vendredi 31 août 2012

Examens médicaux

Cette semaine j'ai passé une batterie d'examens médicaux afin de déterminer la (ou les) maladie(s) que je traine.


Il se trouve que je ne souffre non pas de tendinites aux genoux, mais de chondrites rotuliennes. L'origine des douleurs n'est donc pas tendineuse comme initialement diagnostiqué, mais cartilagineuse. Après 3 jours de traitement adapté, les douleurs ont nettement diminuées. Je dois observer une phase de repos de plusieurs semaines, puis faire des séances de kiné lorsque les douleurs auront disparues.

Les examens sanguins n'ont rien révélé d'anormal. Je n'ai pas de carence particulière ni de maladie grave. Mon taux d'anticorps est très élevé, ce qui prouve que mes défenses immunitaires naturelles marchent normalement. Je ne vais donc pas suivre de traitement spécifique. Pour la petite histoire, mon taux hématocrite est de 45%.

Enfin, j'ai effectué un examen cardiaque. Ma petite crise de tachycardie survenue en début de Marmotte était une simple erreur de parcours, probablement liée au stress. Mon coeur est en parfaite santé, bon pour le service sans le moindre danger. Pour l'histoire, mon pouls au repos est revenu à sa valeur habituelle : 54.

Conclusion : je suis fatigué et malade (merci la canicule et les hôtels climatisés), j'ai une chondrite rotulienne aux deux genoux, mais il n'y a rien de grave. Je dois me reposer et me soigner, et je pourrai revenir sereinement faire ma saison 2013.

mercredi 29 août 2012

Haute-Route étape 7 : de Saint-Etienne-de-Tinée à Nice

La septième et dernière étape de la Haute-Route relie Saint Etienne de Tinée à Nice via 175km et 3 cols (le col de la Couillole, le col de Saint Raphaël et le col de Vence). Le dénivelé de cette dernière étape est de 2900m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Ce samedi matin j'ai pris le départ de la dernière étape de la Haute-Route. Mes genoux étaient toujours douloureux, mais je tenais vraiment à prendre part à cette étape car l'arrivée sur la promenade des anglais est un moment magique qu'on n'a pas l'occasion de vivre très souvent dans une vie de cycliste. Certains m'avaient suggéré de ne faire que les derniers kilomètres de l'étape, comme je l'avais fait jeudi, mais l'idée ne me branchait pas : une telle arrivée doit se mériter pour être appréciée à sa juste valeur. J'ai donc tenu à faire l'intégralité de l'étape.

La température était douce à 6h45 lors du départ. L'an dernier, au même endroit, je me souviens que j'étais frigorifié. Les 28 premiers kilomètres étaient neutralisés, tout s'est bien passé pour moi. J'étais dans le 3ème peloton, mais ça ne m'inquiétait pas du tout car je n'étais pas là pour jouer une quelconque performance. J'étais là pour finir l'étape dans les délais et profiter de mon dernier jour de course.

J'ai grimpé le col de la Couillolle à ma main, sans me presser. J'ai pu discuter avec quelques coureurs comme je le faisais sur les autres étapes, l'ambiance était plus décontractée mais je sentais que l'étape faisait peur car n'avait rien de facile. Alors que je venais de terminer ma conversation avec Mark Turner, j'ai Jean-Luc Botto qui m'a rejoint ... les 2 s'étaient sèchement échangés quelques désaccords de points de vue via twitter au cours de la nuit. Les voir côte à côte juste devant moi a été une image assez sympa : des désaccords n'empêchent pas une passion commune.

Je ne me suis pas arrêté au ravitaillement au col car il me restait suffisamment d'eau pour rejoindre le point de ravitaillement suivant. Idem pour la nourriture, j'avais ce qu'il me fallait. Je me suis ravitaillé dans la première partie de la descente. La deuxième partie de la descente, dans les gorges du Cians, a été splendide : j'ai rarement vu un tel paysage. On est enclavé dans dans une roche rouge clair complètement atypique. Si le paysage y est à couper le souffle, il fallait rester très vigilant : les courbes s'enchaînaient à des vitesses vertigineuses ... l'une d'entre elles coutera malheureusement la vie à l'un des coureurs de la course. (A la demande de sa famille, je ne communiquerai pas plus sur cet accident).

J'ai formé un groupe autour de moi dans les derniers kilomètres de descente. J'ai ainsi obtenu un soutient important dans une portion d'un peu moins de 10km à plat, vent de face. Un motard incompétent est venu faire exploser à 3 reprises mon groupe, à la 4ème fois je suis monté à sa hauteur lui expliquer ce que je pensais de son comportement. En plein effort, et passablement énervé car je venais de boucher 4 fois le trou qu'il avait créé, j'ai pas été par 4 chemins pour lui demander de dégager de la sans attendre son reste. Quelques kilomètres plus tard, j'ai eu le droit à une réflexion acerbe d'un marseillais qui n'a même pas osé venir me dire en face ce qu'il avait à me dire ... les mecs restent planqué dans les roues, et ils se permettent ensuite de critiquer. C'est beau l'esprit sportif.

La montée du col de saint-raphaël a été une des meilleures de la semaine : les douleurs se sont atténuées, je me sentais bien. J'ai pu accélérer et m'amuser à ma guise. J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir dans cette montée. J'ai rempli mes bidons au ravitaillement, et me suis lancé dans la descente. Sur la première partie de la descente, je me suis ravitaillé : ça ne descendait pas franchement, le vent était défavorable, et j'étais seul. J'ai attendu un groupe, dans lequel j'ai retrouvé Vinzz (lecteur belge de ce blog, déjà croisé sur les premières étapes) en compagnie de qui j'ai poursuivi mon chemin. J'ai fait toute la 2ème partie de la descente en tête, sur un terrain qui m'avantageait nettement plus. J'ai visiblement fait forte impression puisque 2 coureurs sont venus me demander si j'habitais dans le coin pour faire une descente aussi propre.

La montée du col de Vence m'a surpris par sa longueur : en réalité elle faisait 35km. Elle se monte en plusieurs paliers, avec des zones de faux plat descendant au milieu. Au fil des kilomètres, le groupe d'une vingtaine de coureurs dans lequel j'étais a explosé. Certains ont pris le large, d'autres ont sombré. J'ai pris un gros coup de mou au bout de 15km, et ai terminé péniblement l'ascension. J'étais scotché au bitume sur une pente pourtant relativement faible (3 à 4%). C'est le genre de pente qu'en temps normal j'aurai passé en 52x19, mais que j'ai grimpé en 30x17 ... il commençait à faire chaud, et la distance commençait à me peser dans les jambes.

Le chrono était arrêté au col de Vence. J'ai fait la descente sur Vence sans soucis. De même, la liaison entre Vence et la promenade des anglais s'est bien passée et a été un moment assez fort ... mais pas aussi fort que l'an dernier. J'avais un gout d’inachevé. Je n'étais pas un finisher de l'épreuve, et ça croyez-moi ça enlève une bonne partie de la saveur de l'instant. Mais le moment était rendu sympa par tous ces coureurs autour de moi qui souriaient, qui discutaient dans toutes les langues, qui se félicitaient mutuellement alors qu'une semaine plus tôt ils ne se connaissaient nullement ...


NB : je ne donnerai pas mon classement sur l'étape, par respect pour les autres coureurs qui eux ont fait toute la semaine alors que j'ai bénéficié de jours de repos. Il faut comparer ce qui est comparable, et ma place ne peut pas être comparée à la leur.
NB 2 : je dresserai le bilan global de l'épreuve ce week-end.


Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

lundi 27 août 2012

A coeur et à corps ouvert

Je suis bien rentré de la Haute-Route ce week-end. Comme certains l'ont vu dans les classements, j'ai pris part à la dernière étape, pour laquelle je n'ai pas encore pris le temps d'écrire mon habituel compte-rendu. Si l'heure n'est pas encore au bilan de cette deuxième édition, j'ai quand même besoin d'écrire pour faire sortir ce qui me ronge depuis quelques jours.


D'abord physiquement : je suis démoli. J'ai le corps entier qui hurle de douleur. Les douleurs ressenties aux genoux au quotidien sont presque une routine, qui s'est étendue au reste du corps. J'ai perdu une bonne sensibilité de mes pieds, au point que quand mon chaton plante ses dents dedans je ne ressente pas grand chose. Mon dos, mes bras et mon cou me tirent en continu, mes poignets et mes chevilles semblent bloqués. Mes fesses sont douloureuses. Je n'ai plus de voix. Si les saignements de nez de ces derniers jours sont passés, j'ai quand même des bouffées de chaleur et des brulures d'estomac. Mes cycles de sommeil et mon alimentation semblent complètement déréglés. Mon corps me fait vivre un véritable enfer. Je crois qu'il va me falloir faire plus qu'une IRM des genoux, mais bien un check-up complet de mon organisme.


Psychologiquement, c'est également très dur. Je me suis préparé pendant 1 an pour cette épreuve, et j'ai échoué. Ce n'est pas le premier échec de ma vie, mais c'est probablement le plus traumatisant. Pour la première fois de ma vie, je me suis rendu compte que j'avais des limites. J'ai toujours eu la chance de pouvoir compter soit sur mon physique quand mon mental baissait la garde, soit sur mon mental quand mon physique me lâchait. La, les deux sont partis.

J'ai toujours vécu sans limites : je fais ce qu'il me plait quand il me plait. Même les lois humaines ne me préoccupent pas. J'ai toujours volé au dessus, avec pour seules limites ma conscience et mes envies. Les gens qui me connaissent savent que je suis capable du pire comme du meilleur. Cette semaine, j'ai compris que je ne pouvais pas faire toute ce qu'il me plaisait : il y a un moment où l'on paie la note de ses excès.

Je crois que ce qui me traumatise le plus, ce n'est pas tant l'échec en lui-même, mais plutôt le fait d'avoir compris que je ne suis pas si libre que je ne le pensais. Je garde toujours mes distances vis à vis des gens car je refuse de me sentir attaché. Idem avec les objets. La liberté est la chose la plus importante à mes yeux. Je choisis ce que je veux faire, quand je veux le faire, comment je veux le faire ... je ne veux aucune contrainte. Or, dans cet échec, j'ai pris conscience que mon corps était une contrainte. Et c'est une contrainte dont je ne peux me débarrasser.



Bref, c'est dur physiquement et mentalement. Je me sens démoli. Il va me falloir du temps pour me relever sur les 2 plans et pour revenir, mais j'ai toujours l'envie. Je suis loin de vouloir quitter le cyclisme, mais j'ai besoin de temps pour me remettre en selle. La première des étapes va être de me soigner physiquement, je vais consulter des médecins et faire des tests dans les jours à venir. En parallèle, je vais poursuivre mes investigations sur les origines des différents problèmes afin de les solutionner. 2013 sera l'année du renouveau, je songe à orienter ma carrière différemment : j'ai des idées derrière la tête dont je vous parlerai dans les mois à venir.

vendredi 24 août 2012

Haute-Route étape 6 : de Risoul à Auron

La sixième étape de la Haute-Route relie Risoul à Auron via 110km et 3 montées (le col de Vars, la cime de la Bonette et la montée d'Auron). Le dénivelé de cette sixième étape est de 3200m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Toujours handicapé par mes problèmes de genoux, je n'ai pas pris le départ de l'étape. Heureusement, mes coéquipiers assurent et me permettent de vivre l'étape par procuration. Si hier j'étais fortement frustré de ne pas prendre le départ de l'étape, ce matin en revanche j'étais bien content de profiter un peu plus longtemps du lit. Comme hier, j'ai fait le trajet en voiture et ai encouragé les coureurs que je connais, et ai aidé les personnes au ravitaillement afin que les coureurs soient servis plus vite.


Pour parler de la Haute-Route, car c'est le sujet actuellement, je me suis amusé à compiler des statistiques sur les nationalités des coureurs. Selon les chiffres bruts communiqués par l'organisation, le pays le plus représenté est le Royaume-Uni avec 32% des coureurs, devant la France (15%) et la Suisse (8%). Le canada, l'Australie et le Brésil suivent en apportant chacun 4 à 5% des participants. 34 pays sont représentés, 25 d'entre-eux ayant 2 coureurs ou plus, 13 ayant plus de 10 coureurs.

A partir des chiffres bruts, j'ai établi mes propres statistiques :
- 73% des coureurs ne sont pas francophones
- 77% des coureurs sont européens au sens continental du terme
- 67% des coureurs sont issus de l'Union Europpéenne
- 71% des coureurs n'utilisent pas l'Euro habituellement
- 63% des coureurs sont venus en avion
- 42% des participants viennent d'une île
- 6% des participants sont originaires de l'Océanie
- 13% des participants sont originaires du continent américain
- 79% des coureurs ne sont pas issus d'un des pays "historique" du cyclisme (Belgique, France, Italie, Espagne)

Pour avoir d'autres chiffres sur la Haute-Route, je vous invite à (re)lire mon article "la Haute-Route en chiffres humains".


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

jeudi 23 août 2012

Haute-Route étape 5 : de l'Alpe d'Huez à Risoul

La cinquième étape de la Haute-Route relie l'Alpe d'Huez à Risoul via 136km et 4 montées (le col de Sarenne, le col du Lautaret, le col d'Izoard et la montée de Risoul). Le dénivelé de cette cinquième étape est de 3700m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Aujourd'hui je n'ai pas pris de départ de l'étape. Ma tendinite me fait toujours souffrir et me dérange. J'ai pourtant effectué une petite sortie, sur la fin de l'étape, afin de me lancer dans une nouvelle carrière : le mannequinat cycliste. En quoi ceci consiste ? Tout simplement à être un mannequin, comme ceux qui défilent sur des podiums pour présenter les dernières robes des grands couturiers ... mais sans robe. Sans bijoux, sans coiffure et sans talons hauts. Il ne faut pas déconner : je ne suis pas un travesti !

A la place de tout ceci, je porte une tenue cycliste, des gants, un casque, un vélo ... et tout l'attirail traditionnel du bicyclède. Le podium brillant est remplacé par du goudron rugueux. En revanche, les flashs des photographes sont bien présents.

Avant le shooting, j'ai fait le trajet en voiture en compagnie du père de mon équipier Florian. En attendant à un ravitaillement, j'ai tendu des gobelets d'eau et de coca aux coureurs qui passaient. J'ai du distribuer pas loin de 100 verres, et comme je l'ai déjà fait remarquer je n'ai eu le droit à des remerciements que de la part des coureurs étrangers. La politesse n'est visiblement pas le point fort des coureurs français. Au col de l'Izoard, je me suis changé, ai pris mon vélo et ai entamé la descente.

Avec Manu, un des meilleurs photographes sportifs français (selon des connaisseurs), on a cherché le bon endroit où faire notre shooting. Ou plutôt : IL a cherché le bon endroit, car sur ce point c'est son côté artistique qui prime. Une fois le lieu trouvé et la mise en scène placée, j'ai fait une dizaine de passages devant son objectif afin de trouver le bon angle, la bonne trajectoire, la bonne expression du visage, le bon relâchement, ...


Une fois la bonne photo prise, son motard m'a escorté sur la fin de la descente puis je me suis calé dans son aspiration pendant une partie de la vallée du Guil. J'ai doublé quelques coureurs qui ont du m'insulter, à me voir ainsi passer en profitant "illégalement" de l'aide d'une moto. Ils ne pouvaient pas savoir que je n'étais plus en course. De même, comme je faisais exprès de ne pas passer sur les tapis de contrôles, les coureurs venaient me parler et ne comprenaient pas pourquoi je ne passais pas dessus.

J'ai effectué la montée de Risoul à ma main, sans forcer. Elle a l'avantage de ne pas être trop dure quand elle est faite seule. Mes genoux m'y ont encore fait souffrir, ce qui m'a confirmé que j'ai eu raison de ne pas prendre le départ de l'étape. J'ai fini sous une petite pluie, qui a eu le don de me rafraichir et de salir mon vélo. Ca tombe bien, demain je ne roule pas, j'aurai donc le temps de le nettoyer.


Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

mercredi 22 août 2012

Haute-Route étape 4 : de Bourg d'Oisans à l'Alpe d'Huez

La quatrième étape de la Haute-Route relie Bourg d'Oisans à l'Alpe d'Huez via 15km et 1 montée (l'Alpe d'Huez). Le dénivelé de cette quatrième étape est de 1100m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Ayant abandonné la veille, ayant toujours des douleurs (une tendinite, ça ne passe pas en un claquement de doigts) et ayant déjà fait 3 fois la montée de l'Alpe d'Huez cette année, je n'ai pas pris le départ de l'étape.

Je suis allé me faire masser le dos et le cou, qui me faisaient particulièrement souffrir et m'empêchaient de dormir correctement. Allongé, mon cou se mettait dans une position particulièrement inconfortable. Il a fallu 35 minutes au kiné pour débuter la remise d'aplomb. J'étais particulièrement tendu, ça a été complexe et douloureux. Je pense qu'il va falloir que j'y retourne demain car tout n'est pas complètement rétabli. Du côté musculaire, mes jambes sont impeccables : comme toujours, les masseurs sont impressionnés par la souplesse de mes muscles. Il semblerait que peu de coureurs s'étirent après les étapes ...

Je suis allé encourager mes équipiers à proximité de l'arrivée, et ai passé l'après-midi au calme dans la zone presse. Ca m'a permis de finir la rédaction des articles des jours précédents, et de récupérer les photos sur lesquelles j'apparais. Malheureusement, j'apparais sur beaucoup moins de photos que l'an dernier car je suis beaucoup moins souvent devant.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

mardi 21 août 2012

Haute-Route étape 3 : de Courchevel à l'Alpe d'Huez

La troisième étape de la Haute-Route relie Courchevel à l'Alpe d'Huez via 138km et 3 montées (le col de la Madeleine, le col du Glandon et la montée de l'Alpe d'Huez). Le dénivelé de cette troisième étape est de 4700m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

La nuit a été très courte, impossible de dormir à cause de la chaleur et du bruit. J'ai dormi moins de 3h. En discutant avec d'autres coureurs, apparemment beaucoup de monde à eu le même problème. J'ai de nouveau eu envie de vomir dès le réveil, et n'avais pas grand appétit pour le petit déjeuner.

Le départ neutralisé se passe bien. Je navigue aux alentours de la 80ème place sans soucis. Les visages autour de moi sont relativement soucieux, on sent bien que l'étape fait peur à beaucoup de monde. Ou, à défaut de faire peur, elle impose au moins le respect et incite à la prudence. Le coeur monte quand même haut au moindre coup de pédale. C'est toujours pareil quand on ne dort pas : le coeur monte à la moindre petite difficulté.


Je gère la montée du col de la Madeleine, afin de ménager mes forces. Comme tous les jours depuis le départ, j'ai eu le droit à un défilé de salutations de la part de coureurs qui me connaissent. L'ambiance qui règne entre les coureurs est vraiment sympathique, notamment les coureurs étrangers qui font l'effort d'encourager les coureurs en français et de remercier les signaleurs / organisateurs en français.

J'atteins le col un poil en retard par rapport à ce que je pensais, mais globalement dans les temps par rapport aux délais. La montée est toujours aussi longue que d'habitude, et le paysage y était toujours aussi beau. Beau, mais chaud : il faisait déjà 28° au col à 10h ! J'ai maudit la DDE qui a mis des bornes kilométriques farfelues tout le long de la montée : les distances sont bonnes, mais les altitudes et pourcentages sont souvent faux ... c'est particulièrement pénible quand on souffre et que la seule chose qui nous rattache au sommet ce sont ces fameuses bornes.

La descente est sympa, belle propre et dégagée, cependant je me fais légèrement chahuter dans 2 ou 3 virages. Rien de dangereux, j'étais prudent. Sur la fin de la descente, alors que j'étais à plus de 60km/h, des gamins tendaient des bidons ... c'était super sympa de leur part, mais je doute que quelqu'un soit capable de les attraper, surtout en pleine courbe. En revanche, 3 coureurs y ont laissé des lambeaux de chair : je leur souhaite un bon rétablissement.

La montée du col du Glandon a été un long chemin de croix. Mon corps a lâché petit à petit. Mon nez a explosé dès les premiers kilomètres, je me suis retrouvé avec du sang plein les genoux. Ma "fiche de course" récapitulant les pourcentages et distances des différents cols est devenue illisible. Puis mon genoux droit a cédé à 6km du sommet, je me suis retrouvé à pédaler seulement sur la jambe gauche. Ce qui devait arriver arriva, quand on pédale sur une seule jambe dans des pentes à 10%, la jambe restante finit par céder à son tour. Je me suis retrouvé à pieds à 1km du sommet. Etant serré par rapport aux délais, j'ai marché à pieds. Mon unique obsession : monter coûte que coûte. Je sais parfaitement que rester sur place c'est renoncer, quoi qu'il arrive il faut rester en mouvement vers l'avant.

J'ai fini par atteindre le sommet, me suis correctement ravitaillé, et me suis lancé dans la descente. J'étais short sur les délai, mais j'étais encore dans les délais. Du moins par rapport à mon niveau affaibli de ces derniers jours. Malheureusement la descente n'a pas été de tout repos : mes jambes refusaient de tourner et restaient en position d'angle droit entre mon tibia et mon fémur. Dès que je voulais pédaler pour relancer en sortie de virage, je sentais mes tendons se tendre douloureusement. Les premiers mètres de montée de l'Alpe d'Huez ont confirmé la tendance, je ne réussissais pas à pédaler.

J'ai mis fesses à terre peu après le point de contrôle au pied de l'Alpe. Assis dans l'herbe, j'ai attendu le bus balai pour la première fois de ma vie. Cette attente a été terrible psychologiquement : ça fait un an que je me prépare, ça fait 1 an que je me suis fait tous les scenarii possibles allant de la victoire d'étape (on peut toujours rêver, non ?) au décès dans une des descentes (un dixième de seconde d'inattention) ... mais je n'ai jamais imaginé une seule seconde monter dans le bus balai. Je peux vous assurer que je me sentais minable, en pleurs de devoir renoncer. Dégouté de devoir mettre pied à terre sans avoir pu me livrer jusqu'au bout, sans avoir pu montrer de quoi j'étais capable. Dégouté car j'avais largement le niveau pour finir. Dégouté d'avoir été aussi bête, car tout ceci n'est que ma faute.

Je suis monté honteusement dans ce bus. Curieusement, les 26 passagers m'ont applaudi ... ce que je n'ai pas très bien pris. J'aurai tellement donné pour avoir les applaudissement des spectateurs au bord de la ligne d'arrivée, qu'en avoir dans un tel moment ne m'a pas spécialement réconforté. 2h30 après mon abandon, j'arrivais à l'Alpe d'Huez. Un passage auprès du staff médical m'a rassuré : j'ai bien une tendinite mais elle ne s'aggrave pas. Il n'y a pas d'épanchement ni d'inflammation aiguë.

Bilan : je suis éliminé du classement général, j'ai mal y compris quand je suis allongé dans mon lit, et j'ai pris un très gros coup au moral. Le plus important maintenant va être de me soigner convenablement et de trouver les origines de cette tendinite afin qu'elle ne revienne pas me perturber dans le futur.

Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

lundi 20 août 2012

Haute-Route étape 2 : de Megève à Courchevel 1850

La deuxième étape de la Haute-Route relie Megève à Courchevel 1850 via 105km et 2 cols (le col des Saisies et la montée de Courchevel 1850). Le dénivelé de cette deuxième étape est de 2700m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

L'étape du jour s'est bien mieux passée que celle d'hier. Pourtant ce matin, dès le réveil, j'étais complètement en sueur et j'avais envie de vomir. Mon pouls au réveil : 88 ! Galère galère. J'ai pris le départ dans le 4ème sas (sur 6). La partie neutralisée s'est bien passée, j'étais dans les premières positions de mon groupe ce qui m'a permis d'éviter les trous présent sur la route. Tout allait bien, j'ai discuté avec des suisses que j'ai croisé à de nombreuses reprises hier.

Dès le pied du col des saisies, je me suis mis en mode économie d'énergie. Hors de question de me mettre dans le rouge d'entrée, j'ai décidé de faire l'étape tout en gestion de mon effort afin de pouvoir assurer sur la terrible étape de demain. J'ai encore retrouvé pas mal de lecteurs de mon blog, et de followers sur Twitter. J'ai discuté un peu avec chacun, plus ou moins longtemps selon leur niveau.


Je suis monté à mon train, et en ai profité pour faire la petite vidéo ci-dessous. J'ai profité du ravitaillement au col pour remplir mes bidons. La descente a été impeccable, un pur régal : la route est large et rapide, sans danger. Je m'y suis bien amusé une fois de plus.



Dans la partie descendante de la vallée, pour rejoindre Alberville, j’ai attrapé un bon groupe. Il y avait de sacrés rouleurs. On est revenu sur plusieurs autres groupes devant, et on s'est retrouvé à une cinquantaine. La remontée de vallée entre Albertville et le pied de Courchevel s'est faite rapidement malgré le vent de face. Je me suis calé au coeur du groupe, en file indienne, jusqu'à une bosse. Au pied de cette bosse un signaleur annonce 1km de montée avant la descente ... il y en avait 2,5 ! J'ai été lâché de mon groupe car je n'ai pas voulu exploser. La suite de la vallée a été faite avec des petits groupes de toutes nationalités. J'ai pris en photo un groupe de brésiliens qui roulait ensemble, afin qu'il apparaissent tous sur la photo. L'approche de Courchevel a été longue et chaude.





La montée finale a été interminablement chaude. 36° au soleil, 30° dans les nombreuses parties à l'ombre. Heureusement qu'il y avait beaucoup de monde avec des jets d'eau qui nous arrosaient pour nous rafraichir. Merci à eux. J'ai fait deux nouvelles vidéos en cours de route. J'ai géré la montée à ma main.



Bilan : je me suis senti bien mieux qu'hier. J'ai fait un score minable (466ème, à 2h01 du vainqueur) par rapport à mon niveau théorique, car j'ai tenu à préserver mes genoux en vue de l'étape de demain. J'ai géré afin de rentrer dans les délais, sans chercher à faire mieux que ça.

Demain sera une des étapes les plus dures, avec 4900m de dénivelé en 136km. L'équivalent d'une Marmotte ou d'une Etape du Tour, en 3ème jour de course ! Je tiens encore une fois à remercier tous les gens qui me suivent et m'encouragent en cours d'étape depuis leur vélo ou depuis chez eux / leur lieu de travail. Vos messages me font vraiment plaisir et me donnent encore plus de motivation.

Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

dimanche 19 août 2012

Haute-Route étape 1 : de Genève à Megève

La première étape de la Haute-Route relie Genève à Megève via 120km et 3 cols (le col de Romme, le col de la Colombière et le col des Aravis). Le dénivelé de cette première étape est de 2700m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Si j'avais eu à donner un titre à cet article, je l'aurai intitulé "une journée en enfer". Je crois que j'ai rarement autant souffert que sur les 80 premiers kilomètres de cette étape. L'enfer est réputé pour sa chaleur, mais je doute qu'il y fasse beaucoup plus chaud que ce qu'on vient de vivre. Imaginez : dans la montée du col de la Colombière, il faisait déjà 34°C à 10h30. En bas du col des Aravis mon compteur frôlait les 40° !
 

Le départ a été donné du jardin anglais de Genève, au même endroit que l'an dernier. Comme l'an dernier j'ai pris le départ en 20ème position, en 2ème ligne juste derrière les "stars" de l'épreuve. En attendant le coup de pistolet, j'ai discuté avec une lyonnaise (du sud, alors que je suis lyonnais du nord) et un auxerrois (originaire du Puy-de-Dôme). Une fois le départ donné, je me suis maintenu dans les 25 premières places et ai discuté avec un certain nombre de coureurs dont un bon moment avec Guillaume Prébois. Il y avait quelques personnes pas très habilles autour de moi, j'ai une dizaine de coureurs qui se sont appuyés sur moi sans raison particulière, juste parce qu'ils faisaient des écarts.


Quand le départ réel a été donné, après 26km de neutralisation à 22km/h, les chevaux se sont emballés. Ca a accéléré d'entrée mais la bataille a duré bien moins longtemps que l'an dernier. Pour ma part je suis resté dans le 1er groupe mais j'ai rétrogradé aux alentours de la 80ème place. J'avais le cardio à plus de 180bpm par moments. Je restais vigilant dans les roues mais j'étais incapable de remonter à l'avant.


Dès le pied du col de Romme, j'ai levé le pied. Je ne me sentais pas bien, j'étais brassé et mes genoux répondaient mal. Les premiers kilomètres ont été durs, la pente oscillant entre 11 et 13%. Il faisait déjà très chaud, la chaleur était déjà handicapante. Petit à petit, les coureurs m'ont doublé par grappes. J'ai fait exprès de temporiser : mon coeur était en permanence au dessus de 170bpm, ce qui était bien trop élevé à mon gout. j'ai donc préféré lever le pied au maximum pour faire descendre le cardio au fil de la montée. En haut, je me suis arrêté pour remplir mes bidons et manger. A peine arrêté, j'ai fait 3 pas ... avant de recracher mon petit déjeuner.

J'ai pris le temps de récupérer avant de me lancer dans la descente. J'ai été prudent mais efficace : vu mon classement déjà très éloigné des leaders, ça ne servait à rien de prendre des risques ... mais ça ne m'interdisait pas de lâcher les chevaux proprement pour me faire plaisir. La grimpée du col de la Colombière a été un véritable chemin de croix. J'étais planté dans la pente, incapable d'avancer. J'ai été obligé de faire 3 arrêts au cours de l'ascension afin de reprendre mon souffle. J'étais au plus mal, à zigzaguer dans la pente. 8km déprimants, où mon seul objectif était d'aller jusqu'au prochain virage. 8km au cours desquels j'ai ressenti une chaleur étouffante : était-je malade ? Un coup d'oeil à mon compteur, qui m'a affiché 34°, m'a rassuré : à une telle température, en plein soleil, il était normal que j'ai chaud.

J'ai atteint le col où m'attendait ma famille. J'ai eu le plaisir de retrouver mes parents, ma soeur et mon oncle ... et leurs encouragements. Ca m'a fait plaisir de les retrouver, dans un moment si difficile. Bon, à peine arrivé, je recrachais mon repas d'hier soir. je voyais des farfalle ressortir entière ! idem pour les morceaux de gâteaux. On aurait dit que je n'ai rien mâché hier, c'était incroyable ! J'ai discuté avec eux, me suis ravitaillé, et suis reparti.

La descente s'est bien passée. Comme la précédente, je n'ai pas pris de risques mais ai quand même pris de la vitesse. Je m'y suis amusé, ça m'a remonté le moral. Curieusement, les sensations sont revenues dans le col des Aravis. J'ai cependant maintenu un rythme bas afin de ne pas exploser dans les étapes suivantes : de toute façon j'étais très loin au classement, au mieux j'aurai rattrapé quelques minutes et quelques places, mais je l'aurai certainement payé après-demain sur la terrible étape menant à l'Alpe d'Huez.

Je me suis arrêté rapidement au ravitaillement du col des Aravis, simplement pour manger rapidement et remplir mes bidons. La descente a été faite sur la même philosophie que les précédentes. En bas du col, mon compteur affichait 40° mais comme on roulait plus vite (28km/h) la chaleur était moins étouffante. J'ai pris des relais en compagnie de 3 suissesses qui m'ont remercié pour mon aide. En bon rouleur, j'ai assuré de gros relais sur les portions les plus plates. Je termine en 438ème position à 2h05 du vainqueur. En gros, quand il franchissait la ligne d'arrivée j'étais encore au col de la Colombière. L'an passé, sur une étape à peu près similaire, je n'avais pris qu'une vingtaine de minutes dans la besace.

Je tiens à remercier tous les gens qui m'ont soutenu et encouragé pendant et après l'étape. J'ai une dizaine de lecteurs de mon blog qui m'ont dit un petit mot (y compris des étrangers Suisse et Belges), mes équipiers, des inconnus qui voyaient que j'étais en difficulté, ma famille (évidemment) ... et la communauté des #twittcyclos. Un immense merci à vous tous, ça me motive pour continuer l'aventure. Un autre merci à Chloé, qui a passé beaucoup de temps à me remettre d'aplomb le dos et les jambes (au point de se faire engueuler par le responsable des massages, car elle y passait trop de temps).


J'avoue qu'il m'est arrivé en cours d'étape de penser à l'abandon tellement j'étais mal, j'avoue avoir songé à ne pas prendre le départ de l'étape de mardi tant je la redoute ... mais je crois que je mérite mieux que ça. Refuser de me battre n'est pas dans mes habitudes. Ca fait 1 an que je veux à nouveau vivre le bonheur d'être finisher de la Haute-Route, si je dois abandonner ce sera parce que j'ai tout donné, et non parce que j'ai eu un coup de mou passager. J'irai au bout de moi. Demain sera un autre jour, demain sera une autre étape.

NB : les photos ont été prises par Manu Molle, photographe officiel de l'épreuve, que je remercie pour sa gentillesse. Chaque jour il prend le temps de me transmettre personnellement les clichés qui me concernent, c'est agréable.

Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route

samedi 18 août 2012

Préparation, J-1 avant la Haute-Route

Ca y est, tout est prêt, je vais enfin rejoindre Genève pour prendre le départ de la Haute-Route demain matin.


Mes sacs sont prêts. Mon vélo est nettoyé de fond en comble, j'ai tout inspecté. Il va tourner comme un coucou : j'espère ne rencontrer aucun problème mécanique en cours de route. En cas de contre-performance, je ne pourrai pas dire que c'est la faute de mon matériel car il est prêt. Bien plus prêt que mon corps.


Rien que pour la phase vélo du périple, il contient 107 objets. J'ai pourtant pris le minimum afin de tout pouvoir rentrer dans le sac, mais j'ai quand même pris tout ce qui pourrait m'être utile. En montagne, en cas de pluie à 2800m d'altitude au sommet de la Bonette, la température pourra être glaciale ... j'ai aussi prévu du matériel pour réparer les problèmes les plus courants : pneu, chambres à air, clé allen.


J'ai également préparé mes différentes fiches pour les étapes. A chaque étape correspond une fiche que je scotche sur mon cadre. Il m'a fallu du temps pour trouver quoi mettre sur ces fiches : si on met trop d'infos elles deviennent illisible pendant la course (il faut que l'info saute aux yeux sans qu'on la cherche), mais suffisamment détaillées pour contenir les infos utiles. J'ai fais des tests au fil des cyclosportives de la saison, afin de trouver quoi mettre et à quelle place.

Pour chaque col, j'ai indique :
  • le nom en rouge
  • l'altitude en vert (utile pour savoir combien il me reste à gravir, car mon compteur m'affiche l'altitude actuelle)
  • le kilomètre du pied et du sommet en bleu (la aussi, c'est utile pour savoir dans combien de kilomètres commence le col, et combien il en reste à faire une fois qu'on est dans la montée)
  • la distance et le pourcentage moyen, en noir
Enfin, en bas j'affiche la distance totale de l'étape et l'horaire maximal pour être dans les délais. Habituellement, en bas j'inscris les kilométrages des points de ravitaillement, mais sur la Haute-Route les ravitaillements sont systématiquement au sommet des cols donc cette information n'est pas utile. Inversement, habituellement il n'y a pas de notion de "délai" donc je n'affiche pas cette information.

Voilà, je vais désormais prendre en voiture la route pour Genève, et faire ce que je peux afin de rallier Nice à vélo.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

vendredi 17 août 2012

Tendinite : soins, inconvénients et évolution

Depuis 1 mois je suis sur cales, privé de vélo tel un navire privé de mer. En 1 mois d'été, j'ai parcouru moins de kilomètres qu'en février par des températures largement négatives. C'est déprimant, c'est à se demander à quoi ça sert de faire un hiver sérieux quand on est stoppé de la sorte en plein été.

Cet arrêt brutal, je ne ne dois qu'à moi-même : les douleurs sont apparues à la fin du Tour de Sardaigne. C'était fin avril. J'étais sur un nuage, je venais de réaliser une des plus belles courses de ma vie, j'ai refusé de couper quelques jours afin de me soigner et j'ai continué comme si de rien était. J'ai été stupide de penser qu'une tendinite allait se réparer d'elle-même par magie.

J'ai été naïf et trop gourmand : je me sentais bien et je voulais en profiter. J'aurai du écouter le dicton "qui veut aller loin doit ménager sa monture", car 3 mois plus tard je me retrouve à pieds. Et encore, même quand je marche à pieds j'ai des douleurs ! Pourtant, mon corps me l'a rappelé régulièrement, et quand j'ai enfin pris la décision de couper mi-juillet le mal était déjà trop grand. C'était trop tard, le loup était entré dans la bergerie et avait bouffé tous les moutons.


Pendant les 2 premiers mois j'ai traité les douleurs à coups d’anti-inflammatoires. Elles survenaient de temps en temps, je mettais un peu de voltaren en pommade pendant 3 jours et tout rentrait dans l'ordre. Quand j'ai coupé, j'ai décidé de stopper le voltaren (les anti-inflammatoires c'est pas très bon pour la santé) et d'utiliser de l'arnica. Mon ostéo m'a conseillé d'utiliser de la glace en complément, j'ai donc acheté des poches de glace. Une pour chaque genoux, histoire de ne pas faire de jaloux. Et depuis ce week-end, j'utilise des cataplasmes d'argile sur les conseils de Geoffrey Bessy. Ces 3 traitements combinés permettent d'améliorer lentement les choses. Très lentement.


Les principaux inconvénients de cet arrêt en pleine saison sont la prise de poids et la perte de forme. J'ai pris 3kg en 1 mois, sans manger plus que d'habitude. Vu le nombre de calories que je dépense habituellement, à ne jamais tenir 5 minutes en place, quand on s'arrête brusquement il n'y a rien d'étonnant à cette prise de poids. De même, mon pouls au réveil est passé de 55 à un peu plus de 60. Déjà qu'il n'est pas extraordinaire en temps normal, mais là ça n'arrange rien.

Afin de limiter les dégâts de l'arrêt, j'ai quand même tenté de m'occuper physiquement : j'ai un peu nagé et surtout j'ai fait du gainage. J'ai bien travaillé les muscles du buste et du dos afin d'éviter les douleurs dorsales, problème récurrent également depuis plus d'un an.


Bref, je crains que je ne sois contraint de mettre un terme à ma saison après la Haute-Route. C'est dommage car la fin de saison est la partie que j'adore. Les courses sont plus détendues, les coureurs qui sont encore présent ne sont plus que les vrais mordus, et les gentlemen permettent de finir en partagent l'effort avec un ami de son choix. Si je fais cette fin de saison, ça repousserait d'autant plus la période de poursuite des soins ... et transférerai le handicap sur la saison prochaine.

mercredi 15 août 2012

Triptyque des monts d'or

Ce matin je me suis attaqué au triptyque des Monts d'Or : l'enchainement du Mont Cindre, du Mont Thou et du Mont Verdun. Ce triptyque n'a rien de compliqué car une fois au sommet de l'un, une route permet de rejoindre les autres en suivant approximativement la crête.

J'ai effectué la sortie en compagnie de Rémy. En l'attendant, debout devant chez moi, les douleurs aux genoux se sont à nouveau manifestées : j'avais l'impression que mes genoux allaient rompre d'un coup sec. C'est une sensation particulièrement désagréable.

La sortie a été chaude et venteuse : avec 28° dès 10h du matin, un soleil qui cogne fort, et un fort vent du sud apportant la chaleur méditerranéenne, il ne fallait pas oublier ses bidons. La sortie s'est bien passée, une fois chaud mes genoux ne m'ont pas gênés. Le vent m'a gêné, mais ça c'est plus naturel et vu sa force par moments ce matin, je trouve que je m'en suis bien tiré.

Il s'agissait de ma dernière sortie avant la Haute-Route. Dimanche matin, le parcours sera bien plus long et bien plus difficile. Et ce ne sera que le début de l'aventure...
Je vais volontairement faire les premières étapes en dedans, afin de ne pas risquer de rupture totale. Je verrai à l'issue de la 3ème étape comment la situation évolue. Comme me faisaient remarquer mes équipiers, entre finir 200ème et finir 400ème, ça ne changera pas grand chose (mon nom et ma photo ne seront pas en 1ère page du journal) ... alors qu'une rupture définitive du genou me priverait de tout plaisir. Or, à mon niveau, la seule chose qui doit guider mes actes c'est le plaisir pris à rouler.

Consultez le détail de notre sortie.

mardi 14 août 2012

Test de ... l'épilation

J'en suis à ma 7ème saison de coureur cycliste, et donc à ma 7ème saison de rasage intensif des jambes. Depuis 7ans, tous les samedis du dernier week-end de février au dernier week-end de septembre, je passe un moment en tête à tête avec un rasoir dans la salle de bain. (Tiens, le rasoir et la salle de bain ne sont pas dans la liste des possibilités du Cluedo ... à quand une mise à jour ?)

Depuis le début de l'année, j'avoue que j'en ai marre de jouer du rasoir systématiquement. Certes ce n'est pas très long, mais c'est lassant de répéter toujours les mêmes gestes. Les seules manières de varier sont de commencer tantôt par la jambe droite, tantôt par la jambe gauche ... j'ai déjà connu des choses autrement plus amusantes. J'avoue que depuis le début de la saison il m'est arrivé de me présenter au départ des courses avec des poils aux pattes : certains tête à tête ont été volontairement oubliés ...


J'ai franchi le pas hier matin : j'avais pris rendez-vous dans un centre esthétique à 400 pas de chez moi. (C'est à peu près 400, je ne les ai pas comptés, mais c'est pas très loin). Bref, j'y suis allé pas très sur de moi, comme une vache allant à abattoir. J'étais convaincu que j'allais souffrir, je m'étais préparé psychologiquement à subir une véritable torture dans les règles de l'art. (Jean-Moulin, si tu me lis, ne prends pas ces propos au 1er degré, hein). Quand mon bourreau m'a indiqué de rentrer dans la salle, j'ai hésité mais me suis exécuté.

"Je suis pas une mauviette" me suis-je dit intérieurement. "Vous êtes sure qu'il faut que j'enlève mon pantalon ?" ai-je dit à voix haute. Le sourire charmant de mon bourreau m'a rassuré, je me suis déshabillé. Pendant que la demoiselle (car mon bourreau était une demoiselle) préparait ses outils, je me suis dit intérieurement que si ça se trouve, la légende sur les douleurs de l'épilation n'était qu'un sombre complot féminin destiné à nous faire croire qu'elles souffrent pour nous faire plaisir, simplement pour qu'on les regarde avec un regard apitoyé sur leur dévotion à notre égard ... et qu'on les complimente sur leur beauté et leur courage. (Enfin, à en croire la majorité des filles que je connais, la phase de compliments n'existe pas ... ou alors elles ne les entendent pas).

Quand elle a tiré sur la première bande, me donnant l'impression qu'on m'arrachait la peau de la jambe, ma théorie sur le complot féminin s'est écroulée. Ah, oui, effectivement ça fait mal ! Gros moment d'hésitation : est-ce que je continue la séance ? Bon, je me suis dit que quitte à y être, autant y rester. Il faisait bon et l'odeur de la cire est agréable. L'arrachage de la 2ème bande m'a vite sorti de mes pensées. Mon bourreau m'a alors demandé si je me sentais bien ... mon "oui" était plus destiné à m'auto-persuader que ça allait. Je ne pouvais tout de même pas perdre la face et tomber en larmes devant une fille qui a le même âge que moi. De quoi aurai-je eu l'air ?

L'esthéticienne a eu beau tenter de me rassurer en me disant qu'après 7 années de rasage, mes poils étaient devenus forts et épais donc faisaient mal, mais que les fois suivantes ça irait mieux ... quand elle tirait sur la bande suivante, ça n'allait pas mieux. Elle a eu beau tenter de me faire avouer tous mes crimes (comprendre "me faire la conversation"), j'ai résisté à la torture et n'ai rien avoué du tout ! Moi qui suis d'un naturel bavard, elle n'a pas du trop s'en rendre compte.

A la voir me sourire, et me demander régulièrement si j'allais bien, j'ai établi une autre théorie : et si les esthéticiennes étaient des maitresses SM ? Portant des habits normaux et utilisant de la cire, au lieu des tenues traditionnelles et de la cravache, ces dames prennent un malin plaisir à faire souffrir leurs clients. Leur geste est sûr, un simple petit coup de poignet et la douleur arrive immédiatement. Plus elle me souriait, plus les bandes s'enchainaient, plus j'avais mal et plus je croyais en ma théorie.


Après 30 minutes de torture, je suis parvenu à me libérer. Bon, j'avoue avoir payé pour obtenir ma liberté ... comme le faisaient les esclaves. (Tiens tiens, "esclave", ma théorie du SM se renforce). Les heures qui ont suivi j'avais l'impression d'avoir pris un énooorme coup de soleil sur les jambes : impossible d'enfiler un pantalon, le moindre contact sur la peau me faisait mal. J'ai vraiment ressenti la même chose que si j'avais pris un coup de soleil (mais pas un petit coup de soleil de parisien resté 10 minutes à Paris-plage au mois de mars).

J'ai désormais des jambes nickel, prêtes à aller affronter la Haute-Route. Sur le plan esthétique tout du moins.
Je tiens à remercier Laury B, mon bourreau, qui a été super sympa avec moi. Elle ne lira probablement jamais ces lignes, mais avec tout le mal que je viens d'écrire sur elle ... sachez que je ne lui en veut pas pour ce qu'elle m'a fait. Ou plutôt celui que je lui ai demandé de me faire.
Je tiens aussi à préciser que j'ai fait ceci de mon plein gré et qu'il ne s'agit pas d'un pari perdu.



Vous pouvez consulter ici la liste des tests que j'ai réalisés.

dimanche 12 août 2012

La Haute-Route en chiffres humains

La Haute-Route, qui s'élance dimanche prochain, c'est des chiffres hors-normes pour une course cyclosportive : 780km, 21000m de dénivelé. Si ces chiffres parlent aux cyclistes, quand j'en parle avec des amis je me demande si ces chiffres leur parlent.

Quand on dit que les 21000m de dénivelé correspondent à 2,5 fois l'ascension de l'Everest, je ne trouve pas ça très parlant : qui a déjà vu l'Everest ? C'est haut, c'est le toit du monde, mais 2,5 fois un truc gigantesque ça fait quoi ? Dans cet article, je vais essayer de transformer ces chiffres en mesures humaines. Je vais me baser sur des éléments que tout le monde (ou presque) a déjà fait ou vu dans sa vie.


780km : Paris-Marseille par l'autoroute
Selon via-michelin, la distance entre Paris centre et Marseille centre en passant par l'autoroute est de 777km.
Cette distance correspond également à 408 fois les Champs Elysées (1910m) ou 1000 fois le Champ de Mars (780m) pour les parisiens, 1040 fois la rue de la Ré (750m entre la place Bellecour et l'Hotel de ville) pour les lyonnais, 780 fois la Canebière (1000m) ou 229 fois la rue du Prado (3400m) pour les marseillais.
Il faudrait faire 15600 longueurs de piscine olympique, ou 1950 tours de piste d'athlétisme.
Il faudrait 3 545 455 ballons de football mis bout à bout pour couvrir une telle distance.

21000m de dénivelé : 365 montées du 1er étage de la Tour Eiffel
La hauteur du premier étage de la Tour Eiffel étant de 57,5m, l'effort à fournir correspond à 365 montées par les escaliers.
Cette hauteur représente également 161 montées de la butte de Montmartre (130m depuis la Seine) pour les parisiens, 175 montées jusqu'à Fourvière (120m depuis la Saône) ou 141 montées de ND de la garde (la "bonne mère", 149m au dessus du port) pour les marseillais.
Il faudrait empiler 95 455 ballons de football pour atteindre une telle altitude.

600 coureurs : 120 voitures qui se suivent
A 5 coureurs par voiture, si ces voitures sont des 307 en version berline (d'une longueur de 4,2m selon la fiche constructeur), ces 120 voitures représenteraient une file longue de 504m (si les voitures sont pare-choc contre pare-choc).
Il faudrait un métro et demi de la ligne 7 (425 passagers) ou 3 trams de la ligne 2 (215 passagers) pour les parisiens, 2 métro de la ligne D (325 places) ou 3 trams (213 places) pour les lyonnais, un peu plus d'un métro (472 passagers) ou 3 trams (200 passagers) marseillais. Il s'agit évidemment de métros et de trams remplis selon le maximum indiqué par le constructeur.
Selon la LFP (Ligue de Football Professionnel) il s'agit d'un sixième du nombre moyen de supporters d'un club présent dans le stade lors d'un match de Ligue 2 !

20 masseurs : 933 matchs de foot
Les 600 coureurs présents bénéficieront de 20 minutes de massage après chacune des 7 étapes, soit 84000 minutes de massage effectués au cours de l'épreuve. Cela représente 1400h, soit la durée de 933 matchs de football.
933 matchs de foot au Parc des princes pour les parisiens, 933 matchs au stade Gerland pour les lyonnais, 933 matchs au stade vélodrome pour les marseillais.
Sachant qu'il y a une trentaine de matchs par an dans ces stades, toutes compétitions confondues, ça représente pas loin de 30 ans de matchs à domicile dans la vie d'un supporter ! Les 3,5 millions de ballons calculés dans le premier paragraphe suffisent-ils ? Je pense que oui.


Voilà, j'espère que mes mesures en nombre de voitures, ascensions de la Tour Eiffel, rues piétonnes ou en matchs de foot, ... vous aideront à mieux vous représenter les données de cette épreuve.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

samedi 11 août 2012

Haute-Route : photo finale de 2011

A l'arrivée sur la promenade des anglais, terme de la Haute-Route 2011, j'avais effectué une série de photos en bord de mer avec les photographes officiels de l'épreuve. Malheureusement, je n'avais pas pu mettre la main sur cette série de clichés ... jusqu'à hier !


J'espère que le 25 août, j'aurai le même sourire et la même bonne humeur que l'année dernière.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

vendredi 10 août 2012

Test de reprise (bis)

En fin d'après-midi, j'ai de nouveau tenté une sortie à vélo. Depuis quelques jours, la gêne ressentie au niveau des genoux s'était estompé dans ma vie de tous les jours, je voulais donc regarder ce qu'il en était une fois en selle.

La sortie s'est pas trop mal passée : la gêne était minime. Elle était présente, je ne suis malheureusement pas guéri, mais ne me faisait pas souffrir. Je pense être en bonne voie, il me reste encore une semaine de repos pour permettre à mon corps de se consolider encore un peu plus avant que la Haute-Route ne démarre.

J'ai fait une quarantaine de kilomètres en compagnie de Julien. On a bien roulé, on a pris des relais à une allure régulière et un rythme qui n'était pas vraiment digne d'un sortie touristique ... pourtant on a profité d'un paysage parfaitement dégagé et d'un ciel bleu très pur. La région dans laquelle je réside est vraiment belle.

Ces 3 semaines de pause m'ont fait perdre une partie de ma forme : mon coeur monte haut au moindre effort, et ne descend pas aussi vite que d'habitude. Mon pouls au repos est également monté, je suis passé de 55 à 60. Rien d'inquiétant, mais c'est rageant de voir qu'on décline lentement sans rien pouvoir faire.

Consultez le parcours de notre sortie.

jeudi 9 août 2012

Cycliste lièvre et cycliste tortue

Dans le monde du cyclisme, il y a 2 catégories de personnes : les coureurs, ceux qui font de la compétition et qui vivent au rythme des chronos, et les touristes, ceux qui vivent au rythme du soleil. Évidement, il y a des gens au milieu. J'en fais partie (de ce milieu) : le chronomètre n'est pas une obsession, mais même quand je roule en regardant le paysage, j'ai quand même une pensée pour la course à venir.

Le cycliste coureur, que j’appellerai ici le lièvre, roule vite. Le plus vite possible. En compétition il tourne souvent en rond : il fait de petits ronds autour d'un village quand il a un faible niveau, et de grands ronds autour d'un pays quand il a un très bon niveau. Il lui arrive aussi de tourner en rond sur des pistes en bois ou en béton, communément appelées vélodromes.

Le cycliste-touriste, que j'appellerai ici la tortue, roule doucement. Il a souvent les mains en haut du guidon et la tête levée. Il fait des pauses pour manger un ravitaillement qu'il tire de ses sacoches. Telle une tortue ou un escargot, il lui arrive de transporter sa maison sur son vélo : il a tout ce qu'il lui faut dans de grandes sacoches et sur son porte bagages.


Pourquoi je vous parle de tout ça ? Car certains lièvres, souvent jeunes, toisent de haut les tortues. Ils n'ont visiblement pas lu les fables de monsieur De la Fontaine. Il y a des cyclistes qui ne respectent que les gens de leur milieu : certaines tortues ne saluent que les autres tortues, et certains lièvres snobent les tortues. Certains lièvres snobent même les lièvres qui ne vont aussi vite qu'eux.

Personnellement, je voue un profond respect aux cyclo-touristes. Franchement, franchir des hauts-cols n'est pas toujours facile avec mon vélo de 8kg500, mon propre poids de 60kg et un entrainement régulier. Si on me mettait des sacoches remplies et une tente sur le porte-bagages, c'est clair que je deviendrai fou ! Au bout de 5km de montée, je décrocherai le tout et filerai sans le barda. Idem si je faisais plus de 100kg : j'adore le vélo, mais honnêtement je ne m'attaquerai ni au Galibier ni au Mont Ventoux !


En juillet 2009 j'ai grimpé le Mont Ventoux pour la 1ère fois de ma vie. Le Ventoux c'est un mythe, il me faisait presque peur. J'y suis arrivé dans une forme incroyable, probablement la meilleure forme que j'ai eu jusqu'à présent. En 1h36 j'étais en haut, j'ai fait quelques photos, et je suis descendu. J'avais fait le Ventoux, et puis voila. J'oserai presque dire "Veni, Vidi, Vici", mais je respecte trop la montagne pour dire que je l'ai vaincue.

3 mois plus tard, mon père s'est à son tour attaqué au géant de provence. Mon père ne fait que 1500km par an, n'a pas d'entraînement sérieux depuis un certain nombre d'années, un surpoids qui lui entraine des problèmes de dos, ne roule que sur le plat (ou presque, car les Monts d'Or et le Beaujolais ne sont rien à côté des alpes). Je crois que le Mont Ventoux constituait son Everest, c'était un de ses rêves et le fait que je l'ai gravi lui a donné l'envie de faire de même. Il n'osait pas le faire au début, mais à force de (bons) arguments j'ai fini par le convaincre de tenter. Il s'est préparé pendant 2 mois. Il a pédalé pendant 2h50 avant d'atteindre le sommet. 2h50 de labeur, sans compter les nombreux arrêts. Quand il m'a appelé pour m'annoncer sa réussite, je peux vous affirmer que j'étais 10 fois plus heureux pour lui qu'il l'ai gravi que quand j'y étais moi-même. Pour lui, c'était un défi là où pour moi c'était une formalité.


En toute honnêteté, j'ai plus de respect pour les personnes qui gravissent les cols avec des sacoches pleines ou du surpoids, que pour les personnes comme moi qui font des temps corrects sur ces mêmes ascensions. Franchement, grimper l'Alpe d'Huez en 1h, le Ventoux en 1h40, le Galibier en 3h30 ... il n'y a rien d'exceptionnel dans mes temps. Ils sont corrects, mais je suis fait pour ça : je m'entraîne toute l'année, j'ai 25 ans, je suis léger. Je trouve que j'ai moins de mérite qu'une personne de 50 ans en surpoids, bien qu'elle mette 3 fois plus de temps que moi. Quand je double ces personnes, je me sens toujours gêné et je leur glisse un petit mot sympa, même quand je suis à fond. Les vrais forçats de la montagne, ce sont eux !

Quand je vois le nombre de "champions" qui s'extasient devant leurs chronos dans les cols et se moquent de ceux qui vont moins vite, j'aimerai leur faire remarquer qu'ils sont loin des records des pros ... et qu'à moins de s'appeler Marco Pantani, on est tous la tortue de quelqu'un !

mardi 7 août 2012

Haute-Route : une équipe renforcée

La Haute-Route se coure cette année par équipes. Il y aura un classement individuel, comme pour (presque) toutes les cyclosportives, mais il y aura également un classement obligatoire par équipe. L'organisation a fait ce choix afin de simplifier les (trop) nombreuses catégories présentes l'an dernier.



Je vous avais présenté en février mes 2 coéquipiers : Florian et Stéphane. Nous devions initialement être trois dans notre équipe, soit le nombre minimal imposé par l'organisation. Nous nous connaissons tous les 3, nous habitons dans la même région, et avons approximativement le même niveau. Nous avons effectué quelques entraînements en commun pour nous préparer.

Ces dernières semaines, notre trio s'est renforcé :
- Stanislas, rencontré lors du Tour de Sardaigne, a émis le souhait de se joindre à notre équipe ... nous avons accueillis à bras ouvert sa bonne humeur et sa gentillesse, tout comme sa simplicité et sa modestie.
- Bernard, organisateur de cyclosportives (notamment de la Risoul-Vauban), a également complété les rangs de notre effectif.
- Lionel, qui a participé à l'épreuve l'an dernier dernier se cherchait une équipe de coureurs ayant eux aussi vécu l'aventure l'an passé ... aucun de nous ne le connait, mais ce n'est pas en restant fermé et centré dans sa bulle qu'on découvre le monde.

Je tiens à souhaiter la bienvenue à ces 3 coureurs au sein de notre équipe des "gladiateurs du bitume". Je tacherai de vous les présenter dans les jours à venir.

Finalement, ces renforts sont une bonne nouvelle : étant donné que le temps des 3 meilleurs coureurs compte, en n'étant que 3 ma tendinite aurait plombé notre résultat collectif et m'aurait mis une forte pression. La présence de ces autres coureurs me permet de souffler : en cas de soucis, un autre coureur sera comptabilisé en tant que 3ème homme et nous permettra de conserver notre présence dans le classement par équipes.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

samedi 4 août 2012

Test de reprise, à 15 jours de la Haute-Route

Ce matin, après 15 jours passés sans rouler en raison d'une tendinite, j'ai effectué une sortie afin de voir comment évoluait cette blessure.

Les premiers tours de roue ont été assez inquiétants : mon genou droit refusait de se déplier et restait quasiment à angle droit entre le fémur et le tibia. Je ne pédalais plus que grâce à un mouvement de la cheville de ce côté, alors que côté gauche tout semblait se passer normalement. Fort heureusement, après 3 ou 4km, probablement le temps de chauffer mes articulations, j'ai retrouvé un coup de pédale à peu près normal des deux côtés.

J'ai roulé pendant une trentaine de kilomètres avec Julien, sans forcer. Quand le rythme accélérait, je demandais à ce qu'on lève le pied. Pour rentrer chez moi, une portion de 400m en faux plat montant (3 ou 4%) a réveillé les douleurs ... je vais donc devoir prolonger encore un peu ma période de repos.

Cette histoire commence à m'inquiéter : 15 jours de repos complet, à 15 jours du départ de la Haute-Route, ce n'est pas le top pour se préparer. Le point positif c'est que je serai frais, et vu la bonne forme que je tenais avant la coupure, je ne me fais pas de soucis sur ma capacité à aller au bout de l'épreuve. En revanche, je devrai rester sur la réserve afin d'éviter de réveiller le mal dans les ascensions, ce qui m’empêchera de me battre pour un bon classement.

Consultez les détails de notre sortie.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

vendredi 3 août 2012

Le dopage, présent dans la vie de tous les jours ...

Cet après-midi, en regardant la télé, je suis tombé sur le spot de pub ci-dessous :


Le slogan de cette publicité traite d'un médicament qui "vous aide à retrouver votre vivacité mentale et physique". Le slogan final de cette pub, qui est le slogan de la société, est "au meilleur de vous-même".

Les produits dopants sont des produits qui aident à atteindre les capacités maximum de son corps. Les sportifs se dopent pour pouvoir donner le meilleur d'eux-mêmes. Cette publicité n'est ni plus ni moins qu'une publicité d'incitation au dopage, visant les gens normaux afin de les aider dans leur vie de tous les jours.

Imaginez un commercial, n'utilisant pas le produit ci-dessus, qui n'obtiendrai pas la prime promise au meilleur commercial de la société, sous prétexte qu'un autre (utilisant ce produit) l'a devancé. Il serait en droit de se sentir lésé, non ? Ne se sentirait-il pas lésé comme un sportif se faisant battre par un coureur prenant un produit que lui ne prend pas ?


Cette publicité n'est pas une exception : tous les hivers on découvre des publicités promettant de limiter les effets de la grippe, d'autres proposent des vitamines pour limiter la perte de tonus liée au manque de soleil ... au printemps, les examens approchant, les publicitaires rivalisent d'imagination pour mettre en avant des médicaments diminuant le stress et permettant de mieux réussir ses concours. Un étudiant ne prenant pas de vitamines n'est-il pas lésé par rapport à un autre étudiant qui en consomme ?


En France, la publicité pour les cigarettes est strictement interdite sur tous les supports publicitaires. La publicité pour l'alcool est limitée et contrôlée. A quand une limitation ou une interdiction des publicités incitant au dopage ?


Plus sérieusement, les sportifs se font taper sur les doigts à chaque fois qu'ils cherchent à améliorer leurs performances ou à atténuer le effets de la douleur. Les gens normaux hurlent au dopage. Ces mêmes gens normaux ne se rendent pas compte qu'eux aussi se "dopent" à chaque fois qu'ils prennent un médicament permettant de soulager des maux de tête ou de ventre.

Pour rappel, l'OMS (organisation mondiale de la santé) à décerné plusieurs records du monde à la France, qui est le pays où l'on consomme le plus de médicaments. 7 fois plus qu'en Allemagne, 6 fois plus qu'aux Pays-Bas, 5 fois plus que les britanniques. Est-on 7 fois plus malade que les allemands ? J'en doute fort ! Est-on 7 fois plus dopé que les allemands ? Ce serait possible ...