Hier, j'ai chargé une camionnette avec 3 vélos : mon vélo de route et deux vélos de cyclocross (mon habituel et un second prêté par mon équipier Sébastien). Alors que je m'attendais à un contrôle approfondi à la frontière (une camionnette de location, ça attire l'oeil), nous n'avons pas vu l'ombre d'un représentant de l'ordre français ou belge. Pas un seul véhicule, pas un seul type au bord de la route ... rien. On passe la frontière comme autrefois, sans s'en rendre compte. On n'aura pas perdu de temps, c'est beau l'Europe et l'ouverture des frontières. Au passage, j'ai remarqué que les luxembourgeois parlent de "Raoul, l'ami qui ne boit pas" tandis que chez les belges "Bob" est invité à rester sobre pendant les fêtes. Quand ils viennent en France, les résidents de ces pays doivent se demander qui est ce Sam dont on parle en soirée.
Le soir, après avoir écouté la radio en luxembourgeois (qui n'a rien de commun avec le français) puis en flamand, c'est en flamand qu'on a regardé la télé. Un reportage sur Franck Vandenbroucke dont le sous-titrage ne me servait pas à grand chose. Heureusement que certaines interviews étaient en français puisque sa famille est francophone. Il n'y a pas à dire, la Belgique c'est LE pays du vélo ... il y en a dans les journaux people, dans la presse quotidienne (et pas seulement 3 lignes dans les dernières pages), à la télé (directs ou documentaires).
Cet après-midi, je suis allé m'entraîner. Ca a été un régal de côtoyer les automobilistes belges : pas un coup de klaxon, des dépassements bien exécutés, de longues minutes à patienter derrière même à 12km/h dans une grosse côte. Si seulement on pouvait importer une telle mentalité sur les routes françaises, ça serait un régal. Pour les belges en revanche, je leur souhaite d'obtenir un réseau routier aussi bon que le notre : à chaque fois que je me plains d'une route en mauvais état près de chez moi, il me suffit d'une seule sortie en Brabant Wallon ou en Hainaut pour relativiser.
Le vélo est un formidable outil de voyage. J'aime les sorties comme aujourd'hui qui permettent la contemplation et la découverte. Il me reste encore quelques régions à parcourir sur 2 roues, notamment les Vosges et la Bretagne. Ici, les centre-ville sont (très bien) pavés et des maisons basses en briques rouges bordent les routes. Les maisons belges sont assez atypiques : outre leur couleur et les briques, elles sont souvent de plain pied et ont de très grandes ouvertures laissant pleinement entrer la lumière. Il y a vraiment de très belles demeures, certaines me donnent envie d'y vivre. J'ai songé à faire bâtir une maison "typiquement belge" dans mes Monts d'Or adorés, mais je sais que ce sera impossible car cette région est classée et qu'on ne peut pas y faire ce qu'on veut. Même la couleur, le matériau et la forme des volets est réglementée. Ca tombe mal, les maisons belges n'ont pas de volets.
Le vélo est un magnifique outil de découverte pour celui qui ouvre les yeux. Y compris à côté de chez soi. Je n'ai pas pu photographier tout ce que j'ai vu, ces petites choses qu'on pourrait retrouver n'importe-ou mais qui nous font tourner la tête à chaque fois. J'avoue qu'en voyage, on note de petites choses : en passant du brabant wallon (francophone) au brabant flamand (néerlandophone), j'ai remarqué que même les écritures sur les camionnettes de plombier/paysagistes/carreleurs changeaient de langue en 500m à peine. C'est assez brutal, il n'y a pas de zone de mélange là où je suis passé. J'ai également rigolé en voyant un panneau "A acheter" tranchant avec le traditionnel "A vendre / Te koop". J'aime le vélo pour tous ces petits détails qu'on ne verrait pas forcément en voiture ou moto (car on va trop vite) ou à pieds (car la distance couverte est plus réduite).
La Belgique sans pavés, ce ne serait pas la Belgique. J'ai rencontré un très beau secteur pavé de 1800m dans un excellent état. Un secteur pavé qui ferait aimer les pavés à n'importe quel réfractaire : long mais pas trop, bien réguliers, peu sautillants, bien joints ... c'est un vrai plaisir de rouler dessus. C'est le plus beau que j'ai trouvé dans la région, même si j'avoue qu'il m'en reste beaucoup à explorer. Je pense que la barre est très haute, je vais avoir du mal à trouver mieux.
Je suis rentré au soleil couchant après 60 kilomètres et un peu plus de 800 mètres de dénivelé. Quand certains parlent de plat pays, ils devraient venir rouler dans cette région : si les routes principales sont légèrement vallonnées, le réseau secondaire que j'emprunte est lui en creux et bosses. C'est plein de bosses entre 10 et 15%, pas très longues mais qui cassent en permanence le rythme. A vélo, on voit les choses autrement qu'en chanson.
Super ton commentaire Florent...j'adore tes "reportages"..ça donne envie
RépondreSupprimerje te souhaite de très belles fêtes de fin d'année.
Claude
Merci Claude.
SupprimerBonnes fêtes des fin d'année.
Salut Florent,
RépondreSupprimerHabitant à Lyon, j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de rouler dans le Nord (Avesnois) et la Belgique (près de Mons). Je pensais que c'était plat .... Oh bien sûr, rien à voir avec les cols du Lyonnais ou alpestres mais après 3h de vélo sur ces routes, on rentre cuit en raison de l'absence de plat justement. Toujours en changement de rythme, en prise en faux plat montant puis descendant, sans oublier qu'il s'agit de routes sinueuses avec de multiples changements de direction, et donc de vent. Bref, une zone idéale pour s'entrainer, contrairement à ce qu'on peut penser. Et effectivement, les automoblistes sont beaucoup plus respectueux des cyclistes, car dans cette région, le vélo est le sport roi.
On comprend mieux pourquoi les Belges et Nordistes sortent toujours des coureurs de qualité.
Julien
Salut Julien,
SupprimerEn effet, quand on roule sur ces routes on comprends mieux pourquoi les coureurs savent toujours bien se placer quand il y a du vent, pourquoi les classiques flandriennes ne concernent que quelques coureurs qui connaissent ces routes par coeur, ... il faut du courage pour affronter les plaques de béton, le vent et les coups de culs sur routes étroites.