Samedi après-midi, j'ai effectué une séance d'endurance et de travail au tempo dans le Beaujolais. J'ai la bonne habitude d'enchaîner des séances en endurance (i2) et d'autres au seuil (i4), mais la mauvaise habitude de ne pas m'entraîner au niveau intermédiaire, le niveau tempo (i3). Pour construire une maison de 7 étages (de i1 à i7), en négligeant le 3ème étage on obtient une maison bancale. J'ai donc profité de cet entraînement pour la consolider.
J'ai commencé par m'échauffer dans les Monts d'Or, que j'ai traversés afin de rejoindre les Monts du Lyonnais. En entrant dans les Monts du lyonnais, j'ai croisé Ingrid en compagnie de qui j'avais effectué le Tour de Fête il y a un an et demi. Que le temps passe vite, j'ai l'impression que c'était avant-hier que je prenais l'avion puis le ferry pour me rendre en Corse, et qu'hier je remontais les Champs Elysées. Mais comme j'ai aussi l'impression que c'était hier que j'effectuais le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et Bordeaux-Paris, je me dis que cet hier a du durer plus de 24 heures et que cette journée a été vraiment chargée !
Ingrid a fait demi-tour et s'est jointe à moi pendant 2 heures. On a commencé par rejoindre le col de la croix du ban (601m), dont la route était plus fréquentée que d'habitude. Les premiers beaux jours ne font pas que ressortir des cyclistes de leur hibernation (qu'on croise nettement plus par 15° que par 2°), mais également des motards et des automobilistes pressés d'arriver au virage suivant pour y faire crisser les pneus et massacrer leur boite de vitesse en faisant ronfler le moteur. 3 des mes 5 sens ont été perturbés : la vue, l'odorat et l'ouïe.
On a poursuivi notre route sur de beaux paysages et sur des routes sans circulation. Dans les Monts du Matin, une chaine que certains assimilent aux monts du Lyonnais et d'autres au Beaujolais, la vue y est toujours bien dégagée ... les arbres y sont aussi rares que les villages. En revanche, chaque village a une église fort bien entretenue : la pierre tantôt dorée ou tantôt argentée y brille de loin, le clocher domine sans complexe les quelques maisons regroupées au centre de ces villages. Il n'y a pas d'immeuble, pas de béton à vif, rien qui ne monte vers le ciel tel une plante voulant chercher de la lumière en dehors des clochers des églises.
A Saint Romain de Popey, nous avons effectué un tour et demi du circuit de la course de samedi prochain. Ne l'ayant plus fait depuis 2012, je ne me souvenais plus que c'était aussi dur une fois la ligne d'arrivée dépassée : la bosse se poursuit en faux-plat montant, un faux-plat qui m'a toujours fait particulièrement mal. J'y ai pris quelques repères et ai rafraichi ma mémoire. J'y ai aussi pris quelques gros doutes sur ma capacité à tenir les roues du peloton.
On a rejoint Sarcey et la route des crêtes, offrant un beau paysage sur les collines alentour. L'autoroute construite ces dernières années s'intègre plutôt bien dans le paysage maintenant que la végétation a repoussé. Pendant la phase de travaux, cette route que j'emprunte régulièrement depuis plus de 10 ans offrait une vue dénaturée, mais désormais l'autoroute se fond dans le paysage et on ne la remarque pas vraiment.
On a rejoint la vallée de la Brévenne qu'on a empruntée quelques kilomètres avant de grimper à nouveau. Comme pour toutes les ascensions depuis le début, je me suis mis au tempo (i3), une allure qui me perturbe à chaque fois : on n'est pas dans un rythme de balade avec une facilité évidente, mais on n'est pas non plus véritablement en prise. On n'est ni vraiment bien, ni vraiment en plein effort. Je crois que c'est pour ça que j'ai tant de mal à rester dans cette zone : j'ai l'impression d'avoir mes fesses entre deux selles. Cette fois, on a rejoint Lentilly puis la Tour de Salvagny, où ma route et celle d'Ingrid se sont séparées.
J'ai (presque) tout redescendu jusqu'à la vallée de l'Azergues, pour grimper jusqu'au Mont Verdun. Lors de l'ascension via une petite route calme (comme je les aime tant), je me suis fait une petite frayeur : une cavalière n'arrivait plus à maitriser son cheval, qui faisait n'importe quoi sur la route. Une fois en haut, me sentant encore bien, j'ai tenté d'atteindre les 2000m de dénivelé car je n'en étais pas bien loin. J'ai donc grimpé la montée de la croix vitaise, puis le Mont Cindre avant de rentrer tranquillement chez moi.
Je suis rentré après 110 kilomètres et 2100m de dénivelé, en 4h20. L'analyse des données du capteur de puissance montre que j'ai atteint mon objectif : j'ai passé nettement plus de temps que d'habitude dans la zone 3, et l'immense majorité de la sortie dans le "sweet spot", la zone où l'entraînement est le plus favorable pour l'amélioration des performances.
Consultez mon parcours.
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