me suis jamais trop penché sur la question, il me semblait évident qu'il me fallait une selle de largeur classique. Et bien ... ce n'est pas vrai !
Le tissus, avant découpe (à droite) et après découpe (à gauche).
Revenons en arrière, à la base de la question. Pourquoi existe-il deux largeurs de selle ? Car dans le fond, si on n'avait pas le choix de la largeur, la question ne se poserait même pas. Le cycliste dispose de 5 points d'appui (qu'on peut regrouper en 3 groupes) : 2 sur les pédales (1er groupe), 2 sur le cintre (le 2ème groupe) et un sur la selle (le 3ème groupe). Tout le poids du corps est réparti sur ces 5 appuis ... et dans la liste, la selle se paie la plus grosse part du gâteau, comme vous vous en doutez.
Mise en place du rail sous la selle.
C'est bien tout ça, mais pourquoi deux largeurs ? Car tous les cyclistes ne font pas le même poids, afin d'obtenir une pression uniforme au centimètre carré, il faut bien adapter la largeur. En augmentant le poids sans augmenter la surface d'appui, ça augmente la pression au cm² ... rendant ainsi la selle inconfortable.
A puissance égale (en w/kg), le pourcentage de répartition du poids du cycliste sur les différents points d'appuis ne varie pas.
Le poids est l'un des paramètres, mais ce n'est pas le seul. Malgré mes 60kg, je suis proche de la limite entre les deux versions de selle. Pourquoi ? Car le poids mis sur la selle (qui n'est que l'un des 5 points d'appuis) dépend également de la ... puissance du cycliste. En vrai, ça dépend surtout de la pression qu'exerce le cycliste sur ses pédales : une partie du poids du cycliste se transfère de la selle vers les pédales quand il augmente sa puissance. Le poids sur la selle diminuant en faveur des pédales, la pression au cm² diminue sur la selle ...
Répartition du poids du cycliste sur la selle (en bleu foncé en bas), les pédales (en rouge au centre) et la potence (en bleu clair en haut) en fonction de la puissance développée par le cycliste (1w/kg à gauche, 2w/kg, 3w/kg et 4w/kg à droite).
C'est ainsi qu'un coureur de 80kg qui dispose d'une belle puissance (comme un coureur professionnel par exemple) se retrouvera à utiliser une selle de largeur classique alors qu'un cyclotouriste de 60kg devrait plutôt utiliser une selle large. Dans mon cas (62kg), le point de bascule se trouve autour de 28km/h de vitesse de croisière sur le plat.
Très intéressant comme information. j'imagine que le résultat doit être appréciable en compétition au niveau du transfert de poid vers les pédales mais en termes de confort pour un simple cyclo touriste y a-t-il une valeur ajoutée s'il n'y a pas de réelles augmentations de puissance au fils des sorties. Reste la question des fabricants qui proposent souvent un velo esthétique sans adaptation à la morphologie du cycliste.
RépondreSupprimerJustement, pour un cyclotouriste, à part pour les enfants la question ne se pose pas : c'est une selle large qu'il faudrait dans l'idéal. Il n'y a pas de transfert de poids vers les pédales.
SupprimerPour ce qui concerne les vélos achetés déjà équipé, en général il suffit de demander au vélociste ... le prix des 2 versions est identique, ça ne change donc rien sur sa marge. Comme une potence, sa longueur ne change pas son prix, fort heureusement. Après, comme tout, il n'est pas interdit d'acheter une nouvelle selle, de la monter (ce n'est pas le plus compliqué) et de revendre la précédente ;-)