Pour lire toute la phase d'approche avant le départ de la course, consultez cet article "24 heures du Mans : avant le départ".
Le départ de l'épreuve est atypique : 491 vélos d'un côté, 491 cyclistes de l'autre côté du bitume. Comme je le racontais dans mon article précédent, il a fallu se placer très tôt sur la ligne de départ, on s'est donc regroupé entre coureurs solos pour discuter. C'était mieux pour passer le temps. Le drapeau a été baissé à 400 mètres de nous, pendant qu'on discutait, sans qu'on soit prévenus par un signal sonore. Même en étant attentif, il aurait fallu de bons yeux pour voir le signal de départ. Un coup de trompette n'aurait pas été superflu. Nous discutions donc quand d'un coup on a vu les cyclistes se mettre à courir. On a fait de même, courant sur du goudron avec nos chaussures et nos cales pas du tout prévus pour ça. J'ai fait une course rapide, j'ai sauté sur mon vélo par l'arrière comme en cyclocross, les pédales se sont clipsées en un éclair et me voila remontant à gauche comme une fusée pour revenir sur les groupes en train de se former devant. Le cyclocross m'a bien aidé pour le départ, le saut sur vélo étant devenu un geste naturel.
Après une énorme remontée, les 10 premières minutes ayant été faites à fond sans se poser de question, j'ai rejoint le 2ème peloton. Pour prendre place à l'intérieur, il m'aura fallu faire un gros effort, les coureurs avec qui je me suis retrouvé étant placés 200/300m devant moi sur la grille de départ. Bien que faisant l'épreuve en solo, je savais que je ne ferai qu'une partie de l'épreuve donc je me suis permis cette remontée violente et brutale. Ce qui m'as le plus marqué au cours des premiers tours, c'est le bruit assourdissant des spectateurs. C'est incroyable : du début de la ligne droite des paddocks jusqu'au sommet de la côte Dunlop, on n'entendait même plus le sifflement des roues en carbone de la centaine de coureurs du groupe dans lequel j'étais.
Mon premier relais avec moi-même a duré un peu moins de 3 heures. 90 kilomètres sous une forte chaleur (il faisait encore 30° à 21h !). Ma compagne et mon ami Stéphane m'encourageaient depuis les paddocks, j'entendais facilement leur voix car au bout de 20 minutes le public massif du départ est retourné à ses occupations. En passant devant les stands, on n'entendait plus que des consignes d'équipe : "4 tours, 3 tours, 2 tours, dernier tour". J'ai levé le pied au bout de 40 minutes : le rythme était trop élevé par rapport à mon envie. Les premiers tubes de gels ont fait leur apparition sur le goudron à ce moment là, au même moment j'ai vu les premiers concurrents rentrer aux stands.
A ma grande surprise je me suis fait rattraper par un gros peloton dans lequel j'ai retrouvé quelques amis qui m'ont encouragé. Je pensais qu'ils me prenaient un tour alors qu'en réalité ils ne faisaient que combler leur retard pris au départ. Je suis resté dans les roues quelques tours, le temps de discuter avec Jonathan Martial, mon compagnon de chambre des premiers jours du Tour de Fête il y a 2 ans. Puis quelques mots supplémentaires avec Julien Tarissan, en compagnie de qui j'avais effectué le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège l'année dernière.
Je me suis de nouveau laissé décrocher, préférant rouler à un rythme plus léger et surtout plus régulier. Au bout d'une grosse heure, les premiers m'ont pris un tour. Un trio m'a doublé à grande vitesse, je me suis écarté pour ne pas les gêner. Le premier peloton m'a doublé quelques minutes plus tard, le paquet était imposant mais tout s'est bien passé car je me suis de nouveau écarté. L'orchestre qui jouait de la musique en haut de la côte Dunlop a disparu à peu près à cet instant : moi qui pensais qu'ils joueraient toute la nuit pour donner du baume au coeur des pédaleurs, qu'ils iraient jusqu'aux dernières minutes de l'épreuve tel l'orchestre du Titanic jouant pendant que le navire sombrait. Je me trompais. Une heure de musique, c'était suffisant : le Titanic n'avait pas besoin de musique pour rejoindre doucement le fond de l'océan.
J'ai donc fait ma première pause après 90 kilomètres, à peu près dans les temps que j'avais prévu. Je n'avais plus d'eau, il était temps de rentrer aux stands : l'hydratation est vraiment importante lors de ce genre d'épreuve, une déshydratation peut vite avoir des conséquences profondes. Je me suis arrêté à temps, j'ai refait le plein des bidons, mangé un peu et me suis reposé trente minutes comme je l'avais prévu. J'avais déjà commencé mon alimentation sur le vélo dès la première heure de course, sans jeter mes emballages au sol contrairement à d'autres.
J'ai repris la piste pour deux heures supplémentaires. La course avait débuté depuis 3h30 et pour certains la côte Dunlop devenait vraiment dure. Pour ma part, si je l'ai franchie sur le gros plateau lors des premiers tours, j'ai préféré utiliser systématiquement le petit plateau ensuite afin de conserver une cadence de pédalage plus élevée et ainsi ménager mes genoux. J'avais l'impression d'être une tortue dans l'ascension quand je me faisais doubler par un gros peloton, mais j'avais l'impression d'être un lièvre par rapport à d'autres concurrents qui étaient déjà à la limite de poser pied à terre. Je ne m'attendais pas à autant de défaillances aussi tôt dans l'épreuve.
Je ne m'attendais pas non plus à voir l'ambulance intervenir aussi souvent. Sur mes 5 heures en piste, je l'ai vu intervenir 5 fois pour évacuer des coureurs incapables de repartir sur leurs deux pieds ou leurs deux roues. Quand on voit chaque heure un concurrent se faire déposer sur une civière, sous une couverture de survie, parfois avec une perfusion en cours ... on se pose des questions. Ces questions, je me les suis d'autant plus posées en voyant le comportement de certains irresponsables qui m'ont mis des coups de coude alors qu'on est que 2 de front sur une piste qui fait 10 à 15m de large. J'ai vu une fille d'1m50 et 40kg se faire projeter dans les vibreurs puis dans l'herbe au moment où elle se faisait doubler. Je me suis fait doubler par un type qui a préféré passer dans l'herbe alors que longeais le bord du goudron et que tout le reste du peloton passait sans incident à côté de moi. J'avais une folle envie de mettre des coups de casques à certains irresponsables, mais ça aurait mis en danger d'autres coureurs et ce n'est pas dans ma mentalité de répondre par les gestes à ce genre de choses. J'ai fait des centaines de courses, dans différentes catégories (de la 2ème FFC aux cyclosportives, en passant par l'Ufolep et la FSGT) mais je n'ai jamais vu une telle agressivité inutile. Que ça joue des coudes sur des routes étroites et sinueuses je le comprends. Que ça joue des coudes sur un circuit aussi large, j'ai en revanche beaucoup de mal à le comprendre.
La particularité de cette épreuve, c'est que beaucoup de niveaux différents cohabitent. Il y a des coureurs de haut niveau, dont c'est quasiment le métier, et à l'inverse des débutants. Lors de la reconnaissance du circuit le matin, une fille a failli tomber et a dit à l'homme qui l'accompagnait "c'est dur à utiliser des pédales automatiques". C'était la première fois qu'elle s'en servait. Un peu plus tard lors de cette reconnaissance, j'ai expliqué à un homme que les 4 épingles ne devaient pas être accrochées en haut du dossard mais être réparties sur les 4 côtés ou les 4 coins. Avec 4 épingles en haut, son dossard flottait à l'horizontale, je n'avais jamais vu ça. Pendant l'épreuve, je me suis donc fait doubler par des coureurs expérimentés et j'ai doublé des personnes en short + tshirt + baskets sur des VTT à pédales plates. J'ai aussi été doublé par quelques personnes en baskets et pédales avec cale-pieds à sangle, ce qui m'a fait bizarre.
J'ai terminé ma première journée 5 heures 45 après le départ. Avec 150 kilomètres parcourus en 5h de selle, j'avais ma dose. Je comptais initialement repartir pour deux heures, mais au bout d'une heure trente j'en avais déjà marre de tourner en rond. Je peux trouver 50 raisons pour lesquelles j'aime le vélo, mais tourner en rond sur anneau si large sans jamais freiner, c'est pas du plaisir pour moi. C'est même plutôt une torture. J'ai stoppé à la tombée de la nuit et je suis allé prendre mon repas tranquillement. J'avais l'esprit serein, j'étais convaincu d'avoir pris la bonne décision.
Ca m'a permis de découvrir les coulisses de l'épreuve : les paddocks, les spectateurs, le village exposant, ... tout ce que je n'aurais pas pu voir si j'avais pédalé en solitaire. Ca m'as permis de dormir correctement, même si l'orage m'a réveillé vers 4h30 : des seaux d'eau se sont déversés sur la piste, accompagnés par un vent violent et des éclairs. Je n'aurais pas aimé être dessous.
Le matin, il a plu une partie de la matinée avant que le ciel bleu ne fasse son retour. Je comptais reprendre la piste pour quelques heures, le temps d'un décrassage, mais je n'avais aucune envie. Tourner en rond de cette manière ne me procure absolument aucun plaisir. Je me suis dit que je serais mieux à faire mon décrassage à Lyon, à prendre du plaisir sur de petites routes de campagne étroites et sinueuses. A voir le paysage défiler sous mes yeux, un paysage qui change régulièrement. J'ai rendu la puce de chronométrage, j'ai rangé mes affaires et j'ai repris l'autoroute pour rentrer sur Lyon.
Je ne regrette absolument pas mon abandon. Au final, avec 150km à 30km/h de moyenne, c'est comme si j'avais fait une cyclosportive normale. Je ne regrette pas cet abandon notamment car je ne prenais aucun plaisir pendant l'épreuve en dehors de la première heure de course, et car je tiens vraiment à être performant sur les contre-la-montre puis les cyclocross. L'effort consenti ce week-end ne va pas trop m'handicaper dans ma préparation : ce n'est pas l'effort idéal mais ce n'est pas non plus un effort trop perturbant. Je me suis arrêté au bon moment je pense. Je remercie ceux qui m'ont encouragé en pleine épreuve (ma compagne qui m'a assistée tout le week-end, Jonathan, Julien, Stéphane, Laurent X 2, Didier, les quelques lecteurs de mon blog qui sont venus me parler) et ceux qui m'ont envoyé des messages (ma famille et mes amis). Un immense bravo à tous les solos qui ont bouclé cette épreuve, du premier au dernier ils méritent le respect.
Je ne suis pas déçu, ne le soyez pas non plus. De belles performances vont venir dans les 4 mois qui arrivent, j'en suis certain !
Consultez mes données et les photos prises par ma compagne.
Bonjour Florent,
RépondreSupprimerMerci pour ce récit et je trouve ta décision très raisonnable et courageuse et surtout totalement assumé. En effet le vélo doit resté un plaisir et l'on comprend vraiment dans ton récit que tu n'en prenait pas beaucoup. Tu aurais presque pu utiliser la comparaison d'un hamster dans sa roue.
Cependant je ne me souviens pas avoir lu ton ressenti sur le bitume (qualité du roulage), et sur ton ressenti sur le circuit en lui même. Les sensations que cela procure (si sensation il y a !).
Bonne continuation pour la suite et bonne préparation pour les chronos et le cyclo cross.
Yvan
Salut Yvan,
SupprimerLa comparaison que j'ai utilisée sur les réseaux sociaux était celle du poisson rouge dans son bocal, du hamster dans sa roue, de la roue (de vélo) dans sa fourche. Je ne m'attendais pas à ce que ça me fasse un tel effet : quand je tourne autour d'un village pendant 2 heures, sur un circuit de distance comparable mais avec des gens de mon niveau ou presque, je ne m'ennuie pas. Mais sur ces courses de village, il faut freiner, accélérer, tourner, ... c'est moins lassant que de ne rien faire d'autre que pédaler.
Concernant le circuit, je suis mitigé : j'avais choisi cette épreuve plutôt que d'autres (celle de l'INSA à Lyon notamment) car le goudron est impeccable, qu'il n'y a pas de ralentisseurs ni de grilles d'égouts ou autres obstacles pénibles à éviter. Sur le point de vue de la qualité du goudron, c'est génial. En revanche, c'est très monotone de rouler sur une chaussée aussi large et sans jamais avoir à freiner (les virages se passent sans soucis à 35km/h, pas besoin de toucher aux freins).
Encore un récit intéressant. Bravo tout de même pour ta performance. 150 bornes à 30 de moyenne, ce n'est pas rien.
RépondreSupprimerEn revanche, certains des comportements que tu décris dans ton article me hérissent. L'agressivité de quelques uns démontre à quel point certains cyclistes peuvent être cons. Et plutôt que d'interdire l'utilisation des GoPro (et autres caméras embarquées), l'UCI ferait mieux de mettre en place des moyens de contrôler et d'exclure celles et ceux qui s'autorisent encore à balancer leurs déchets. Je trouve ce comportement totalement inacceptable et particulièrement énervant. Est-ce que cela changera un jour ? J'en doute...
Quant à la nana qui utilise pour la première fois des pédales automatiques sur une épreuve de ce genre, je lui souhaite (mais j'y crois peu) de ne pas avoir terminé avec une tendinite carabinée. Voilà exactement le type d'accessoire qu'il aurait fallu tester à n'importe quelle occasion, sauf sur un truc pareil !
Enfin, on apprend tous de nos erreurs...
J'avais inclus dans mon article de "préparation" le paragraphe des GoPro car je comptais traiter du non respect du règlement par certains : entre les jets d'emballages (évidemment interdits) et les caméras diverses (y compris GoPro) que j'ai remarqué, j'ai aussi vu un mec pédaler avec un casque de chantier sur la tête. Un casque sans sangle, qui ne sert à rien du tout. Dans les équipes en tête il y en avait une brassée qui utilisait des oreillettes. Sur le coup, j'avais envie d'hurler au loup, mais avec seulement 2 commissaires FFC pour surveiller 491 cyclistes en piste et 1500 autres cyclistes dans les paddocks, les pauvres ne pouvaient pas tout voir.
SupprimerConcernant le jet de détritus, c'est je crois lié à l'homo detritus, successeur de l'homo sapiens lui-même descendant de l'homo erectus. A l'entraînement, vu tout ce qu'on voit dans les fossés, je doute que tout appartiennent aux cyclistes. Ou alors ils sont nombreux à laisser tomber des bouteilles en verre de leurs poches et des emballages McDo de leurs sacoches. Dans tous les cas, qu'il s'agisse d'un mégot de cigarette jeté depuis une voiture, d'une vielle machine à laver "tombée de la camionnette sur la route de la déchetterie" ou d'un tube de gel d'un cycliste, c'est un geste qui doit disparaitre mais il faut du temps.
Enfin, pour les "novices", les blessures seront surement moins importantes que pour les cyclistes habitués. Il s'agit généralement de participations d'entreprise afin de créer un challenge rapprochant le personnel. Faire 24 heures à 8, ça ne fait "que" 3 heures chacun. Ils font ça plus tranquillement que les cyclistes habitués, leur but est de participer mais pas de chercher à aller vite. La blessure sera donc moindre.
Oui je te rejoins tout à fait, des tas de comportements désastreux, des jets inacceptables de déchets, des oreillettes pour la moitié du peloton, des téléphones pour d'autres (certains appellent ou écrivent des textos sur la piste... donc soit laissent des trous soit font des écarts dangereux) tandis que beaucoup d'autres en passant devant les stands font des grands signes à leur équipe en les regardant donc ne voyant plus la route alors qu'ils sont au milieu du peloton.... ça fait toujours vraiment très peur....
Supprimerles véhicules de l'organisation ne sont pas bien mieux et ont failli percuter de nombreuses fois les coureurs....
Je n'ai donc pas rêvé, on a bien vu les mêmes choses. Sauf pour le véhicule de l'organisation, je l'ai toujours vu bien à gauche de la piste mais c'était à chaque fois dans des portions où tout le monde restait à droite à cause du vent ou pour rester à la corde. C'est vrai que s'ils restent à gauche dans les virages à gauche ils peuvent gêner et s'ils traversent la route pour passer à l'extérieur du virage ce n'est pas mieux. Je n'ai d'ailleurs pas compris à quoi servait ce véhicule qui ne contenait pas de commissaires. Il me semble qu'il apportait à boire aux bénévoles le long du circuit mais je n'en suis pas certain.
SupprimerQuand même bien une petite émotion de tourner sur un circuit plus que mythique ? Je conçois sans peine que cette émotion se dilue au bout de 5 tours....
RépondreSupprimerPour les déchets, je me suis retrouvé bien involontairement à rouler quelques kilomètres dans un gruppeto de participants de la Granfondo 2 Alpes, et j'ai halluciné de constater qu'en effet, certains jetent leur tube énergétique (ou de compote) en pleine nature. On ne roulait pas à fond, le rythme ne donnait aucune excuse pour ne pas remettre dans sa poche ce déchet (et quand bien même le rythme aurait été plus soutenu). Beurk... Le monde du cyclisme est à l'image du monde tout court, avec son lot de "cons" et "degueu".
L'émotion on la ressent au départ, avec ce placement atypique des vélos et des cyclistes séparés par le bitume. N'étant pas spécialement fan d'automobiles ni de moto, le nom du circuit me parle mais je n'ai jamais regardé d'images d'une épreuve sportive s'y déroulant. Je pense qu'un passionné de moto doit ressentir plus de choses, tout comme un motard ne doit pas ressentir grand chose en montant une côte de Liège-Bastogne-Liège alors qu'un cycliste sera touché plus profondément.
SupprimerJe suis bien d'accord, il y a un lot de cons qui nous laisse une mauvaise image alors qu'ils sont en réalité une faible minorité. Je suis sur que ça ne représente que 5%, mais 5% qui pourrissent notre image tout comme 5% d'automobilistes cons suffisent à nous sentir en insécurité sur la route.
Bonjour Florent,
RépondreSupprimerje te "suis" à travers ton blog depuis très longtemps et tu sais par mes commentaires combien j’apprécie tes analyses , ta prose et la traduction de ta passion ..
une chose me gène dans ce dernier texte: n'y a t il pas eu frustration ? voulais tu réellement y aller ? pas certain .Ton analyse , de ta course à chaud n'est elle pas faussée par une présence imposée par toi même mais par vraiment voulue.
Il ne transpire pas dans ce dernier texte toute la générosité que tu mets à décrire chacune de tes sortie même les plus délicates !
Peut etre que je me trompe et m'en excuse par avance.
amicalement
Claude
Salut Claude,
SupprimerNon, tu ne te trompes pas totalement. J'avais envie d'y aller quand je me suis inscrit en décembre puis tout le printemps. Mais n'ayant quasiment pas pu rouler en juin et en juillet, donc n'étant pas du tout préparé comme je le voulais et ayant reporté mon objectif sur d'autres épreuves totalement différentes, oui cette épreuve devenait un boulet dans mon planning. Dès lors, je n'avais plus envie à 100% d'y participer, donc pas envie à 100% d'y aller. C'est certain.
En revanche, je n'ai pas de frustration. J'y allais sans enjeux, sans pression et sans objectif. Je n'ai pas de frustration, d'autant plus que j'ai su m'arrêter à temps afin de ne pas compromettre la suite de ma préparation pour mes objectifs d'octobre/novembre/décembre. Pour ça, au contraire, je suis plutôt fier de moi : il faut un certain courage pour aller sur une épreuve et dire STOP alors que la course est en cours et que tout va bien physiquement. C'est particulièrement difficile pour moi, car je suis du genre à ne rien lâcher jusqu'à l'arrivée comme en attestent mes très très rares abandons sur les courses.
Ma présence n'aura pas été totalement inutile : c'est en faisant un truc que je n'aimais pas que je me suis rendu compte qu'il y avait énormément de choses qui me faisaient aimer le vélo. En pédalant sans prendre de plaisir, je me suis demandé ce qui m'en procurait habituellement. Ca aura été l'occasion de retrouver finalement une étincelle supplémentaire, je crois que je vais mieux savourer mes sorties du quotidien dans un superbe cadre, tel un lion sauvage retrouvant la liberté après un séjour en soins chez un vétérinaire de brousse. Cette flamme nouvelle ne se lit peut-être pas dans cet article, mais tu la retrouvera surement dans ceux à venir :-)
salut frorent!
RépondreSupprimerJe pense que pour une découverte du mans tu n'as pas été dans la bonne catégorie. Tu aurais pris plaisir à partager 24h dans une équipe avec des copains, ça j'en suis sûr à la lecture de l'article.
Je ne suis pas un grand fan de l'atmosphère du mans surtout concernant les solos qui sont un peu dénigré. Quand tu vois que le podium n'est même pas récompensée. j'y suis allé encore une fois avec un amis en solo et nous faisons 3 et 4.
Les 24h en solo il faut les avoir en tête et avoir un objectif, tourner en rond est difficile, mais il faut avoir une motivation qui te permet de rester en selle. Participer à un coût et il faut vraiment vouloir le faire et le terminer.
je ne suis pas un compétiteur dans l'âme mais je fais du vélo pour le plaisir voyager sortir avec les amis mais par moment un peu de compétition, des défis, pour que le sport soit tout sauf une routine. Le mans est souvent un moment chez moi de partage avec des amis (surtout après que c'est agréable) et avec un objectif en tête.
je suis en 3ème FFC mais n'use pas trop ma licence et j'ai fait le mans plusieurs fois dans toutes les catégories qui apportent un "charme" différent.
sportivement
guillaume
Salut Guillaume,
SupprimerTout d'abord, bravo pour ta performance. 181 tours couverts, j'espère que tu n'as pas trop le tournis désormais ;-)
Je suis d'accord avec toi sur le fait de découvrir l'épreuve en équipe : je pense qu'à 4 ou 6, le ressenti est différent. On doit notamment se sentir moins seul, même si j'avais des amis dans les paddocks et sur la piste dont le sourire réconfortait ils ne pédalaient pas à ma place.
Je pense surtout qu'à plusieurs, ça doit être moins lassant de tourner en rond car on a des coupures et qu'on tient plus facilement les roues des pelotons. Ici, les pelotons allaient trop vite par rapport à ce que je voulais, je me retrouvais donc souvent seul dans les dernières heures. Seul à doubler et seul à me faire doubler, avec des cyclistes de partout autour de moi, mais seul quand même.
Mieux préparé et avec un objectif en tête, il est évident que l'expérience en devient totalement différente. Pour ma part, je me suis fixé d'autres objectifs depuis début juillet et je vivrai probablement ça plus intensément que ceux qui feront ces mêmes épreuves sans préparation et sans objectif.
les 5/6 premières heures il y a très peu de pelotons (3 max) et ça oblige les solo à tenir le rythme et/ou se mettre dans le rouge. En revanche la nuit ce sont plus des petits groupes car la course c'est bien décantée au scratch. En début de course toutes les équipes s'arrêtent toutes les 2 heures et tant que la course n'a pas plus de 6/8h tout reste assez groupé car pas encore (trop) de différence. La nuit tu aurais plus pris plaisir (entre 00h et 4h avant l'orage et la pluie), et rouler la nuit en général procure une sensation assez grisante. Après le dimanche c'était impossible de rouler pour le fun sans objectif sous cette météo. bons autres défis :)
Supprimerquand l'orage s'est abattu, les équipes tournaient encore où tout le monde est rentré au chaud 10 minutes le temps que ça passe ?
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