dimanche 21 septembre 2014

Prix de Parilly

Ce dimanche après-midi avait lieu le prix de Parilly, une course atypique car disputée sur un circuit ovale de 2,1 kilomètres. Le parcours n'ayant aucun virage, l'effort à produire y est relativement lisse, assez proche de celui d'un chrono ... de 80 kilomètres.



L'année dernière, j'avais participé à cette épreuve mais j'avais crevé dans les derniers tours après une belle course de mouvement avec mes équipiers : nous avions animé la course du début à la fin, participant à toutes les échappées à tour de rôle. Cette année, étant le seul représentant de mon équipe, il sera impossible de placer du jaune dans tous les groupes.


Après l'échauffement, je me suis rendu sur la ligne de départ en compagnie des 40 autres coureurs de ma catégorie. A 40, sur un circuit large et sans danger, c'est royal : il n'y a pas de risque de chute, ça ne frotte pas, on peut remonter le peloton facilement ... quand comme moi on n'aime pas jouer les équilibristes, qu'on a pas l'âme d'un casse-cou, c'est parfait pour courir.


Dans les premiers tours, j'ai patienté sagement au milieu du peloton, observant les attaques qu'il y avait mais sans y participer. Je savais que tout le monde était frais et qu'il y aurait toujours du monde pour ramener le peloton sur la tête de course. Au pire, si une échappée réussissait à s'extraire de la masse, elle serait revue en fin de course car il est compliqué de tenir 75 kilomètres devant un peloton. J'ai donc laissé passer la première salve d'attaques dans les 10 premiers kilomètres, observant les forces en présence et le comportement des équipes.


Après 10 kilomètres de bataille, j'ai tenté ma chance : les attaques devenaient moins tranchantes et la poursuite tardait un peu à s'organiser, les coureurs devant le peloton se regardant pour savoir qui mènerait la chasse. Mon attaque n'a pas réussie, je n'ai pas pu m'extraire d'un peloton qui s'est étiré mais ne s'est pas rompu. J'ai coupé mon effort, me suis replacé dans les roues pour récupérer avant une deuxième attaque sans plus de succès que la première.


Le peloton a ensuite temporisé quelques tours, permettant à tout le monde de souffler. Aucune échappée n'ayant réussi à prendre le large jusqu'à présent, une nouvelle salve d'attaques a eu lieu. Comme lors de la première bataille, j'ai attendu que les premières cartouches soient tirées avant de porter à mon tour l'estocade. Tout le monde venait de récupérer, participer aux premières escarmouches était voué à l'échec. Un trio de coureurs costauds a fini par sortir, j'ai placé un contre en sachant que quand eux sont devant, l'échappée est souvent la bonne. Ma tentative n'ayant pas eu de soutien, je suis rentré dans le rang sans avoir pu revenir en tête de course ... d'autres contres réussiront, les coureurs sortant en binôme ou trio, le groupe devant va se porter à 10 unités. Toutes les équipes majeures étant représentées, l'échappée va rapidement prendre du champ, les attaques de membres du peloton étant systématiquement neutralisées par les équipiers de ceux étant dans l'échappée.


L'échappée a rapidement disparu de notre champ de vision, à tel point que je me suis demandé si elle n'avait pas été reprise sans que je m'en aperçoive. C'était d'autant plus perturbant qu'on ne nous annonçait aucun écart. Quand on a fini par nous annoncer qu'on avait une minute de retard un peu après la mi-course, je me suis dit que rien n'était perdu, qu'il restait encore 30 kilomètres et que les relais allaient épuiser les hommes devant. C'était ce qu'il s'était passé l'année dernière, seul un trio de rescapés de l'échappée ayant résisté au retour du peloton. Je suis resté sagement dans les roues : isolé, si j'avais mené la chasse je me serai époumoné en vain.


Quand, à 15 kilomètres de l'arrivée, on nous a annoncé 2 minutes de retard, j'ai compris que cette fois les carottes étaient cuites. Des groupes ont tenté de sortir en contre de manière désorganisée. J'ai participé à un contre, mais le vent a calmé nos ardeurs comme il a calmé celles de tous ceux qui ont tenté leur chance. Le souffle d'air n'était pourtant pas bien méchant, mais quand on essaie de s'extraire d'un peloton, on le ressent nettement plus que quand on est dans les roues, d'autant plus que je choisissais soigneusement la personne devant moi : plus le gabarit est grand et gros, meilleur est l'abri. Un contre de 4 (puis 3 après la défaillance d'un d'entre eux) finira par sortir dans les 10 derniers kilomètres.


Sachant qu'au sprint je serai largement battu, plusieurs coureurs étant nettement plus rapides que moi, j'ai choisi de tenter ma chance d'un peu plus loin. Je voulais partir au kilomètre pour faire un effort d'un peu plus d'une minute à fond. Soit ça passe, soit ça casse, mais battu pour battu autant tenter quelque-chose. Dans ma tête, c'était clair et précis. Sauf que je me suis lamentablement trompé et ai produit mon effort un tour trop tôt.


Je ne sais pas pourquoi, alors que j'avais vu le panneau du nombre de tours restants afficher 2, d'un coup je me suis retrouvé persuadé qu'on était dans le dernier tour. Au 150m, convaincu que c'était l'arrivée et que j'avais loupé mon idée de sortir au kilomètre, j'ai livré un sprint parfait, surpris que personne d'autre n'y aille (mais bon, pour une 14ème place, ça se comprend) ... au moment de passer la ligne j'ai entendu la cloche tinter et le speaker crier "dernier tour !". La, croyiez-moi, je me suis senti vraiment con. Un trou de 30m étant fait et ne voyant pas de réelle poursuite s'engager dans mon dos, j'ai immédiatement pris la décision de poursuivre en solitaire : au lieu d'un kilomètre prévu au départ, ça me fera un effort violent de 2,5 kilomètres. La tentative était belle mais le peloton ne m'a pas laissé faire et m'a avalé dans le dernier kilomètre. Tant pis.


Je ne me suis pas accroché dans les roues, ça ne servait plus à rien. J'avais joué ma carte en solitaire à fond, je n'en avais pas gardé sous la pédale pour me replacer dans les roues. Quitte à finir dans les dernières places du peloton, que ce soit 10m derrière ou 100m derrière ça ne change rien du tout. Je reviendrai au Parc de Parilly dans 2 mois à l'occasion du cyclocross, dans des conditions totalement différentes car sur un tracé sinueux et vallonné.

Consultez les 812 photos de l'épreuve (courses 1/2 FSGT et course 4 FSGT) prises par ma compagne. Le classement est disponible ici.

Consultez mes données.

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