dimanche 14 avril 2013

9 cols grimpés, 6 bidons descendus [reportage photo]


Cet après-midi j'ai effectué un petit raid dans le massif du Beaujolais. Je voulais profiter du soleil et de températures agréables pour aller à la chasse aux cols : c'est un peu comme la chasse aux oeufs de Pâques, sauf qu'on peut le faire (presque) toute l'année, que ça ne se mange pas, que ça se fait sur deux roues au lieu de deux pieds et que c'est bien plus gratifiant.


J'ai remonté les quais de Saône en profitant de l'appui du vent : je me suis échauffé 10 kilomètres avant de passer à la vitesse supérieure. Vu ce qui m'attendait par la suite, autant profiter de l'aide du vent pour gagner quelques kilomètres/heure sans forcer. Après 20km de plaine en apéritif, j'ai attaqué les choses sérieuses : la montée de Lachassagne en entrée, avant d'enchainer les ascensions de 9 cols en guise de plat principal, puis d'aller chercher un dessert dans les monts du Lyonnais en grimpant à Eveux (et ses pentes à plus de 10%).


La première bosse du jour, menant à la ville de Lachassagne, m'a mis dans le bain rapidement : je me suis retrouvé cloué sur place par le vent de face dès la première ligne droite. Le soleil m'a fait suer à grosses gouttes. J'ai grimpé au train, un peu en dessous de mon seuil, afin de travailler mes capacités sans pour autant me fatiguer. La deuxième ascension m'a mené au col du Bansillon, se terminant par une rampe de 400m à 13%. Après être resté planté à cause du vent, cette fois je me suis retrouvé planté à cause de la pente. Le 39x23 est un peu gros pour ce genre de pentes. J'ai légèrement zigzagué sur la route pour arriver plus facilement en haut.


J'ai poursuivi sur une route en balcon menant au Saule d'Oingt, point de départ de la phase finale du col du Chêne. Un col que je déteste, le goudron ne rend rien. Mais c'était le meilleur point de passage pour effectuer mon enchaînement, alors j'ai pédalé sans rechigner. Pour la première fois de la sortie, je me suis retrouvé à l'ombre. J'ai apprécié la fraicheur des bois. Une fois en haut, une petite descente puis une remontée mènent au col du Joncin, puis j'ai filé en direction du col de la croix-papin avant de plonger dans la descente sur Chamelet. La descente est technique, étroite et sinueuse. Mais c'est un régal pour ceux qui, comme moi, aiment les belles courbes et les beaux paysages. Enfin, pour admirer le paysage, il vaut mieux le faire à la montée car dans cette descente la moindre seconde d’inattention se paie directement.



A Chamelet, en bas de la descente, je n'ai pas pris le temps de me reposer : j'ai directement attaqué la montée du col de la croix de Thel, mon col préféré du Beaujolais. Ce col n'est pas le plus dur de la région, il n'est pas le plus long, il n'est pas le plus beau, il ne convient pas le mieux à mes caractéristiques physiques ... mais j'éprouve une attirance certaine pour ses flancs. J'adore ses 3 faces, chacune étant différente et unique. Sa recette ? Vous prenez un grand saladier, vous mélangez sa pente, sa longueur, sa difficulté et la qualité des paysages, vous secouez énergiquement, et vous obtenez ce qu'il faut pour me rendre heureux. Et me faire mal aux jambes aussi, car mon corps aime moins le grimper que mon esprit.



Dans la descente du col de la croix de Thel, j'ai bifurqué afin de rejoindre le col de la croix de Chal. Il s'agit d'une route en cul de sac que personne ne prend. Je pense que le dernier cycliste à être passé à cet endroit, c'était moi en 2005. D'une part il faut savoir qu'il y a un col à cet endroit, d'autre part il faut trouver la route, et enfin il faut escalader des pentes proches des 20% sur un goudron en mauvais état. Pour complexifier la chose, il faut slalomer entre les poules et éviter 2 gros chiens qui doivent habituellement croquer des mollets de vache laitière et pour qui un jarret de cycliste doit constituer un met de choix. En haut, le paysage est sympathique, on comprend mieux pourquoi on a fait l'effort de grimper jusque la.


Je me suis arrêté devant la maison la plus proche du col, une petite demeure perdue au milieu de nulle part devant laquelle un groupe de trentenaires jouait à la pétanque. Je leur ai demandé de l'eau, car la chaleur m'avait fait vider intégralement mes 2 bidons. J'ai pu continuer ma sortie avec de l'eau de source du Beaujolais. J'ai effectué une descente propre sur Valsonne, où j'ai pris le temps d'admirer l'église, avant de me lancer dans la montée du col des Cassettes. Je me sentais bien, j'ai accéléré progressivement l'allure au fil de la montée jusqu'à ce que plafonne.



Au col des cassettes, j'ai pris une petite route en mauvais état, sur la crête, afin de rejoindre le col de la croix-paquet en passant par le col de la croix du plat. Mes 8èmes et 9èmes cols officiels du jour. Au passage, je me suis encore fait courser par un chien qui accompagnait un groupe de promeneurs. Ca m'a forcé à faire du fractionné en bosse. J'ai du perdre un peu de lucidité, puisque j'ai voulu continuer sur la route des crêtes à la recherche d'un col qui visiblement n'existait que dans mon imagination. J'ai fini au beau milieu d'un champ et ai rebroussé chemin. Remarquez, je n'ai pas tout perdu puisque la vue depuis le champ était également très belle.



Je suis descendu dans la vallée par une belle descente dans laquelle j'ai failli chuter. Une grosse rafale de vent m'a déséquilibré pendant que je tentais d'ouvrir l'emballage d'une barre de céréales. J'ai alors décidé d'attendre le fond de la vallée pour me ravitailler. Les 10km de vallée, avec un gros vent de face, m'ont semblé interminables. C'était un calvaire, d'autant plus que je commençais à avoir des kilomètres et du dénivelé dans les jambes.



Après ces 10 kilomètres de vallée, j'ai bifurqué sur Sarcey : j'ai préféré grimper avec le vent de côté plutôt que poursuivre en fond de vallée avec le vent de face. Surtout qu'en haut, sur la route des crêtes, je savais que certes j'aurai de nouveau un vent défavorable mais qu'au moins je serai accompagné par un superbe paysage. Quitte à devoir subir des inconvénients, autant aller chercher une compensation visuelle.


Je suis descendu sur l'Arbresles, où j'ai traversé 2 rivières avant d'effectuer la montée d'Eveux. Une cochonnerie de 8% de pente moyenne sur 2km. Déjà en temps normal elle fait mal aux jambes, mais après 95km et avec un fort vent de face, ça a été un cauchemar. J'ai fini par en venir à bout, au moment où la chaleur est venue à bout de mes 2 bidons d'eau de source. J'ai donc adapté mon parcours dans le but de passer chez mes grands parents, qui habitent à proximité, pour me ravitailler. Le crochet aura été un peu plus court que prévu : en cours de route j'ai croisé une vieille dame qui arrosait son jardin, je lui ai demandé de me remplir mes bidons.


Le retour, sur de longues routes en faux plat descendant et avec un vent globalement favorable, a été expéditif. Vent favorable, je me sentais presque aussi frais qu'au départ alors que peu de temps avant je galérais face au vent. J'ai relâché mon effort progressivement sur les vingt dernières minutes, afin de faire un retour au calme.

Je suis content de ma sortie : seul face au vent ce n'était pas évident. Surtout, j'ai remarqué un changement par rapport aux années précédentes : habituellement, quand je fais ce genre de longue sortie en bosse, je termine avec des douleurs au dos, dans la nuque et les bras. Le travail de renforcement musculaire global effectué ces derniers mois me permet d'enchaîner les longues sorties sans ressentir aucune douleur à ces endroits, ce qui aide fortement à maintenir un niveau d'effort constant au cours de la sortie. Surtout, les seules limites rencontrées sont cardiaques et musculaires, je ne suis pas bridé par des douleurs parasitaires annexes.

Consultez les détails de mon parcours.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à Bordeaux-Paris.
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

2 commentaires:

  1. Belle sortie, beau blog! Mais quel est ton métier pour réussir à rouler autant (si il me plait je me reconvertis!!)

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  2. Salut,

    Merci.

    Je travaille à mon compte depuis 1 an, ce qui me permet d'organiser mon travail comme je le veux. Je m'arrange pour grouper mes rendez-vous le matin, pour rouler l'après-midi, et pour travailler de nuit.

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